La notion de décadence, ainsi que sa réalité existent depuis les origines de l'histoire longue européenne. Mais quand se manifeste-t-elle, quelles en sont les origines et comment se termine-t-elle ?
C'est en compagnie d'Oswald Spengler et d'Arthur de Gobineau que Tomislav Sunic nous livre une réflexion sur les causes héréditaires de la décadence de la civilisation européenne et nous rappelle l'importance d'avoir une bonne mémoire de notre lignée commune, condition nécessaire à la compréhension de notre communauté de destin.
Arthur de Gobineau, né à Ville-d'Avray, a une enfance heureuse et une adolescence vagabonde. En compagnie de sa mère et d'un précepteur, il découvre la province française, séjourne en Allemagne, devient collégien en Suisse.
Très tôt, se révèlent son goût du savoir et sa passion pour l'Orient. En 1835, il s'installe à Paris avec la volonté de s'illustrer dans les Lettres. Mais sera-t-il poète, romancier ou orientaliste ? Il peine à se faire connaître et, en 1849, entre dans la carrière diplomatique.
Six ans plus tard paraît l'Essai sur l'inégalité des races humaines, interprétation nouvelle de la naissance et de la mort des civilisations, mais aussi révélation du style admirable de Gobineau. Trois ans en Asie (1859) puis Les Religions et les philosophies dans l'Asie centrale (1865) signent une vision prémonitoire des rapports entre l'Europe et le Moyen-Orient. L'Histoire des Perses (1869) vient compléter l'Essai.
Puis, Gobineau crée un nouveau genre littéraire avec les Nouvelles asiatiques, chef-d'oeuvre d'humour et d'érudition. Et, avec Les Pléiades, il développe sa conception élitiste de la vie.
Le travail de Jacques Bressler nous présente un Gobineau adversaire sans complexe des Lumières et de la Révolution, une voix puissante, une vision prémonitoire de l'égalitarisme moderne, de ses causes et de ses conséquences.
Émission du "Libre Journal de la jeunesse", animée par Pascal Lassalle.
Qu'y a-t-il de commun entre Fantômas et Sainte-Beuve ? Entre Benjamin Constant et Benoist-Méchin ? Entre Mauriac et Morand ? Entre Nabokov et Rebatet ? Entre Bardèche et Truffaut ? Entre Emile Faguet et Roland Barthes ? Entre Audiberti et Von Salomon ? Entre Brasillach et Jünger ? Eh bien, il y a ceci de commun, qu'à un moment ou un autre, ils ont retenu l'attention de Philippe d'Hugues qui les a étudié tantôt "à la cavalière" (c'était encore le temps des hussards), tantôt plus en profondeur, selon l'humeur et les circonstances.
Ces études, rassemblées dans le volume Causeries du dimanche, constituent un kaléidoscope bigarré, un panorama hétéroclite de la vie intellectuelle du XXe siècle, telle qu'on pouvait l'observer à partir d'un observatoire privilégié et de quelques autres, épisodiques mais bien situés.
C'est cette époque qui recelait, à son insu, bien des richesses dont vient nous parler le critique de cinéma et défenseur du patrimoine et de la langue française Philippe d'Hugues.
Émission "La Méridienne", animée par Gérard Vaudan accompagné d'Eugène Krampon et d'Olivier François.
Philippe Conrad, historien et journaliste, ancien rédacteur en chef de La Nouvelle Revue d'Histoire et actuel président de l'Institut Iliade, revient sur les origines, la trajectoire et les grands noms du nationalisme français.
- 0:00:22 : Définition du nationalisme
- 0:02:29 : Nationalisme et révolution française
- 0:06:09 : La Révolution française fut-elle nationaliste ?
- 0:09:07 : Le nationalisme de gauche au XIXeme siècle
- 0:14:39 : Le nationalisme français germanophobe
- 0:19:43 : Le nationalisme français et le colonialisme
- 0:23:47 : Le général Boulanger
- 0:27:56 : L'affaire Dreyfus
- 0:32:32 : Édouard Drumont
- 0:34:23 : Déroulède et Barrès
- 0:38:39 : Le nationalisme français et la question de la race
- 0:42:15 : Charles Maurras
- 0:45:15 : Le nationalisme français : une préfiguration du fascisme ?
- 0:49:24 : Le colonel de La Rocque
- 0:52:37 : La tentation fasciste
- 0:56:03 : Le Parti Populaire Français
- 1:00:47 : Marcel Déat
- 1:03:49 : Gaullistes et pétainistes : une lutte pour la légitimité
- 1:08:46 : Le discrédit du nationalisme après-guerre
- 1:10:45 : le renouveau du nationalisme en France dans les années 60
- 1:13:52 : Le Front National
- 1:18:43 : La "Nouvelle Droite" et la voie européenne
- 1:23:18 : Souverainisme et nationalisme
- 1:25:04 : L'avenir du nationalisme
L’Assemblée nationale a adopté, jeudi 16 mai, une proposition de loi du Front de gauche supprimant le mot "race" de la législation française.
