Des nazis si discrets : une autre histoire de la conquête spatiale. Avec Arnaud Saint-Martin et Irénée Régnauld pour l'IRSEM.


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02.2024

L'homme avec un grand "H" est de retour dans l'espace. À la faveur d'une passion renouvelée pour l'occupation des astres et sur fond de conflits entre grandes puissances, la course à la Lune est relancée. Chine et États-Unis visent le court terme, avec des programmes colossaux (Chang'e, Artemis), alors que des puissances spatiales plus mineures suivent dans un même esprit (l'Inde, et dans une certaine mesure l'Europe). Consensuel, le traitement médiatique de cette grande vision fait la part belle aux découvertes scientifiques pléthoriques qui en découleront et autres promesses d'une "économie de l'espace" à la croissance infinie. Quant aux astronautes, hérauts historiques de la conquête, ils assurent le service après-vente : faire rêver.
Sur le versant critique, c’est le calme plat. Quelques voix émergent pour faire entendre des doutes à l'idée d'habiter Mars mais sont vite noyées dans le flot des déclarations de milliardaires du capitalisme spatial : Elon Musk, Jeff Bezos et les autres. L'idée de conquérir l'espace n'est pas nouvelle. Avant même Apollo, elle émerge dans les faits à l'ère nazie, avec des objectifs militaires. Puis s'étale sur une centaine d'années, constituant un véritable paradigme dont nous ne sommes pas sortis, lequel se décline dans les domaines culturel, militaire et économique, avec une remarquable constance. Tout du long, les projets les plus fous sont amorcés, puisant dans un même répertoire de justifications (la science, le désir d'exploration) qui masque leurs dimensions fondamentalement guerrières et spéculatives.
Arnaud Saint-Martin et Irénée Régnauld opèrent une plongée dans l'histoire de l'espace qui éclaire les directions prises par l'industrie astronautique à l'ère contemporaine. Ils montrent que les velléités d'expansion cosmique d'hier ont pavé la route à un "astrocapitalisme" qui se caractérise aujourd'hui par une fuite en avant destructrice.
Alors que des budgets pharaoniques sont fléchés vers des astres morts, s'amoncellent dans le ciel des centaines de milliers de débris qui mettent en péril l'usage de l'espace à des fins scientifiques et notamment, de surveillance du climat. Si l'enchantement perdure, c'est bien qu'une vaste fabrique du consentement est à l'œuvre. Invariablement, elle débouche sur un grand flou qui empêche tout recul critique sur l'espace, et occulte d'autres représentations d'un milieu qui demeure le patrimoine de l'humanité.

 - 0'02'30 : Les balbutiements et la matrice nazie
 - 0'17'15 : L’exfiltration et la récupération des nazis
 - 0'36'30 : Le développement des ICBM et la fausse dualité civilo-militaire
 - 1'05'00 : SpaceX et une « privatisation de l ‘espace »

Émission "Le Collimateur", animée par Alexandre Jubelin.

Kharkov : la dernière défaite russe en Ukraine. Avec Jean Lopez pour l'IRSEM.


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01.02.2022

Que s'est-il passé en mai 1942 dans la steppe autour de Kharkov, en Ukraine ? L'Armée rouge a lancé une offensive qui s'est conclu pour elle par un énorme désastre. Les Allemands étaient une fois de plus les plus forts ! Mais les leçons seront tirées et ce sera le dernier désastre des troupes de Staline...

 - 0'02'30 : La collection "Champs de bataille" et l'approche d'une histoire militaire par la bataille
 - 0'07'30 : Barbarossa et la situation en 1942
 - 0'12'30 : L'importance stratégique de Kharkov
 - 0'18'00 : Les forces soviétiques et nazies à la veille de Kharkov
 - 0'35'45 : Des cultures tactiques et stratégiques différentes
 - 0'45'00 : Le projet d'attaque soviétique et son échec
 - 1'02'30 : Le désastre vu de l'intérieur
 - 1'10'00 : L'heure du bilan
 - 1'20'00 : La mémoire de la bataille

Émission "Le Collimateur", animée par Alexandre Jubelin.

Vietnam, Liban : comment les démocraties perdent leurs guerres. Avec Elie Baranets pour l'IRSEM.


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26.02.2019

À en croire les spécialistes, les démocraties bénéficient d'un avantage militaire décisif. Cela n'empêche pas ces dernières de connaître des difficultés récurrentes, comme le montrent leurs déboires récents. Pourquoi ?
De la guerre naissent des impératifs qui procurent aux gouvernants l'occasion d'accroître leurs pouvoirs. Mais le comportement non démocratique de décideurs qui abusent le public sur la réalité de leurs objectifs finit par se retourner contre eux. Ils se condamnent à élaborer leur stratégie dans l'optique de la maquiller, privilégiant la discrétion à l'efficacité. Ces pratiques nourrissent la contestation en interne, jusqu'à rendre l'effort de guerre insoutenable politiquement.
Alors qu'il est courant d'affirmer que la démocratie nuit à la bonne conduite des opérations armées, Elie Baranets montre au contraire que c'est de son déni que provient la défaite.
Comment le pouvoir parvient-il à contourner ainsi la démocratie ? Comment les acteurs politiques réagissent-ils face au mensonge et à la dissimulation ? Quels sont les effets concrets de ces stratagèmes sur le cours de la guerre ?
C'est en s'appuyant sur une étude méticuleuse des campagnes militaires menées par les États-Unis au Vietnam et par Israël au Liban qu'il répond à ces questions aussi cruciales qu'actuelles.

