L'ordre financier international, issu de l'après-guerre est à l'aube de changements sans précédents. L'arrivée de nouveaux acteurs, de nouveaux intérêts et de nouvelles logiques fait trembler l'édifice des institutions financières internationales.
Ces changements doivent être pensés, compris et préparés sauf à entrer dans une logique d'affrontement et de sécession entre "l'Occident" et le "grand sud", préjudiciable pour tous.
Économiste, spécialiste des questions monétaires et de la mondialisation, Jacques Sapir est très critique de l'euro, une monnaie qui a fait la preuve de son échec. Il explique notamment en quoi le protectionnisme est la voie la plus logique vers un système économique fonctionnel, assurant notre sécurité et notre pouvoir d'achat.
Dans ce contexte de crise géopolitique, et de sanctions généralisées contre la Russie, Jacques Sapir démontre l'échec de l'Occident en déclin économique, face au reste de monde qui résiste encore et rabat les cartes.
Un entretien mené par Olivier Berruyer.
Les transformations du monde s'accélèrent à un train d'enfer depuis le 24 février 2022. La crise en Ukraine s'embourbe depuis lors et les politiques de sanctions à l'égard de la Russie ont fait intégrer à tous les pays en voie de développement les dangers de s'arrimer aux Etats-Unis. L'Occident, sous l'égide de Washington, est devenu peu à peu un repoussoir pour tous les pays souverains qui aspirent à le rester ou ceux qui aspirent à le devenir. Le continent africain ne fait pas exception.
La France, malgré son poids colossal notamment grâce à sa langue, a perdu pieds. Les coups d'Etat s'enchainent et les réactions diplomatiques sont plus catastrophiques les unes que les autres. Pendant que l'Occident creuse sa tombe, les BRICS, eux, bâtissent le monde de demain avec une philosophie bien différente de coopération.
L’économiste spécialiste des questions stratégiques Jacques Sapir nous livre ses analyses sur ce monde dangereux aux transformations à grande vitesse auquel l'Europe et la France auront bien du mal à raccrocher les wagons.
Émission "Le Samedi Politique", animée par Elise Blaise.
L'industrie est un pilier essentiel de notre économie qui permet d'assurer l'indépendance et la souveraineté de la France. Pourtant, après plusieurs dizaines d'années de libre-échange et des contraintes structurelles défavorables (Euro), l'industrie française est au plus mal.
Quels sont les enjeux et les défis derrière un projet de reconquête industrielle à l'échelon national ? Comment mettre en place une telle politique pour préparer la France de demain face aux défis écologiques et à la nécessité de la préservation de son modèle social ?
Sur le plan économico-politique, quels sont les défis majeurs auxquels le XXIe siècle doit faire face ? Pouvons-nous identifier les grandes lignes de forces qui feront évoluer nos organisations politiques ? Quel est l'avenir du travail ?
Autant de questions qui sont débattues par trois économistes aux sensibilités différentes pour notre plus grand intérêt !
Le 12 janvier 2023, Le Figaro publiait un entretien accordé par Emmanuel Todd sous un titre alarmant : La troisième guerre mondiale a commencé. Les grands médias français ne firent pas écho aux thèses exprimées au cours de l'entretien, dont le texte fut pourtant repris et commenté dans le monde entier.
Sur les enjeux de la guerre en Ukraine, il était indispensable d'organiser un débat sans apriori ni passion. Economiste, spécialiste l'économie russe et des questions stratégiques, Jacques Sapir a accepté de confronter ses analyses à celles d'Emmanuel Todd, démographe et géopoliticien. La discussion porte sur les motifs de l'intervention russe en Ukraine, sur la situation militaire après un an de guerre et les issues qui peuvent être aujourd'hui envisagées.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'01'52 : Jacques Sapir commente la tribune d'Emmanuel Todd
- 0'19'51 : Réponse d'Emmanuel Todd
- 0'47'48 : 3 scénarii de fin de conflit
- 1'21'17 : Vision historique et anthropolique de la situation en Ukraine
- 1'35'22 : Et la France dans tout ça ?
- 1'46'52 : Questions du public
La planification dite indicative revient sur le devant de la scène. C'est le résultat de l'épidémie de la Covid-19, mais elle s'impose aussi avec la nécessité d'une transition énergétique qui va modifier en profondeur nos économies. On constate qu'il n'est plus temps de s'en remettre au marché pour affronter les diverses incertitudes, qu'elles soient pandémiques ou climatiques.
Jacques Sapir en retrace donc l'origine, dans le fracas et les souffrances de la 1ère Guerre Mondiale. Il en suit le développement en France, mais aussi en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Il en retrace l'épanouissement dans des pays aussi différents que l'Inde, le Japon, ou la France de l'après-guerre.
La planification fut un outil de développement mais aussi de souveraineté. Jacques Sapir en rappelle les incontestables succès, mais aussi les crises qui conduisirent, dans les années 1990, à son abandon.
Il s'interroge enfin sur ce qui, de nos jours, la rend à nouveau nécessaire et possible, tout comme sur sa délicate articulation avec l'Union européenne.
Et si l'Europe était la grande perdante des sanctions contre la Russie ? Et la Chine la grande gagnante ?
Pour y répondre, et revenir sur l'impact concret de ces sanctions sur l'économie en Europe, l'économiste et spécialiste de la Russie Jacques Sapir nous brosse un tableau géopolitique des conséquences probables de ce conflit aux dimensions ouvertes et larvées.
Émission "Carnets de guerre", animée par Erik Tegner.