Le Parc des Princes comme baromètre social, comme laboratoire de la banlieue. Ou le récit sans concession d’un ancien hooligan parisien.
Car, dès les années 80, le Parc n’était plus seulement un stade de football.
Avec l’apparition des premiers skinheads et par réaction des premières bandes estampillées "caillera" telles que les Black Dragons, et par extension des "fights raciaux" l’enceinte francilienne s’est fait le miroir des déviances de la société française, à tel point que les évènements survenus autour du PSG et du Parc des Princes annonçaient toujours avec un temps d’avance les futurs problèmes sociaux qu’allait rencontrer la France.
Après bientôt quatre décennies de recherches historiques consacrées à la violence, Robert Muchembled prend du recul, croise des données régionales avec les résultats rassemblés par d’autres historiens européens et confronte ses hypothèses à celles de spécialistes en sciences humaines. Il propose sur ce thème des plus complexes, un essai de synthèse qui entend poser sur le phénomène de violence, un regard largement évolutif et chronologique et comparatiste.
À rebours du sentiment dominant, l’historien montre que la brutalité et l’homicide connaissent une baisse constante depuis le XIIIe siècle. Il met en valeur la part des jeunes hommes dans ces manifestations de violence. Et il défend la théorie d’une "civilisation des mœurs", d’un apprivoisement voire d’une sublimation progressive de la violence.
Comment expliquer cette incontestable régression de l’agressivité ? Quels mécanismes l’Europe a-t-elle réussi à mettre en œuvre pour juguler la violence ?