Depuis la disparition de l'URSS en 1991, la Russie s'efforce de reconstruire une doctrine de politique étrangère marquée par l'affirmation de l'indépendance stratégique et le retour d'une forte volonté de puissance.
Mais la vision du monde qui anime les dirigeants russes s'oppose à celle qui a pris corps en Occident et la nouvelle guerre froide, plus que le prolongement de l'ancienne, est une autre forme d'antagonisme entre la Russie et l'Occident dans un monde désormais globalisé.
Comment la Russie redéfinit-elle les limites géographiques de sa souveraineté ? Comment son retour sur la scène moyen-orientale se manifeste-t-il ? Par quels moyens affirme-t-elle sa puissance dans le cyberespace ? Sous quelles formes le soit power russe se déploie-t-il ?
Erasmus, vivre ensemble, auberge espagnole... Alors que, partout, les nations reviennent sur le devant de la scène internationale d'un monde multipolaire, l'Union européenne reste cantonnée à l'impuissance et à la misère de ses mantras qu'elle invoque pour conjurer le retour du tragique dans les relations internationales.
Sont évoqués à longueur de temps par les journalistes de la presse institutionnelle, pêle-mêle, le nationalisme, le protectionnisme, et le retour aux années 30 comme autant d'épouvantails visant à masquer le réel des rapports de force.
Alors : quel destin pour l'Europe ? Quel avenir pour la France ? Saurons-nous faire face à la réalité de l'Histoire et se fera-t-elle sans nous ?
Dans les différents conflits fragmentant le Moyen-Orient ; la Russie, les Etats-Unis et la Chine ont eu des politiques motivées par des intérêts différents. En Syrie, le gouvernement actuel est déjà hostile à l'intervention dite "abusive" des Etats-Unis pendant que la Chine semble placer progressivement ses pions en promettant la reconstruction du pays.
Il se pourrait que le Moyen-Orient d'aujourd'hui détermine la trajectoire géostratégique et le climat diplomatique mondial de demain, en se plaçant comme région essentielle aux projets chinois, au développement de l'influence russe et éveillant ainsi la crainte des Etats-Unis de voir de nouveaux blocs de puissance se constituer.
Les choses ont beaucoup changé depuis la guerre du Kosovo du printemps 1999, alors que Boris Eltsine dirigeait une Russie très affaiblie qui se fit imposer une guerre qu'elle n'avait pas voulue. Ce pays c'est depuis relevé avec Vladimir Poutine à sa tête, pour s'affirmer comme une puissance incontournable sur la scène internationale. Quelle rôle la Russie fait-elle désormais jouer à sa diplomatie, et selon quelles méthodes ?
C'est à ces questions que répond Renaud Girard, chroniqueur de politique internationale et grand reporter de guerre depuis plus de trente ans. Il plaide pour une approche réaliste des relations internationales, position qui nous oblige à traiter avec tous les acteurs d'une scène internationale multipolarisée, et en nous obligeant donc à reconnaître leur légitimité et à les comprendre.
Après deux ans de questions-réponses en vidéo sur ERTV, l'émission Soral répond revient sous un nouveau format sur ERFM, la radio en ligne et en continu d’Égalité & Réconciliation.
Le principe : les auditeurs qui le souhaitent posent leurs questions sur le répondeur du polémiste qui choisit ensuite les meilleures et y répond !
À l'instar des Balkans dans les années 90, l'interminable calvaire syrien et l'instabilité géopolitique grandissante de la région moyen-orientale manifestent l'affrontement tous azimuts entre les acteurs globaux et régionaux d'une reconfiguration des rapports de force à l'échelle planétaire.
Au-delà du sort de la région, ce n'est en effet rien moins que l'avenir de la relation américano-russe, celui du nouveau condominium sino-américain, mais aussi l'issue des tentatives des puissances régionales importantes (Iran, Turquie, Arabie saoudite) et enfin le sort d'une Europe fragilisée et très divisée qui se jouent sur les décombres de l'un des berceaux de notre civilisation.
Les enjeux de puissance, d'influence et leur paradoxes, mais aussi les questions géo-économiques, énergétiques et monétaires sont en question derrière la présentation biaisée et sensationnaliste d'une tragédie humaine. Caroline Galactéros revient sur ces différents domaines pour tenter de dégager quelques grands questionnements et peut-être quelques axes d'effort souhaitables pour une politique extérieure française à repenser.
Caroline Galactéros, Docteur en Science politique, Colonel au sein de la réserve opérationnelle des Armées et directrice du cabinet d'intelligence stratégique Planeting, nous parle de la nouvelle donne des relations internationales en développant les cinq points suivants :
- le retour de la puissance russe
- la montée en puissance de l'Asie comme tendance lourde
- la dynamique suicidaire de l'Europe
- le rôle amoindri de la France sur la scène internationale
- l'évolution nécessaire du droit international récent au regard de sa pratique actuelle
La crise ouverte que connaissent les relations entre la Russie et l'Union européenne entre dans sa troisième année. Le récent voyage à Moscou de Jean-Marc Ayrault, le Ministre des Affaires Etrangères de la France, a cependant donné un signal clair que, pour certains pays cette crise n'a maintenant que trop durée. Les propos que M. Ayrault y a tenus sont des éléments importants qui indiquent la volonté de la France de trouver une issue rapide à cette crise. De son côté, la Russie cherche, elle aussi, à sortir de cette crise.
Cette crise, cependant, a largement affectée les représentations de la Russie en France ainsi que dans plusieurs pays européens. Pourtant, on doit noter qu'elle n'est qu'une étape dans une lente dégradation des relations entre la Russie et l'Union européenne. Et, dans cette dégradation, la responsabilité de l'Union européenne est indéniable, même si elle résulte fort souvent des conséquences non-intentionnelles de ses actions. Dans le même temps, les relations économiques entre la Russie et l'Union européenne sont en train de changer.
Ceci met en question la capacité tant pour l'Union européenne que pour la Russie de prendre place dans un monde multipolaire qui est aujourd'hui une réalité, après avoir été pendant longtemps un simple souhait.