Les crises, en 1940 comme en 1958, ont conduit le militaire qu'était Charles de Gaulle à un engagement politique total pour redresser le pays. Un engagement qui s'appuie sur des conceptions bien particulières de la Nation, de l'État, de la représentation, de l'art de gouverner que de Gaulle forge progressivement, et qu'il formule moins à travers ses écrits que par ses actes et sa manière d'agir.
À l'heure où l’on évoque une "fatigue démocratique", en complète contradiction avec la foi gaullienne dans la volonté nationale et dans l'effort collectif, et où l'on met en cause l'édifice institutionnel de 1958, un travail de reformulation s'impose. Il s'agit de proposer une vision renouvelée de la philosophie politique du général de Gaulle, par-delà les faux semblants, les invocations rituelles et les débats stériles.
Aujourd'hui, chaque moyen supplémentaire que nous donnons à l'Etat au prétexte de nous protéger des effets de sa politique (migratoire, économique, etc.) se retourne contre nous : l'Etat n'est plus la solution, mais fait désormais partie du problème.
Il s'agit alors de comprendre la généalogie et les fonctions objectives de l'Etat, afin de saisir le contexte politique général et les enjeux vitaux à venir.
Jacques Sapir, économiste et directeur d'études à l'EHESS, revient sur les origines, les théoriciens et les enjeux du souverainisme.
- 0'00'31 : définition de la souveraineté
- 0'02'09 : genèse de la notion
- 0'09'37 : Jean Bodin
- 0'17'53 : Carl Schmitt
- 0'21'54 : naissance du souverainisme comme doctrine politique au Québec dans les années soixante
- 0'24'45 : différences entre souverainisme, patriotisme et nationalisme
- 0'28'13 : souveraineté nationale et souveraineté populaire
- 0'29'43 : souveraineté et démocratie
- 0'30'46 : souveraineté et laïcité
- 0'35'44 : peuple et nation
- 0'41'49 : Europe des nations, fédéralisme européen, jacobinisme européen
- 0'47'44 : la construction européenne et le rôle qu'y ont joué les USA
- 0'54'53 : position de l’Allemagne au sein de l'UE
- 1'01'25 : rôle de l’Euro dans le dispositif européen
- 1'05'17 : monnaie unique, monnaie commune
- 1'06'24 : la démocratie selon Jean-Claude Juncker
- 1'08'17 : fédéralisme européen sui generis et distinction entre légitimité et légalité
- 1'11'34 : le TAFTA
- 1'13'04 : l'OTAN
- 1'15'14 : le "reniement" d'Alexis Tsipras
- 1'16'08 : souverainisme et capitalisme
- 1'19'24 : front des souverainistes
Le publiciste Yannick Jaffré nous propose de prendre du recul sur le mouvement des Gilets Jaunes en analysant les stratégies du pouvoir pour étouffer ce mouvement social et les réponses qui doivent y être apportées.
Du mépris voltairien des élites du régime macronien au parasitisme de l'extrême-gauche en passant par la légitimité charismatique (au sens de Max Weber) incarnée par ce mouvement, c'est de la mission historique des Gilets Jaunes et des évolutions à venir dont il est ici question.
Un entretien mené par Xavier Moreau.
Bernard Bourdin, théologien et philosophe, avait engagé un débat avec Jacques Sapir lorsque celui-ci avait présenté son ouvrage intitulé Souveraineté, laïcité, démocratie. Bertrand Renouvin leur avait alors proposé de poursuivre ce débat en tête-à-tête. De l’enregistrement de leurs échanges est sorti un ouvrage qui reproduit leur confrontation sur "la souveraineté, la nation et la religion". Ces questions qui sont au cœur de notre actualité se voient replacées dans leur histoire plurimillénaire.
C'est donc à une nouvelle rencontre entre ces deux protagnistes que nous avons droit, entre Jacques Sapir, économiste et théoricien de la souveraineté qui ne croit pas au Ciel et Bernard Bourdin, philosophe dominicain qui a récemment publié sa thèse sur la théologie du politique. Tous deux nous explique leur "dispute", capitale pour comprendre les enjeux de notre siècle.
Robespierre reste une énigme, et une énigme qui soulève les passions. Il a ses admirateurs inconditionnels et ses détracteurs farouches. À la ferveur pour "l'Incorruptible" des uns répond la répulsion pour le "Tyran" sanguinaire des autres.
Cette division reflète l'antagonisme des mémoires de la Révolution française. 1789 et 1793 continuent de symboliser les deux faces opposées de notre événement fondateur : le glorieux avènement de la liberté d'un côté et la dérive dans la Terreur de l'autre.
Or Robespierre a pour originalité de faire le lien entre ces deux visages. Le champion des droits du peuple à la Constituante est aussi le pourvoyeur de la guillotine de la Convention montagnarde. Comment passe-t-on de l'un à l'autre ? Rupture ou continuité ?
C'est cette question classique que reprend Marcel Gauchet en s'efforçant d'y répondre en scrutant minutieusement l'itinéraire de pensée que l'abondant discours robespierriste permet de reconstituer. Un parcours qui éclaire le sens de l'événement révolutionnaire lui-même.
Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et auteur du récent La Cause du peuple, Patrick Buisson continuer à rêver d'un populisme conservateur à la française.
Alors que François Hollande poursuit l'entreprise d'avilissement de la fonction présidentielle, l'opposition de droite réussira-t-elle a s'organiser pour mener la bataille ?
Le 17 juillet 2017, Emmanuel Macron a déclaré que Vichy "était le gouvernement et l’administration de la France". Reprenant ainsi la position de Jacques Chirac et de François Hollande. Telle est la thèse désormais officielle de nos dirigeants.
Il est de notre devoir de nous y opposer, et c'est ce à quoi s'attellent Bertrand Renouvin et François Broche en démontant point par point cette entreprise dont le but est de salir la France et d'insulter le peuple français.
Car seul le général de Gaulle et ses premiers compagnons se situent dans la continuité républicaine après avoir constaté l’illégalité et l’illégitimité du pouvoir établi à Vichy à la suite d’un coup d’État. La France, indissociable de l’histoire qui l’a faite et du droit qui la définit, était à Londres, à Alger puis de nouveau à Paris libérée de l’ennemi.
Si Vichy c’est la France, si son gouvernement est légal, la condamnation à mort du général de Gaulle et la chasse aux résistants en deviendraient alors justifiées. Et cela, nul ne saurait le permettre.