Une poétique de la pensée. Avec George Steiner à l'École Normale Supérieure de Paris.


(0)
1576 Vues
0 commentaire
03.2010

Les praticiens l'ont toujours su. Dans toute philosophie, concédait Sartre, il y a "une prose littéraire cachée". Ce qu'on a moins élucidé, c'est la pression formatrice incessante des formes du discours, du style, sur les programmes philosophiques et métaphysiques. À quels égards une proposition philosophique, même dans la nudité de la logique de Frege, est-elle une rhétorique? Peut-on dissocier un système cognitif ou épistémologique de ses conventions stylistiques, des genres d'expression qui prévalent ou sont contestés à l'époque ou dans le milieu qui sont les siens? Dans quelle mesure les métaphysiques de Descartes, Spinoza ou Leibniz sont-elles conditionnées par les éléments constituants et l'autorité sous-jacente d'une latinité partiellement artificielle au sein de l'Europe moderne ? Quand, tels Nietzsche et Heidegger, le philosophe entreprend d'assembler une langue nouvelle, son idiolecte propre à son dessein est lui-même saturé par le contexte oratoire, familier ou esthétique.
L'association étroite de la musique et de la poésie est un lieu commun, toutes deux partageant les catégories du rythme, du phrasé, de la cadence, de la sonorité, de l'intonation et de la mesure. "La musique de la poésie" est exactement cela. Y aurait-il, en un sens apparenté, "une poésie, une musique de la pensée" plus profonde que celle qui s'attaque aux usages extérieurs de la langue, au style ?
Ces aspects de la "stylisation" de certains textes philosophiques, de l'engendrement de ces textes via des outils et des modes littéraires, George Steiner nous les restitue dans son souci d' "écouter plus attentivement".

Marx et le matérialisme antique. Avec Jean Salem au séminaire "Marx au XXIème siècle".


(0)
1540 Vues
0 commentaire
08.11.2011

« S’il est vrai qu’aujourd’hui les conclusions de Marx ne pourraient guère être acceptées dans le détail, sa thèse est d’un très réel intérêt pour qui étudie l’épicurisme... et quiconque étudie l’épicurisme, à la lire, en retirera quelques idées fort éclairantes » : ce jugement de Cyril Bailey, formulé voici soixante ans, conserve justesse et actualité. 
Jean Salem s'attache à lui ajouter du crédit, en tâchant de restituer le plan général de l’ouvrage, puis en y étudiant par après deux thèmes particuliers qui sont la théorie des météores et celle de la déclinaison atomique.
Conférence donnée dans le cadre du séminaire "Marx au XXIème siècle. L'esprit et la lettre", à Paris I-Sorbonne, Amphithéâtre Lefebvre.