Du phénomène de la possessivité au droit de propriété. Avec Pierre Crétois pour Sciences-Po Nancy.


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01.12.2021

La philosophie sociale, approche aujourd'hui dominante en philosophie politique en France, se concentre sur des aspects systémiques de la société qui déterminent en grande partie la psychologie des individus. Cette approche structurante mérite d'être complétée par la psychologie politique, plus attentive à la complexité de la psychologie individuelle influençant la réception des composantes théoriques.
C'est dans cette optique que le philosophe Pierre Crétois remet sur le chantier sa grande généalogie de la propriété en s'interrogeant cette fois sur les raisons invoquées, souvent d'ordre anthropologique et psychologique, par les uns et les autres pour fonder l' "individualisme possessif" qui affirme comme essentielle au mode d’existence du sujet sa souveraineté sur le monde matériel.
Dès lors, l'idée que la propriété est un droit absolu et exclusif peut-elle être naturalisée ?

Une conférence qui s'intègre dans le séminaire "Psychologie politique : entre philosophie et passions", animée par Anna C. Zielinska.

Repenser la propriété privée. Avec Pierre Crétois pour La France insoumise.


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20.08.2020

La critique de la propriété est à l'ordre du jour. On a vu, ces dernières années, se développer une réflexion sur le rôle de la rente dans le creusement des inégalités (Piketty) ou sur la nécessité de rendre certains biens à la propriété collective (Dardot et Laval). Le travail de Pierre Crétois se situe dans ce champ, où il trace un sillon original. Il n'aborde pas le problème seulement par ses effets délétères, mais le reprend à la racine.
La propriété privée s'élabore à partir de la Renaissance, en tant que pendant de la souveraineté politique : l'individu règne en maître sur ses choses comme le souverain sur ses sujets. Elle devient un droit naturel, celui de la personne à jouir comme elle l'entend des fruits de son travail. La Révolution sanctuarisera cette idée dans la Déclaration des droits de l'homme. C’est là que les difficultés surgissent.
Il n’a jamais existé dans la réalité de propriété absolument privée : les choses ne sont pas appropriables en tant que telles, mais sont des lieux où se rencontrent des existences et activités individuelles et collectives. Le propriétaire ne doit plus être conçu comme un despote sur son domaine, mais comme membre de communautés et d'écosystèmes.