Penser le bien et le mal avec la littérature. Avec Olivier Rey et Bérénice Levet à Répliques sur France Culture.


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05.11.2011

Lorsque Herman Melville meurt à New York, en 1891, il est un vieil homme à peu près oublié. Moby-Dick, quarante ans plus tôt, a coulé sa carrière littéraire. C’est seulement dans les années 1920, dans une Angleterre qui a fait l’expérience de la Grande Guerre, que le public commence à s’aviser de son génie. La fièvre de la redécouverte nourrit la quête d’inédits et, d’une boîte en fer blanc, surgit le récit auquel Melville a travaillé durant les cinq dernières années de sa vie : Billy Budd.
Malgré une taille limitée, celle d’une longue nouvelle, et une intrigue très simple, Billy Budd est rapidement devenu l’une des œuvres les plus étudiées et les plus commentées de la littérature mondiale, suscitant des débats aussi passionnés que contradictoires. La violence de la lutte entre critiques ne doit pas surprendre : Melville a tout fait pour livrer à une modernité demi-habile, pensant que tout problème a sa solution, une de ces situations sur lesquelles elle ne peut que se casser les dents. Qu’est-ce que le mal ? Quelles sont ses stratégies pour se répandre ? Comment limiter son empire ? Quel sens donner à la beauté d’un être ? Comment accueillir la grâce échue à un autre ? Autant de questions que le texte soulève, que la pensée instrumentale nous a désappris à poser et qui, lorsqu’elle les rencontre, la rendent comme folle. Autant de questions essentielles pour une vie humaine, et dont la littérature est peut-être la mieux à même, par ses ambiguïtés, à pouvoir traiter sans fausseté.
C'est dans le cadre d'un débat entre Olivier Rey et Bérénice Levet -qui se fait ici le porte-parole de Hannah Arendt- que ces questions sont discutées. Où l'on constate encore une fois, au travers de l'étude du chef-d’œuvre posthume d'Herman Melville, toute la puissance de la littérature pour explorer les grands thèmes éthiques et esthétiques que notre tradition de pensée n'a cessé de penser.

Les désarrois d'une jeunesse sans passé. Avec Olivier Rey sur Radio Courtoisie.


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26.05.2014

A y regarder de près, il est peu de débats contemporains, qu'ils portent sur l'école, la crise de l'autorité ou le délitement du lien social, qui ne se ramènent, chaque fois, à un affrontement entre deux grandes conceptions de la liberté humaine. Pour l'une, l'individu est tout fait : il est donc à libérer des chaînes qui entravent sa pleine expression. S'émanciper, dans cette optique, ce sera d'abord s'affranchir du passé et du donné, en finir avec le fini en même temps qu'avec la tutelle abusive des générations antérieures. C'est ce qu'Olivier Rey, tout à la fois romancier, essayiste et mathématicien, appelle le désastreux "fantasme de l'homme auto-construit". L'autre conception part du principe selon lequel l'individu est à faire, à cultiver, à éduquer. Dans cette perspective, "les individus ne naissent pas libres : ils naissent destinés à la liberté".
Ainsi comprise, l'accession à l'autonomie requiert en outre un détour, chacun devant "en passer par une phase où il reçoit de ceux qui précèdent le capital accumulé". Il ne s'agit pas là d'attenter à la liberté, mais de la permettre. Un homme rivé à sa culture est privé du pouvoir de la questionner. Un homme sans culture l'est tout autant.
L'inquiétant, pour Olivier Rey, vient justement de ce que cette seconde conception -l'autonomie entendue comme une conquête progressive, voire une ascèse- est en train de perdre la partie. Au point de nous confronter au vertige d'une raison qui, loin de "civiliser l'infantile en nous", s'est désormais mise à son service...

Émission "Psychologie et littérature", animée par Quentin Debray.

Le bien et le mal, thème éternel. Avec Olivier Rey et Quentin Debray sur Radio Courtoisie.


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06.01.2015

Comment penser les catégories du bien et du mal ? 
Olivier Rey et Quentin Debray nous offrent des pistes de réflexion à suivre, au travers de leurs études respectives de l'oeuvre d'Herman Melville et du Marquis de Sade.

La vision du Bien et du Mal chez Melville. Avec Olivier Rey sur France Culture.


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07.10.2011

Lorsque Herman Melville meurt à New York, en 1891, il est un vieil homme à peu près oublié. Moby-Dick, quarante ans plus tôt, a coulé sa carrière littéraire. C’est seulement dans les années 1920, dans une Angleterre qui a fait l’expérience de la Grande Guerre, que le public commence à s’aviser de son génie. La fièvre de la redécouverte nourrit la quête d’inédits et, d’une boîte en fer blanc, surgit le récit auquel Melville a travaillé durant les cinq dernières années de sa vie : Billy Budd.
Malgré une taille limitée, celle d’une longue nouvelle, et une intrigue très simple, Billy Budd est rapidement devenu l’une des œuvres les plus étudiées et les plus commentées de la littérature mondiale, suscitant des débats aussi passionnés que contradictoires. La violence de la lutte entre critiques ne doit pas surprendre : Melville a tout fait pour livrer à une modernité demi-habile, pensant que tout problème a sa solution, une de ces situations sur lesquelles elle ne peut que se casser les dents. Qu’est-ce que le mal ? Quelles sont ses stratégies pour se répandre ? Comment limiter son empire ? Quel sens donner à la beauté d’un être ? Comment accueillir la grâce échue à un autre ? Autant de questions que le texte soulève, que la pensée instrumentale nous a désappris à poser et qui, lorsqu’elle les rencontre, la rendent comme folle. Autant de questions essentielles pour une vie humaine, et dont la littérature est peut-être la mieux à même, par ses ambiguïtés, à pouvoir traiter sans fausseté.
Olivier Rey, dans cette émission, nous fait ressortir de la vision de l’homme que suggère Melville : il s'attache à montrer, au travers de l'étude du chef-d’œuvre posthume d'Herman Melville, la puissance de la littérature pour explorer les questions éthiques et esthétiques.