Entré en khâgne pour y devenir traducteur de Virgile et d'Homère, Pierre Magnard reçut de Jean Beaufret l'interpellation de Heidegger, qui fit vaciller ses certitudes et une certaine manière d'être chrétien. Ce vacillement le conduisit vers Pascal, dont l'angoisse colore la foi d'une manière inoubliable, lequel Pascal le conduisit à Montaigne, ami de toute une vie. Deux figures en miroir entre lesquelles il lui parut urgent de ne jamais choisir, et auxquelles il consacra beaucoup de son industrie, comme à ces philosophes de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance que Char eût dit des Matinaux.
Un humanisme faisant l'épreuve du néant en l'homme et du silence de Dieu était possible, dont Maître Eckhart et Nicolas de Cues montrent le chemin ; un christianisme aussi, fondé non sur l'usage d'une raison dogmatique mais d'une raison joueuse, laquelle, tout en sachant que c'est le coeur qui lui donne ses principes, se déploiera en toute liberté.
Nous voici donc conté le chemin d'un philosophe, professeur émérite en Sorbonne, jusqu'à la couleur du matin profond...
Émission "Le monde de la philosophie", animée par Philippe Nemo.
Jacqueline Kelen s'est consacrée aux grands mythes de l'humanité comme en témoignent ses ouvrages, parmi lesquels Marie-Madeleine, un amour infini, L'Éternel masculin, Les Femmes éternelles et Les Femmes et la Bible.
Passionnée par les mythes et par les mystiques, elle consacre ses recherches à ces deux voies qui expriment une même quête de la transcendance.
Émission "Le monde de la philosophie", animée par Rémi Soulié.
Des présocratiques à Plotin en passant par Socrate, Platon, Aristote, Épicure et les stoïciens, Jean-François Mattéi nous convie à un voyage initiatique dans la philosophie antique. C'est à cette source que la raison occidentale se nourrit depuis des siècles.
On y assiste à la naissance de la philosophie, de la physique, des mathématiques, de la politique : éblouissant feu d'artifice de la pensée comme l'histoire en a peu connu depuis lors, et qui continue de résonner dans les débats d'aujourd'hui.
Le philosophe Pierre Caye nous propose une méditation sur l'exeremenon, notion néoplatonicience de la séparation et de la solitude. Alors que celle-ci est habituellement comprise -et traduite- par "transcendance", elle signifie littéralement "ce qui est arraché et qui, en tant que tel, se tient en suspens".
Une notion importante à saisir qui ne s'applique directement ni à l'homme, ni à la question politique, mais au principe et à la question proprement métaphysique.
Ne pas confondre l'Un-Bien avec sa propre sur-puissance : voilà l'un des enseignements principaux néoplatoniciens, notamment issu d'une relecture attentive de la première hypothèse du Parménide de Platon. Car comme nous le rappelle le philosophe Pierre Caye, le principe ultime détient la puissance ultime sans être puissance, quitte à être pour ainsi dire impuissant quand on le prend strictement en lui-même.
La transmission ultérieure du néoplatonisme grec s'est malheureusement faite au prix de l'oubli des principales opérations qui ont fait la spécificité de cette doctrine par rapport non seulement aux autres courants de la philosophie antique, mais même des autres écoles platoniciennes : la différence radicale entre l'être et l'un, le principe comme au-delà non seulement de l'être mais aussi de l'intellect.
Accompagnée de divers spécialistes reconnus, la philosophe Blandine Kriegel nous propose de parcourir les grands auteurs de la philosophie qui ont fait l'histoire de cette discipline et continuent à être d'actualité, de l'Antiquité à nos jours.
L'occasion pour un large public d'être informé de l'évolution de la philosophie et de participer de plein droit à sa réflexion à partir de la lecture préalable d'un texte philosophique.
Le néoplatonisme s'est transmis au Moyen-âge au prix de l'oubli des principales opérations qui ont fait la spécificité de cette doctrine par rapport non seulement aux autres courants de la philosophie antique, mais même des autres écoles platoniciennes : la validité de la première hypothèse du Parménide, la différence radicale entre l'être et l’un et le principe comme au-delà non seulement de l'être mais aussi de l'intellect. Par sa remise en cause du principe d'identité et du principe de causalité, elle avait ouvert la voie à une pensée de la disjonction susceptible de rendre à nouveau opératoire la différence hénologique.
Pierre Caye revient aux fondements de cette école de pensée et montre en quoi le théologico-politique y trouve une critique spécifique et profonde.
Une conférence qui se tient dans le cadre du colloque "Monothéisme et politeia", organisé par l'Institut Humanités, Sciences et Société.
Henri Blocher, professeur de théologie systématique à la faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, est l'un des théologiens protestants français actuels les plus éminents.
Cette série de cours qu'il a donnée pendant plusieurs dizaines d'années à pour ambition de balayer l'histoire de la philosophie occidentale et de passer ses différents courants spirituels-intellectuels au crible d'une critique théologique solide tout en en restitutant fidèlement le contenu.
Comprendre les tendances qui orientent les pensées alentour et les mesurer à l'aune de la Parole de Dieu, voilà ce dont nous devrions être capable après avoir suivi ces enseignements.