Paul Yonnet, l'antiracisme et le malaise français. Avec Marcel Gauchet pour la Nouvelle Action Royaliste.


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15.02.2023

Publié en 1993, le Voyage au centre du malaise français fit scandale par son analyse critique de SOS Racisme et de "l'immigrationnisme". L'auteur du livre, Paul Yonnet, avait pourtant mené une enquête sociologique rigoureuse, loin des polémiques politiciennes, et pointé les problèmes soulevés par l'apologie du "droit à la différence" au détriment de l'universalisme républicain et de la pratique française de l'assimilation.
Réédité en 2022 avec une préface de Marcel Gauchet, le livre de Paul Yonnet frappe par sa lucidité. Les slogans lancés par SOS Racisme ont produit une idéologie antiraciste qui procède d'un préjugé racialiste et le climat de libération intellectuelle des années quatre vingt a été remplacé par de nouvelles formes d'intolérance et de censure.

Macron, fossoyeur du clivage Gauche-Droite ? Avec Marcel Gauchet pour la Nouvelle Action Royaliste.


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05.01.2022

A l'automne 2021, Marcel Gauchet a publié simultanément deux ouvrages. Le premier porte sur la droite et la gauche : ce clivage, qui s'est installé pendant la Restauration, est devenu universel mais en France on affirme souvent qu'il est dépassé et certains cherchent effectivement à le dépasser.
Ce vieux couple conserve-t-il sa raison d'être dans notre société à bien des égards bouleversée ? Avant de répondre, il faut s'interroger sur ce que représente Emmanuel Macron, étudié par Marcel Gauchet dans le second tome de Comprendre le malheur français qui s'intitule Macron, les raisons d'un échec.
A quelques semaines de l'élection présidentielle, nous offrent une indispensable mise en situation.

Après Jésus, l'invention du christianisme. Avec Marcel Gauchet pour la Nouvelle Action Royaliste.


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17.11.2021

Jésus n'a laissé aucun écrit, il se référait aux Ecritures juives. Il n'a institué ni religion, ni credo, ni clergé, ni rite, hormis un repas "en mémoire de lui", et une prière, le "notre Père". Comment ses disciples ont-ils donc fait pour exprimer et mettre en pratique leur foi en lui ? Comment ont-ils prié, communiqué entre eux, interagi avec les peuples qu'ils côtoyaient ? Tout cela restait à inventer...
Le tout premier christianisme était sans image, sans "Nouveau Testament", sans prêtres, sans pape... et pendant plus de deux siècles il y eut des communautés chrétiennes très diverses, voire divergentes, certaines proches du judaïsme, d'autres le rejetant absolument. Il faudra beaucoup de temps pour qu'émerge une Eglise unifiée autour d'un début d'orthodoxie. C'est alors, en 250, que les chrétiens subiront la première persécution générale dans un Empire en pleine crise.
Ce temps des commencements encore trop peu connu, ce temps tumultueux de tous les possibles est ici présenté par Marcel Gauchet de façon accessible et vivante.

Qu'est-ce que c'est que ces chefs sans pouvoir ? Avec Pierre Clastres, Marcel Gauchet, François Bott et Félix Guattari sur France Culture.


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18.02.1975

Quels sont les moyens des sociétés sans Etat pour prévenir, contenir le surgissement d'un pourvoir autonomisé ? Comment la société se débarrasse-t-elle de ses maîtres ? Que faut-il penser de la rivalité entre les prophètes et les chefs de clans ?
Cet échange permet de revenir et de discuter les thèses de Pierre Clastres en compagnie de son auteur.

Émission "Atelier de Création Radiophonique", produite par Andrew Orr et Jean-Jacques Lebel.

Institution, imaginaire, autonomie : autour de Cornelius Castoriadis. Avec François Furet, Marcel Gauchet, Claudia Moatti, Ramin Jahanbegloo, Joël Roman, Pierre Rosanvallon et Paul Thibaud au Centre Culturel International de Cerisy.


