Les surdiplômés, élite séparatiste ou avant-garde ? Avec Jean-Laurent Cassely pour Marianne TV.


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03.2021

Et si la principale fracture au sein de nos sociétés n'opposait pas le 1% des superriches aux 99% restants, mais les20 % des surdiplômés à tous les autres ?
Environ un jeune sur cinq sort du système scolaire avec un master ou un diplôme de "grande école". Faire partie de ces 20% est aujourd'hui la condition nécessaire pour maîtriser son avenir et intégrer les professions dans la lumière : le monde des start-up, des consultants conviés à penser le futur et, plus largement, celui des influenceurs culturels.
Jean-Laurent Cassely dresse le portrait de ces premiers de la classe et montrent que, loin de former un groupe homogène, ils se partagent entre tentation du pouvoir, confort et contestation du système.
Alors que les 20% se détachent du reste de la société, leurs prétentions à proposer un modèle de vie et à fixer un cap politique résisteront-elles à l'entre-soi social qui les caractérise ? Le changement peut-il avoir lieu sans le peuple ?

Un entretien mené par Kévin Boucaud-Victoire.

La France d'après. Avec Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely à la Fondation Jean Jaurès.


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08.11.2021

Qu'ont donc en commun les plateformes logistiques d'Amazon, les émissions de Stéphane Plaza, les restaurants de kebabs, les villages de néo-ruraux dans la Drôme, l'univers des coaches et les boulangeries de rond-point ? Rien, bien sûr, sinon que chacune de ces réalités économiques, culturelles et sociales occupe le quotidien ou nourrit l'imaginaire d'un segment de la France contemporaine.
Or, nul atlas ne permet de se repérer dans cette France nouvelle où chacun ignore ce que fait l'autre. L'écart entre la réalité du pays et les représentations dont nous avons hérité est dès lors abyssal, et, près d'un demi-siècle après l'achèvement des Trente Glorieuses, nous continuons à parler de la France comme si elle venait d'en sortir.
Pourtant, depuis le milieu des années 1980, notre société s'est métamorphosée en profondeur, entrant pleinement dans l'univers des services, de la mobilité, de la consommation, de l'image et des loisirs.

Une conférence animée par Jérémie Peltier.

Le vrai est-il un moment du faux ? Avec Jean-Laurent Cassely sur France Culture.


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14.06.2019

Chemises de bûcheron canadien, toast à l'avocat, hamburgers haut de gamme et micro-brasseries... Au tourbillon de consommation qui a caractérisé les Trente Glorieuses et à l'uniformité qui a fait ce que Jean-Laurent Cassely nomme les Trente Génériques et qu'il date d'environ 1990-2010, répondrait le mouvement hipsters, une contre-culture qui tente un retour à des lieux, vêtements et aliments désuets, et recherche l'imitation vintage d'un passé fantasmé.
Dans No Fake, contre-histoire de notre quête d'authenticité (Arkhê, 2019), Jean-Laurent Cassely nous explique ainsi que ce mouvement est principalement porté par les "millenials", les enfants de baby-boomers nés dans les années 1980 et 1990. Pris dans leur quête névrotique du vrai, ils sombreraient en fait dans un monde de l' "hyper vrai", lequel prendrait parfois l'allure d'un nouveau stade du faux.
Loin de vouloir établir une distinction entre une vraie et une fausse authenticité, le travail de Jean-Laurent Cassely vise d'abord à montrer la relativité du concept même d' "authenticité", lequel participerait en fait d'une compétition sociale où l'on se distingue selon notre degré d' "authentique". Or, le vrai troquet aux tables en formica que nous cherchons tous n'a pas été éradiqué par la modernité : il n'a probablement jamais existé.

Émission "La Grande table des idées", animée par Olivia Gesbert.

Des "bullshit jobs" au néo-artisanat : une génération en quête de sens. Avec Jean-Laurent Cassely, Béatrice Hibou et Raphaël Liogier sur France Culture.


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06.09.2017

John Maynard Keynes, en 1930, annonçait l'avènement d'une société délivrée du travail par le progrès technique : il semble pourtant que nous assistions à tout autre chose. En plus du burn-out, nous faisons maintenant face aussi au "bore-out", l'ennui au travail, ou encore le "brown-out", la perte de sens. Car, en effet, nombre de travailleurs souffrent d'emplois vides de sens, superflus, sans intérêt - ce que l’anthropologue américain David Graeber appelle les "bullshit jobs".
Une dépression générationnelle qui explique sans doute l'apparition d'un nouveau phénomène : la reconversion des jeunes diplômés, qui sont de plus en plus nombreux à se tourner vers des métiers artisanaux ou à ouvrir des commerces de proximité.
Alors, à l’heure où des "feel good manager" apparaissent dans les entreprises et où le chômage de masse s'est installé dans la durée, peut-on encore être heureux au travail ? Comment comprendre cet attrait – notamment des jeunes diplômés - pour des métiers manuels, autrefois dévalorisés ? Et qu’est-ce que ces reconversions révèlent du monde du travail actuel et de ses dérives ?

Émission "Cultures Monde", animée par Florian Delorme.