Émission "Le Collimateur", animée par Alexandre Jubelin.

Le temps des guépards : une histoire des OPEX sous la Ve République. Avec Michel Goya pour l'IRSEM.


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18.01.2022

Dans une riche synthèse, l'ancien officier Michel Goya analyse la "petite guerre mondiale" menée par la France ces soixante dernières années. Une histoire assez largement méconnue qui n'avait jamais été traitée sous cette forme.

 - 0'04'30 : L'angle et la nécessité de l'ouvrage
 - 0'06'00 : La facilité d'emploi des forces armées sous la Ve République
 - 0'13'30 : Les engagements en Afrique depuis la présidence du général de Gaulle
 - 0'24'30 : Les années 1980, les "soldats de la paix" au Liban et au Tchad
 - 0'41'30 : L'engagement au Rwanda et les ferments du désastre
 - 0'49'00 : La guerre du Koweït et la place de la France dans l'après-guerre froide
 - 0'55'05 : Le livre blanc de 1994, la réorganisation des armées et les problèmes budgétaires
 - 1'03'30 : Les années casques bleus
 - 1'22'00 : Réussites et échecs des OPEX françaises
 - 1'34'00 : Dimensionnements et investissements pour les armées françaises de demain

Émission "Le Collimateur", animée par Alexandre Jubelin.

Israël et le Hezbollah. Avec Michel Goya et Oliver Passot pour l'IRSEM.


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30.06.2020

Le 20e anniversaire du retrait israélien du sud-Liban nous donne l'occasion de revenir sur l'histoire de ce conflit, à savoir la longue opposition larvée et parfois ouverte entre Israël et le Hezbollah.
Dans un premier temps, le Colonel Michel Goya replace les raisons de la présence israélienne au Liban depuis 1982 et les mouvements de réaction que cette présence provoque - notamment la création du Hezbollah, son organisation et son ancrage dans la population locale. C'est notamment la montée en puissance du mouvement qui est mise en lumière, après le retrait israélien en 2000 suivi de l'entrée en guerre de 2006.
Dans un second temps, le Colonel Oliver Passot dresse le bilan opérationnel de la guerre de 2006 en s'appuyant sur les conclusions de la commission Winograd avant de détailler la nouvelle stratégie israélienne -notamment le système "Iron Dome"- face au Hezbollah en soulignant la centralité du renseignement dans le dispositif.

Émission "Le Collimateur", animée par Alexandre Jubelin.

L'innovation et la peur en temps de guerre. Avec Michel Goya pour l'IRSEM.


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09.2019

Michel Goya est un essayiste particulier, qui allie la vocation militaire à la rigueur de l'historien. Dans le cadre de cet entretien, il revient sur deux de ses livres, Sous le feu. La mort comme hypothèse de travail (Tallandier) et S'adapter pour vaincre (Perrin).
L'occasion de développer des thématiques aussi différentes que l'expérience du feu, la formation des soldats et le problème des "savoir-faires disparus" à certaines époques au sein de l'institution, son intérêt pour la Grande guerre et la manière dont celle-ci fonctionne comme un cas d'école du changement en contexte de guerre, la problématique de l'innovation technique ou encore la notion de "doctrine", centrale dans le fonctionnement militaire, de sa naissance au XIXe siècle jusqu'à ses mutations contemporaines.

Émission "Le Collimateur", animée par Alexandre Jubelin.

Demain l'Apocalypse nucléaire ? Achever Clausewitz, dix ans après. Avec Jean-Pierre Dupuy à la Sorbonne.


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27.03.2018

En 2007, la parution d'Achever Clausewitz de René Girard, en collaboration avec Benoît Chantre, constitua un événement dans la communauté des études stratégiques. Ce livre ouvrit aussi une nouvelle voie dans la recherche de René Girard, entreprise en 1961 : après le désir mimétique, le mécanisme victimaire dans les sociétés archaïques et l'approche renouvelée de "l'Ecriture judéo-chrétienne", c'était le devenir des violences contemporaines qui faisait dorénavant l'objet de cette pensée.
En contraste avec le Penser la guerre de Raymond Aron, paru en 1976, Girard constate le délitement de l'institution guerrière, et s'inscrit plus largement dans une réflexion sur les transformations de la conflictualité.
Dix ans après la parution d'Achever Clausewitz, quelle est la pertinence de l'approche girardienne, dans le contexte du retour de la menace nucléaire et des métamorphoses du terrorisme ?

Un colloque organisé par l'Association Recherches Mimétiques et l'IRSEM.

Les prisonniers dans les guerres d'Indochine, 1946-1979. Avec Pierre Journoud à l'IRSEM.


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07.03.2012

Séminaire "La captivité de guerre, des guerres puniques à l’Afghanistan".