La publication du Capital au XXe siècle a relancé le débat sur la montée des inégalités. Publié au Seuil en 2013, succès d'édition, ce livre a été traduit en une quarantaine de langues, notamment en arabe.
L'économiste Thomas Piketty y démontre, études chiffrées à l'appui, que l'absence de régulation du système capitaliste débouche sur l'accroissement des inégalités et menace à terme la démocratie.
Piketty reviendra, dans une perspective historique, sur les niveaux de concentration du revenu et du capital observés au cours des dernières décennies au Moyen-Orient et dans le monde arabo-musulman.
Il s’interrogera enfin sur les liens entre inégalité, modernité et religion.
Un constat : la production de la majorité des récits historiques proviennent d’historiens européens ou américains, parfois traduits en langue arabe. Les récits et documents historiques de source arabe sont en revanche relativement rares et très peu traduits en langues étrangères.
Dans la mesure où le monde arabe est l’objet de nombreuses interventions externes depuis la fin du XVIIIe siècle et compte tenu de son emplacement stratégique dans les conflits géopolitiques de puissance, Georges Corm nous enjoint à définir et respecter des règles épistémologiques assurant les bases d’une neutralité idéologique du récit historique.
Les multiples facettes de la pensée politique arabe contemporaine depuis le XIXe siècle sont pleinement inscrites dans la richesse d’une culture trop méconnue. Ses acteurs, loin d’être figés dans le carcan théologico-politique décrit par certains récits canoniques sur les Arabes et l’islam, ont souvent exprimé une pensée critique forte, sur les plans religieux et philosophique, anthropologique et politique. La marginalisation forcée de cette pensée politique arabe a facilité l’installation hégémonique de la pensée islamiste, instrumentalisée par certains régimes locaux, comme par leurs protecteurs occidentaux.
Un retour à la paix dans cette région tourmentée qu’est le Proche-Orient dépend largement de la reconnaissance de la puissante dynamique de cette pensée, critique et profane, loin de l’image sclérosée qui en est souvent donnée.
C’est parce qu’il est un espace vital du "nous" dans le "Je", que Régis Debray réserve au sacré une place de choix. Nous avons besoin de sacré, qu’il soit religieux ou non, nous dit en substance Debray. On a tenté de créer, sans jamais y réussir, des consensus autour de principes sacrés tels les droits de l’homme, "religion de l’Occident contemporain", mais autour du sacré il existe une unanimité sans faille; car il est ce qui unit, interpelle et dure.
Car "le sacré précède le religieux et lui survira" relève Debray. Dans son livre Jeunesse du Sacré, il prend soin de dépouiller ce dernier de ses mystères pour le remettre sur terre. Et voilà que notre modernité hypertechnique redonne à cet "immémorial" une nouvelle jeunesse - quitte à le faire glisser de l’histoire à la nature.
Qui sont les intellectuels faussaires ? Sur quoi porte leur discours ? Quel est leur réel pouvoir intellectuel et médiatique ?
Toutes ces questions sont, parmi nombre d’autres, au cœur de la réflexion développée par Pascal Boniface dans son dernier ouvrage, Les Intellectuels faussaires (éditions Claude Gawsewitch, 2011).
L’auteur y décortique l’idéologie qui sous-tend le discours de cette "nouvelle catégorie" d’intellectuels hybrides qui sature, par sa présence, l’espace médiatique et intellectuel, et pèse du même coup sur le sens de l’information.