Barbey, Bloy, Bernanos ou les belluaires de la fureur catholique. Avec François Angelier aux Rencontres de Chaminadour.


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17.09.2021

Ce qu'est Bernanos, Georges Bernanos ? Un poing refermé sur un cheveu d’enfant ; un poing lourd, serré ; un cheveu blond, presque blanc, apporté par le vent des plaines. L'alliance de la grâce, donc, qui ne va pas sans la colère qui en est une forme combattante.
Mais où donc Bernanos a-t-il puisé cette inspiration ? C'est d'abord et avant tout dans ce qu'on labellise depuis un siècle comme le "renouveau catholique en littérature" qu'il faut chercher : Huysmans, Barbey d'Aurevilly, Bloy et Hello.
François Angelier, auteur d'une récente biographie de Bernanos, revient sur ces belluaires de la fureur catholique pour en faire ressortir la puissance du verbe, toute entière au service de l'Absolu.

L'origine du roman selon Barbey d'Aurevilly. Avec Pierre Glaudes sur France Culture.


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16.04.2019

Le professeur de littérature française Pierre Glaudes est un spécialiste de la littérature du XIXe siècle. Auteur d'un Esthétique de Barbey d'Aurevilly (Classiques Garnier, 2009), il cherche à replacer Barbey d'Aurevilly dans un horizon esthétique qui lui est propre, sans se laisser porter vers les deux écueils qui seraient pour l'un d'en faire un écrivain régionaliste, pour l'autre de le réduire à un chantre des pulsions du corps.
Il faut également souligner l'influence du brûlant réactionnaire Joseph de Maistre, en qui il trouve une certaine éthique, une morale, mais aussi une philosophie du mal que l'on retrouve dans ses romans, vers une "esthétique de l'intensité". Il faut enfin replacer Barbey en décalage par rapport au courant réaliste de son époque : pour lui, le réel ne se réduit pas au monde physique. Ses romans présentent donc une autre forme de rapport à la réalité, qui hérite également du Don Quichotte de Cervantès et du récit balzacien.

Émission "La Compagnie des auteurs", animée par Matthieu Garrigou-Lagrange.

Barbey d'Aurevilly. Avec Philippe Berthier, Joël Dupont, Pierre Leberruyer, Gaëlle Jacques et Nadine Bois sur France Culture.


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28.03.1996

Ce fut sa première incongruité : Barbey d'Aurevilly naquit en 1808, le 2 novembre, le jour des morts "à deux heures du matin, par un temps du diable". "J'ai toujours cru que ce jour répandrait une funeste influence sur ma vie et ma pensée". Première provocation d'un homme qui les cultiva toutes et fit de la transgression, du sacrilège, du scandale et du mystère, la matière et l'esthétique même de ses œuvres.
La publication en 1874 des Diaboliques donna lieu à un procès et la saisie des exemplaires du livre fut ordonnée par la justice. Avant Baudelaire, dont il salua le génie, Barbey d'Aurevilly cultiva "l'aristocratique plaisir de déplaire".
Son élégance ostentatoire de dandy byronien était un défi à son siècle, ce XIXe contre lequel il ne cessa de s'insurger avec violence.
Car Barbey, monarchiste, catholique, nostalgique de la chouannerie, pourfendeur du matérialisme et de la notion de progrès, journaliste, réactionnaire, construisit son personnage et son œuvre contre ce siècle et cette modernité qu'il abhorrait.
A Saint-Sauveur-le-Vicomte, à Valognes, villes de sa jeunesse, de ses premières passions et de la nostalgie de son vieil âge, "dans les palais des premiers songes, dans les chemins creux et les landes du Cotentin, sur les grèves de Carteret, entre brumes et embruns", nous partons à la recherche des figures étranges, damnées et pourtant familières, que Barbey avait connues et recrées.

Émission "Une vie, une oeuvre", animée par Françoise Estèbe et Jean-Claude Loiseau.

Sur Léon Bloy. Avec Maurice Bardèche sur Radio Courtoisie.


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01.06.1989

Léon Bloy est un des grands noms de la littérature. Chrétien intransigeant, pèlerin du temps des croisades, il exige de tous ceux qui se disent chrétiens l'application intégrale de l'Évangile. "Blasphémateur par amour", il a attaqué avec une extrême violence tous ceux qui se sont compromis avec l'esprit du siècle. Ses polémiques implacables, ses œuvres sans concession, son caractère entier lui ont fait de nombreux ennemis.
N'ayant pas d'autre métier que celui d'écrivain, il a passé presque toute sa vie dans une misère dramatique.
Son christianisme rigide, médiéval, totalitaire, la puissance et la beauté de son style nourri de la lecture des Prophéties lui ont valu après sa mort de fervents admirateurs. Il a été le modèle par sa violence passionnée, parfois injuste, des grands polémistes des années d'avant-guerre.
Mais il a surtout été le guide spirituel et l'inspirateur de Claudel et de Bernanos qu'on peut regarder comme ses disciples et ses héritiers.
Maurice Bardèche ne sacrifie rien de cette vie douloureuse, ni du pittoresque et des contradictions de l'homme que fut Léon Bloy. Il tente de le faire sortir de la sacristie dans laquelle on l'a trop longtemps tenu enfermé. Et il se propose de dégager ce que l'œuvre et la vie de Léon Bloy nous apportent aujourd'hui - pour notre temps.