Paul Claudel, ou la vocation poétique. Avec Maurice Attias, Marianne Epin, Jean Guitton, Maurice Schumann, Gérard Antoine et Xavier Tilliette sur France Culture.


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16.04.1987

L'œuvre de Paul Claudel (1868-1955) offre l'exemple de la littérature devenue moyen de salut. L'originalité de l'acte Claudien c'est d'affirmer, par l'écriture, sa position d'homme dans le monde "envisagé dans tout son ensemble" pour embrasser "l'immense octave de la Création".
Pour ce poète, paysan et diplomate, enraciné et voyageur, le monde est une somptueuse matière qui attend le poète pour en dégager le sens et le transformer en action de grâces.
Admirateur d'Eschyle et de Virgile, c'est un poète qui a choisi de planter sa tente sur les cimes. Héritier de Mallarmé et de Rimbaud il a pour mission de retrouver les harmonies oubliées, les correspondances secrètes, et de maintenir l'équilibre entre le visible et l'Invisible.
Dante du XXe siècle, Claudel a l'âme d'un bâtisseur de cathédrale, d'un conquérant qui ne cesse de s'étonner de la beauté du monde : il faut boire le vin comme on étreint la femme et comme on est possédé par la mort.
Mais de l'Art Poétique aux derniers commentaires bibliques, s'affirme la même volonté de monter vers l'essentiel qui est de réconcilier l'homme avec le surnaturel, avec Dieu perceptible aux Sens, grâce à une langue dont Claudel semble avoir élargi les pouvoirs : "Ce sont les mots de tous les jours et ce ne sont pas les mêmes".

Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Marie-France Azar et Evelyne Frémy.