L’article premier de la nouvelle loi votée par l’Assemblée nationale stipule que "La République française condamne le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. Elle ne reconnaît l’existence d’aucune prétendue race."
En relation avec cette actualité, Michel Drac développe le sujet de la question raciale de façon très originale malgré les risques encouru car le sujet est sulfureux et l’usage du mot de "race" provoque un malaise chez les modernes, y compris chez ceux qui se réclament de la défense de ce concept.
Michel Drac commence par développer le concept de "race" et montre qu’il n’a pas le même signifiant au cours du temps. L’originalité de sa démonstration est d’expliquer la question raciale à l’aune des processus d’émancipation individuelle au cours du temps. Racisme et antiracisme sont selon lui impulsés par les mêmes dynamiques, c'est à dire les contraintes induites par l’individualisme.
La modification des structures économiques et sociales vont induire des modes pensées qui vont justifier l’atomisation sociale et donner naissance aux racismes différentialistes dans un premier temps et à l’antiracisme universaliste aujourd’hui.
Ainsi, chaque étape dans ce processus d’émancipation de l’individu construit une conception différente de la race qui s’inscrit dans la diabolisation de l’étape précédente.
Michel Drac montre que racisme et antiracisme sont deux faces de la même médaille qui convergent en termes d’ingénierie sociale dans la dynamique capitaliste.
Michel Drac replace le concept de "race" dans deux contextes précis : celui des sociétés traditionnelles communautaire et celui des sociétés modernes individualistes, et démontre qu’il n’a pas le même signifiant.
Dans les sociétés traditionnelles, le terme race fait référence au lignage. Il est induit par l’observation directe de la réalité biologique et la réalité des pratiques sociales. Il n’y a pas à arbitrer entre une exigence d’égalité des individus, l’individu étant totalement socialisé à la lignée ou au clan auquel il appartient. Quand on parle de la race des francs, on parle des lignées nobles, le peuple n’étant pas concernés par la question raciale. C’est une réalité biologique s’appuie sur le fait que des groupes d’individus partagent le même patrimoine génétique. Par exemple lorsqu’un souverain chrétien combat un souverain musulman, il n’y a pas l’idée d’une infériorisation sur une base raciale du souverain musulman qui vient aussi d’une lignée noble. Autre noblesse certes, mais pas d’infériorisation même si le souverain musulman a la peau plus foncée.
Dans les sociétés modernes qui sont des sociétés des individus, la race comme lignée perturbe le système de catégorisation des individus car elles nécessitent des structures qui indifférencient des individualités, du moins pour construire les bases des interactions qui vont ensuite les différencier, mais de façon individuelle et non communautaire comme c’est le cas dans les sociétés traditionnelles.
Ainsi naitra une nouvelle conception de la race : un racisme classificatoire sur des critères statistique discriminant qui postule que les individus de même race sont égaux.
L’émergence de ce racisme se fait progressivement alors que les cultures sont placées devant le spectacle de la technique et de l’émergence de la religion du progrès qui postule que l’humanité fabriquerait elle-même le millénaire d’or, par la techno-science et le développement quantitatif infini. Les sociétés seront hiérarchisées suivant leurs capacités à activer ces leviers.
La pensée juive a été la première à développer les signes de cette conception hiérarchisante en cherchant les instruments de racialisation extérieur à la réalité biologique et sociale, parce qu’elle est la première à penser dans les termes de l’individualisme.
Cette forme de racisme classificatoire va justifier la domination et l’inégalité de traitement entre les groupes d’hommes dans le système capitaliste sur base de critères discriminants (les noirs sont esclaves parce qu’ils sont noirs).
La France, du fait de son modèle familial et de ses structures de propriété, va développer une sensibilité à l’égalité qu’elle formalisera lors de la révolution individualiste française. L’Allemagne quant à elle, du fait de ses propres structures familiales, va formuler un projet inégalitaire dans le cadre individualiste par réaction (développement d’un regard froid, scientifique, visuel, topographique sur la race).
La rivalité entre le capitalisme anglais et allemand va amener à l’antisémitisme moderne bourgeois du XXème siècle. En effet, au sein du capitalisme anglais, va se développer un phénomène : la montée en puissance d’un certain nombre de familles et de réseaux de confessions juives. La bourgeoisie Allemande et une fraction de l’aristocratie Britannique développera une pensée antisémite en réaction.
L’antiracisme universaliste est l’idéologie en réaction du racisme différentialiste qui interdit ce type d’agrégation statistique sur base de critère discriminant et découle du fait qu’historiquement, la confusion de ce processus de rattachement de groupes humains à des agrégats statistiques a débouché sur des catastrophes.
Mais l’idéologie antiraciste converge également avec la nécessité de la dynamique capitaliste d’uniformiser les individus : à un certain moment un certain type de capital en train de se globaliser a eu besoin de faire appel à de nouveau discours de cautionnement niant la réalité du fait génétique, on uniformise donc la race segmentée des racistes. Le système capitaliste contemporain est une énorme machine à indifférencier. En effet, la base de ce système étant l’échange, il est nécessaire que tout soit uniformisé pour que la machine continue à fonctionner.