Nombreux sont les ouvrages qui font commencer l'histoire de l'Allemagne en 1871, date de l'unité. Elargissant cette vision, les historiens Henry Bogdan et Jean-Paul Bled proposent une synthèse qui embrasse le passé allemand depuis l'entrée des Germains dans le monde occidental jusqu'à la réunification de 1990.
Ils analysent le Moyen Age riche en événements et contradictions (notamment la fondation au Xe siècle du Saint Empire romain germanique), le règne des Habsbourg, l'apparition de la Prusse sous les Hohenzollern, l'essor économique au XIXe siècle, l'émergence de Bismarck et l'unification d'un pays longtemps éclaté.
Cette vision de longue durée du monde germanique est indispensable pour comprendre celle des peuples européens et bien des aspects de l'Allemagne contemporaine.
Émission du "Libre Journal de François-Georges Dreyfus".
Les ouvriers polonais souhaitaient en août 1980 élargir les conquêtes sociales de la Pologne populaire et créer un syndicat garantissant la formation d'un socialisme autogestionnaire correspondant au niveau d'éducation atteint par la société. Mais les intellectuels révisionnistes, qui avaient auparavant développé des contacts étroits avec les élites occidentales, ont réussi à profiter de l'inexpérience politique des grévistes pour acquérir une influence sur la direction de Solidarnosc et devenir les intermédiaires obligés du pouvoir. Lequel pouvoir tentait de rétablir un minimum de confiance et d'ordre pour négocier avec les puissances capitalistes. Puissances qui ponctionnaient les richesses de la Pologne, tombée alors dans la spirale de l'endettement, tandis que les cercles réactionnaires occidentaux profitaient de la tension pour tenter de délégitimer le marxisme avec l'appui des gauches anticommunistes.
Ces objectifs contradictoires firent tomber le pays dans une instabilité pour laquelle la direction de Solidarnosc porte une grande responsabilité, ce qui a entraîné la proclamation de la loi martiale et cassé le syndicat en perte de légitimité. Sous couvert d'aide au syndicat réprimé, les partisans de la guerre froide ont pu financer et récupérer les structures résiduelles de Solidarnosc et ses dirigeants se sont alignés sur la logique néolibérale au moment où la nomenklatura postcommuniste envisageait de stabiliser sa domination en intégrant les réseaux de pouvoir mondialisés, ce qui déboucha sur les accords de la "table ronde" qui ont fait basculer la Pologne dans le capitalisme...
L'essayiste québécois Mathieu Bock-Côté et l'historien belge David Engels, établit en Pologne, débattent de la souveraineté, l'identité et la mondialisation à l'heure du coronavirus !
Deux voix discordantes qui nous font profiter de leurs réflexions sur ces questions cruciales.
Un entretien mené par Nicolas Vidal.
Inquiet de voir la civilisation européenne dépérir, l'historien David Engels nous livre ses réflexions et conseils personnels tout au long de cet entretien.
L'occasion de revenir sur la situation sanitaire en Europe centrale, l'état de la mondialisation et le déperissement de l'Union européenne.
Un entretien mené par Nicolas Bonnal.
Les ouvriers polonais souhaitaient en août 1980 élargir les conquêtes sociales de la Pologne populaire et créer un syndicat garantissant la formation d'un socialisme autogestionnaire correspondant au niveau d'éducation atteint par la société. Mais les intellectuels révisionnistes, qui avaient auparavant développé des contacts étroits avec les élites occidentales, ont réussi à profiter de l'inexpérience politique des grévistes pour acquérir une influence sur la direction de Solidarnosc et devenir les intermédiaires obligés du pouvoir. Lequel pouvoir tentait de rétablir un minimum de confiance et d'ordre pour négocier avec les puissances capitalistes. Puissances qui ponctionnaient les richesses de la Pologne, tombée alors dans la spirale de l'endettement, tandis que les cercles réactionnaires occidentaux profitaient de la tension pour tenter de délégitimer le marxisme avec l'appui des gauches anticommunistes.