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1990

Depuis les années 1970, l'œuvre de Cornélius Castoriadis apparaît de plus en plus comme une référence majeure pour tous ceux qui s'efforcent d'analyser la dynamique des sociétés contemporaines, d'élucider le sens du projet démocratique, ou de mettre en lumière les conditions auxquelles on peut penser l'histoire et la liberté.
Ce colloque a pour but de montrer et de discuter les principaux apports de cette pensée exigeante à la philosophie et à la théorie politique, mais aussi à la compréhension du présent et à l'épistémologie du savoir contemporain.
Cinq thèmes ont été retenus qui donnent lieu à des exposés et à des débats entre Cornélius Castoriadis et des intellectuels de divers pays :
 - ontologie et épistémologie
 - la théorie de la démocratie et l'expérience grecque
 - le social-historique et l'imaginaire social des sociétés modernes
 - les conflits politiques et les perspectives contemporaines
 - l'inconscient et la psychanalyse

Démocratie et désenchantement. Avec Marcel Gauchet sur KTOTV.


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10.10.2019

Cofondateur de la revue Le Débat, directeur d'études émérite à l'EHESS, Marcel Gauchet ausculte depuis plus de trente ans le triomphe de la modernité politique et la sortie de l'ère du religieux. Avec Le Désenchantement du monde, en 1985, il a écrit un des livres les plus essentiels pour comprendre notre temps.
Depuis, il ne cesse de s'interroger sur L'Avènement de la démocratie qui a fini par créer Un monde désenchanté. Est-ce qu'après avoir vaincu la réaction et la révolution, la démocratie n'aurait pas trouvé son pire ennemi en elle-même, en se dissolvant dans l'individualisme et la perte du sens de ce qui nous réunit ?

"7 conversations philosophiques" animées par François Huguenin.

Pour une théorie de l'attention. Soutenance de l’habilitation à diriger des recherches de Bernard Stiegler à l'Université Paris VII Diderot.


