Dans ce grand entretien mené par Davy Rodriguez, Pierre-Yves Rougeyron revient sur l'actualité politique du mois de février de l'année 2023.
Une analyse où les actualités nationale et internationale sont passées au crible de l'intérêt français souverain.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'03'02 : Les nouveaux livres du Cercle Aristote et nouvelle émission avec Laurent Ozon sur TVL
- 0'29'24 : Les prochaines conférences du Cercle
- 0'31'41 : Les prochaines émissions du Cercle
- 0'32'15 : Rejoignez-nous !
- 0'33'01 : Nouveau partenariat : Esthète
Actus Internationales
- 0'38'08 : Considérations sur la guerre de proxy Ukrainienne
- 0'45'40 : Le droit moral américain et la mentalité impériale
- 1'09'33 : Enterrement définitif des accords de Minsk
- 1'17'02 : La question de la corruption et la guerre des barbares
- 1'26'25 : La place de l'Europe dans l'histoire moderne
- 1'33'06 : Pause et remerciements
- 1'34'26 : Pervez Musharraf ou la tentative du Pakistan de s'émanciper
Actus Nationales
- 1'44'17 : Astérix & Obélix / Vaincre ou Mourir
- 2'06'53 : Bruno Le Maire : des chiffres et des Chiffres
- 2'18'26 : Les commissions au Sénat sur la crise du nucléaire civil français
- 2'31'12 : la balade de Edouard Philippe
- 2'42'43 : La réforme
- 2'51'03 : Michel Houellebecq chez les Bataves
- 2'54'39 : Pierre Palmade
Séance questions
- 2'56'18 : Seconde vague de remerciements
- 2'56'47 : Un avis sur le film de De Gaulle avec Lambert Wilson
- 3'04'55 : Boris Johnson, va-t-en guerre contre la Russie ?
- 3'13'02 : Comment empêcher le broyage des enfants par le système scolaire public ?
Ancien colonel, docteur en sciences politiques, spécialiste du renseignement et de la réflexion géostratégique, René Cagnat réside en Asie centrale, région au coeur de ses travaux.
Dans son un Le désert et la source (Cerf, 2019), il évoque l'histoire récente de la région centre-asiatique, le jeu des puissances et le djihadisme.
Il nous présente son expérience et sa réflexion à propos d'une région trop souvent laissée de côté dans l'analyse des rapports de puissance internationaux.
Véritable pivot stratégique, l'Asie centrale sert à René Cagnat de prisme géopolitique pour aborder les points d'actualité brûlants. De la guerre civile tadjike, afghane, pakistanaise, mais aussi yougoslave, à la résistance au contrôle des grandes puissances, en passant par le réveil de l'islam, les hauts et les bas de l'engagement américain, les avatars du triangle Washington-Moscou-Pékin, les migrations présentes et futures ou encore la condition féminine en tant qu'élément de renouveau et de résilience : c'est une image incandescente des incendies planétaires qu'il présente.
On trouvera dans cette conférence la synthèse d'une réflexion étalée sur un demi-siècle, mais aussi la description vivante, aimante et poétique des populations centrasiatiques, Afghans et Ouïghours compris.
Né à Bombay, jeune journaliste à Lahore et à Allahabad, Rudyard Kipling évoque la vie des Anglais des Indes dans ses Simples contes des collines qui le rendent célèbre. Il sera le premier Britannique à recevoir le prix Nobel de littérature et le plus jeune lauréat dans l’histoire de ce prix. Trois quarts de siècle après sa mort, il continue de susciter les passions.
Chantre de l'impérialisme, convaincu de la supériorité des "nations civilisées" et des sahibs anglosaxons qui exercent leur domination sur l'Inde, il se prend de compassion pour les masses déshéritées du sous-continent indien, ces hindous et musulmans dont le rapide passage sur terre n'est que souffrance. Aux natives, il consacre son grand roman picaresque, Kim, autour de la route de liaison qui traverse l'Inde et sur laquelle se bousculent, chaque jour, toutes les ethnies et toutes les castes. Il adhère à l'une des rares loges maçonniques interraciales de l'Inde coloniale.
Grand voyageur aux multiples tours du monde, poète des paquebots et des traversées océaniques, l'un des premiers auteurs de science-fiction avec son récit sur l'aviation en 2065, il soutient que chaque être humain doit accepter, avec humilité, de marcher au rythme de son temps. Les précurseurs sont voués à être incompris de leurs contemporains – tel Paul de Tarse, l'un de ses héros, l'homme qui courait en tête.
Proche de l'Ancien Testament, plus proche de Jéhovah, Seigneur des armées, que de l'Agneau des Évangiles, il considère les Britanniques comme le nouveau peuple élu. Mais, au fil des tragédies qui l'atteignent, son regard sur le monde nest plus celui de l'homme d'action, mais du mystique. Dieu doit rester caché, car le chaos de l'univers est inintelligible à l'homme. Seul se manifeste Kismet, le petit dieu malin et ironique qui prend plaisir à désorganiser les destinées humaines...
Émission du "Libre Journal de François-Georges Dreyfus".
Avec environ 50 millions de personnes, la communauté pachtoune, présente en Afghanistan et au Pakistan, est fractionnée par la ligne Durand définie à l'époque coloniale en 1893. En plein bouleversement politique, social et économique, elle préoccupe les Etats voisins ou proches, Chine, Iran, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizistan, Kazakhstan, Turkménistan et Inde ainsi que les grandes puissances extérieures à la zone, la Russie et les Etats-Unis en tout premier lieu.
Les Pachtounes forment un grand peuple qui ne dispose pas d'un pays qui leur soit propre. Fiers de leur culture, ardents défenseurs de leurs valeurs, ils constituent plus de la moitié de la population de l'Afghanistan (20 millions et probablement 30 millions en 2050) et un peu moins de 17 % de la population du Pakistan (30 millions et sans doute plus de 50 millions en 2050). Ils impriment leur marque sur la politique dans ces deux pays. Certains d'entre eux ont exercé et exercent des fonctions politiques et militaires importantes aussi bien en Afghanistan qu'au Pakistan. C'est dans ce dernier pays que se trouve le centre de gravité de la communauté pachtoune.
Les Pachtounes ont connu un passé prestigieux. Ils ont un avenir prometteur bien qu'incertain, susceptible de modeler l'Asie méridionale et centrale. Car si chez eux l'idéologie prime sur le sentiment nationaliste, celui-ci pourrait renaître.
Puissance prolifératrice, partenaire économique essentiel de la marche vers l'ouest chinoise, allié des Etats-Unis dans leur "guerre contre le terrorisme" jusqu'aux récentes déclarations de double jeu de la Maison blanche en décembre 2017, soutien de nombreuses factions politico-militaires en Afghanistan, rival de l'Inde avec laquelle elle est toujours en conflit au Cachemire, le Pakistan est à la croisée des chemins et incarne aujourd'hui plus que jamais un risque géopolitique majeur.
René Cagnat est un des meilleurs experts français de l’Asie centrale, qu’il présente au travers de sa conférence comme un chaudron toxique, voire explosif.
Il détaille d’abord le microcosme fébrile des acteurs pour ensuite expliquer, grâce à sa connaissance du terrain, les influences croisées des différents acteurs régionaux ou internationaux (USA, Russie, Chine, islamisme).
Sa condamnation est sans appel : l’Asie Centrale et l’Afghanistan subissent l’influence déstabilisatrice de la présence occidentale dans toute la région...