Ces objectifs contradictoires firent tomber le pays dans une instabilité pour laquelle la direction de Solidarnosc porte une grande responsabilité, ce qui a entraîné la proclamation de la loi martiale et cassé le syndicat en perte de légitimité. Sous couvert d'aide au syndicat réprimé, les partisans de la guerre froide ont pu financer et récupérer les structures résiduelles de Solidarnosc et ses dirigeants se sont alignés sur la logique néolibérale au moment où la nomenklatura postcommuniste envisageait de stabiliser sa domination en intégrant les réseaux de pouvoir mondialisés, ce qui déboucha sur les accords de la "table ronde" qui ont fait basculer la Pologne dans le capitalisme...
À l'été 1944, au cours de l'opération Bagration, l'Armée rouge détruit le Groupe d'armées Centre allemand, celui-là même qui s'était approché à 30km de Moscou deux ans et demi auparavant. Avec 28 divisions détruites, le Reich encaisse sa pire défaite, qui est aussi la plus lourde de toute l'histoire militaire allemande.
Le plan de l’opération Bagration est diaboliquement habile et recèle bien des surprises, stratégiques et tactiques. Les conséquences politiques de l’opération ont été gigantesques. L'attentat contre Hitler, l'insurrection de Varsovie lui sont directement liés.
Jean Lopez analyse en détail le lien qu'entretiennent Bagration et Overlord, le débarquement en Normandie. Il montre comment l'une est la condition du succès de l'autre et comment leur concomitance lance le premier vrai combat de la Guerre froide.
Une conférence organisée en collaboration avec le Mémorial du débarquement et de la libération de Provence du Mont Faron à Toulon.
C'est de l'intérieur que Monika Karbowska nous raconte l'évolution de la pensée et des sentiments d'une jeune Polonaise éduquée dans la Pologne populaire souhaitant rompre avec ses pesanteurs sans imaginer que son pays ne puisse pas continuer à progresser… et constatant peu à peu, par la pratique, le piège qui se refermait sur l’ensemble de ses concitoyens.
Dans le contexte d'une mondialisation qui avait déjà piégé la Pologne à cause de la spirale de l'endettement mais qui n'avait jusque-là qu'à peine effleuré les Polonais, protégés qu'ils étaient malgré tout par un rideau protecteur qui, à leurs yeux, n'était qu'un "rideau de fer" contraignant.
Cet itinéraire révèle les évolutions d'une gauche occidentale quelque peu déboussolée par la disparition des repères communistes et une Ukraine soumise à une fascisation beaucoup plus brutale sur fond d'hégémonie du capital occidental, en particulier allemand, qui a tendance à repousser les anciens pays socialistes vers la périphérie, et donc vers une sorte de tiers-mondisation.
Monika Karbowska rappelle comment, au cours de toutes ces années, elle est passée du constat factuel de la dégradation de la position de la femme en parallèle avec le retour d'un cléricalisme d'un autre âge à la remise en question de l'ensemble des transformations sociales et économiques en cours et à la prise de conscience de ce que représente le capitalisme tardif mondialisé en crise désormais structurelle.
Il semblerait que désormais la reconstruction d'une véritable conscience politique en Pologne soit à l'ordre du jour. Ce qui peut d’ailleurs expliquer le raidissement des pouvoirs et la fuite en avant vers des répressions anticommunistes qui sont aussi radicales qu'elles sont ridicules, et somme toute inefficaces...
L'analyste politique et prospectiviste Michel Drac nous propose un commentaire de l'actualité focalisé sur les tendances lourdes qui structurent l'équilibre précaire de nos sociétés et sur les éléments de rupture qui viennent le perturber.
Au menu du mois de mars 2018 :
- 0'00'00 : introduction
- 0'00'30 : protectionnisme, le retour
- 0'12'00 : fiscalité et protectionnisme
- 0'15'00 : conséquences géopolitiques de l'agenda protectionniste
- 0'18'40 : la riposte chinoise et ce qu'elle révèle
- 0'20'40 : le risque politique pour Donald Trump
- 0'22'50 : Trump achète-t-il Corporate America ?
- 0'24'30 : pax russiana en Syrie
- 0'30'30 : Israël vers la guerre
- 0'34'00 : une pensée pour les Kurdes
- 0'39'30 : considérations diverses sur la Syrie
- 0'43'50 : l'affaire Skripal
- 0'50'40 : et en Europe ?
- 1'05'50 : circus politicus Francorum
- 1'10'40 : l'important, c'est ce qu'on ne voit pas
- 1'12'00 : Mayotte ou notre avenir
- 1'13'50 : l'agenda néolibéral
- 1'16'50 : le tweet du siècle !