Nicolas Klein, hispanisant et spécialiste de l'Espagne contemporaine, nous propose dans cette conférence de revenir sur l'histoire de l'indépendantisme catalan, ses enjeux et ses raisons.
Car la logique de sécession portée par certains réseaux et accompagnant des intérêts bien précis représente l'un des grands défis auquel l'Espagne est aujourd'hui confrontée...
Alors que le parti Podemos a pris place au sein des instances gouvernementales espagnoles, qui et comment sera gouverné le pays ? Car le résultat des dernières élections modifie profondément le paysage politique et témoigne d'abord de la division du pays.
La "gauche radicale" est-elle la solution pour permettre à l'Espagne de relever les défis auxquels elle est confrontée ?
La CEE et l’Union européenne ont promu les régionalismes au détriment des pouvoirs centraux, dans une optique ouvertement fédéraliste. Or, Bruxelles et l’ensemble de la construction européenne sont aujourd’hui très affaiblis, notamment par les trains massifs et quasi simultanés des récents élargissements (2004, 2007) et par les effets délétères de la crise économique mondiale depuis 2008. On enregistre aujourd’hui des revendications d’autonomie, de souveraineté et d’indépendance (référendum voulu par les Écossais en 2014 ; poussée indépendantiste chronique en Catalogne ; etc.). Il s’agit d’une tendance lourde à la fragmentation, confirmée par le fait que cinq pays de l’UE refusent de reconnaître l’auto-proclamation de l’indépendance du Kosovo et par les provocations du régime hongrois (distribution de passeports aux Magyars de souche avec droit de vote en Hongrie…) et du régime roumain (à l’égard des Moldaves). Quelle suite donner aux demandes minoritaires, nationalitaires ou communautaires ? Quelle responsabilité des États et de l’UE ?