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10.11.2007

L’apparition et le développement des medias numériques et audiovisuels dans nos environnements domestiques et urbains fait aujourd’hui l’objet de plusieurs inquiétudes auprès de la communauté scientifique et intellectuelle à propos des effets qu’ils engendrent sur nos capacités attentionnelles. Les études menées par Dimitri Christakis et Frederic Zimmerman sur la synaptogenèse mettent l’accent sur les liens entre la formation du cerveau et l’environnement multi-médiatique dans lequel il évolue aujourd’hui. Katherine Hayles, professeur à l’université de Duke, résume leur analyse : "La plasticité est une caractéristique biologique du cerveau ; les hommes naissent avec un système nerveux prêt à se reconfigurer en fonction de leur environnement. […] Le système cérébral d’un nouveau-né passe par un processus d’élagage par lequel les connexions neuronales qui sont activées dépérissent et disparaissent. […] La plasticité cérébrale se poursuit durant l’enfance et l’adolescence, et continue même à certains égards au cours de l’âge adulte. Dans les sociétés développées contemporaines, cette plasticité implique que les connexions synaptiques du cerveau co-évoluent avec des environnements dans lesquels la consommation de medias est un facteur dominant. Les enfants dont la croissance se produit dans des environnements dominés par les medias ont des cerveaux câblés et connectés différemment des humains qui n’atteignent pas dans de telles conditions la maturité." La mutation que constitue l’apparition des nouvelles technologies numériques a conduit à un changement cognitif majeur au niveau attentionnel, que Katherine Hayles décrit comme une mutation générationnelle posant de sérieux défis à tous les niveaux de l’éducation et de l’université. Cette mutation consiste dans le développement de ce qu’elle appelle une hyper-attention, qu’elle oppose à ce qu’elle nomme la deep attention. Elle caractérise cette-dernière comme une captation de l’attention par un seul objet pendant une longue durée, telle la lecture d’un livre. L’hyper-attention, au contraire "est caractérisée par les oscillations rapides entre différentes tâches, entre des flux d’informations multiples, recherchant un niveau élevé de stimulation, et ayant une faible tolérance pour l’ennui. Les sociétés développées ont longtemps été capables de créer le type d’environnement qui permet d’aboutir à l’attention profonde. […] Une mutation générationnelle a lieu, passant de l’attention profonde à l’hyper-attention." Au delà de cette transformation neurologique, Bernard Stiegler nous prévient des dangers psychosociologiques et culturels que représente l’organologie actuelle des objets numériques et audiovisuels. La réception de ces objets suscite et développe chez le sujet une autre attitude cognitive que celle de l’attention profonde mobilisée au cours de la lecture d’un livre. Une première distinction tient au fait que l’opération de la lecture est dirigée par le lecteur alors que celle de la vision audiovisuelle est asservie au temps de l’appareil de projection : il en résulte que le temps de la lecture est en droit un temps "souverain", il est le temps possible de l’examen et de l’observation, d’une certaine maîtrise attentionnelle de l’objet ; alors que le spectacle audiovisuel a d’abord pour effet de capter le temps de conscience du spectateur, et tendance à l’entraîner passivement dans son flux.
A cette distinction s’y ajoute une autre : savoir lire c’est nécessairement savoir aussi bien écrire, et réciproquement, tandis que le spectateur audiovisuel classique est généralement réduit à une position de consommateur non producteur. Or, ce que Bernard Stiegler appelle "misère symbolique" tient notamment à cette dissociation entre des individus producteurs de symboles et la grande masse de ceux qui les reçoivent en ne pouvant que les consommer, sans en produire à leur tour.
Enfin, c’est le caractère singulier et singularisant de la transmission scolaire à travers l’écrit — et la médiation  décisive du "maître" — qui doit être opposé à la dimension massivement industrielle de la diffusion des programmes audiovisuels : ceux-ci ont la plupart du temps pour effet et même pour fonction de produire une "synchronisation" des consciences — de leur perceptions, de leur souvenirs, bref de leur expérience, qui devient ainsi plus proche d’un conditionnement —, là où l’on peut soutenir que l’enseignement scolaire et livresque, au contraire, tel que l’école de Jules Ferry en généralise le principe à l’ensemble de la société, vise en principe à la formation d’individus singuliers, c’est à dire porteurs d’un rapport à chaque fois inédit au savoir dans son ensemble : ainsi, en droit et en fait, dans la plupart des cas et même lorsqu’elle est pratiquée en commun — comme dans une classe —, la lecture est une opération foncièrement individuelle, qui à la fois requiert et développe une attitude d’attention mono-centrée, continue et soutenue, appelée attention profonde.
Il ne s’agit évidemment pas de dire qu’un objet numérique et audiovisuel ne permet pas de créer une attention profonde, mais de dire qu’en tant que pharmakon, il présente des caractéristiques qui sont aujourd’hui mises au service, dans le contexte des industries de programmes, d’un dispositif de captation et de dissémination de l’attention qui est essentiellement destructeur —, alors même que, de toute évidence, le cinéma est un art, il sollicite et construit une  attention profonde, et il est en cela le remède de ce poison.
La question décisive à laquelle nous devons est donc de savoir comment le nouveau milieu technologique dans lequel se développent désormais les cerveaux et les esprits des nouvelles générations ne leur soit pas "toxique" ? A quels enjeux le design numérique et audiovisuel devrait-il répondre pour ne pas faire obstacle à la formation de l’attention profonde, mais au contraire participer à son développement ?
La question n’est pas de rejeter les psychotechnologies numériques et audiovisuelles, ni les industries culturelles : elle est de transformer ces psychotechnologies en technologies de l’esprit, en nootechnologies ; elles est de révolutionner ces industries, qui sont devenues l’infrastructure organologique de la bataille de l’intelligence, qui est elle-même une guerre politique et économique, et dont elles sont l’arsenal — en proposant des normes de régulation adaptées à cette situation, mais aussi en les inspirant et les dotant de secteurs de recherche et de développement sur ces questions, dont elles sont de nos jours encore trop dépourvues.

Robespierre. Avec Jean-Clément Martin et Marcel Gauchet à Répliques sur France Culture.


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27.10.2018

Robespierre, l'homme qui nous divise le plus : tel est le titre du dernier livre de Marcel Gauchet. L'incorruptible, en effet, a ses inconditionnels et ses détracteurs farouches. Et Alain Finkilekraut appartient à la seconde catégorie. Non qu'il considère Robespierre comme un monstre - Jean-Clément Martin montre bien dans la biographie qu'il lui consacre comment cette image a été fabriquée et léguée à la postérité par la propagande thermidorienne -, mais parce qu'il pense que Robespierre a été paradoxalement conduit à l'inhumanité par le sentiment d'humanité. Il n'était pas sans cœur, il débordait d'amour. Et le zèle compatissant l'a rendu implacable.
Qu'on à répondre Marcel Gauchet et Jean-Clément Martin, ici réunis ? La lucidité et la connaissance historique demandent-elles de réévaluer ce jugement, voire de réhabiliter Robespierre au moins partiellement ?