Roger Vailland. Avec Claude Roy, François Bott, Jean-Claude Fasquelle, Henri Lefebvre et Christian Descamps sur France Culture.


(0)
550 Vues
0 commentaire
27.03.1981

Un libertin au regard froid : la formule est connue, qui résume bien l'homme et l'écrivain Roger Vailland – le résume mais ne le raconte pas.
Pour connaître la vie de Roger Vailland (1907-1965), il suffit de lire ses romans, ses essais. Les Saisons de sa vie, censées se succéder, nourrissent son œuvre et l'on retrouve chez le Narrateur ou le Héros apparaissant sous différentes identités (Marat, Milan, Duc…), celui qui, tour à tour, fut surréaliste, drogué, journaliste, alcoolique, résistant, militant, romancier, dramaturge, scénariste...
Les romans racontent la Résistance (Drôle de jeu, Prix Interallié 1945), l'Amour-Passion s'abîmant dans la Haine (Les Mauvais coups), le compagnonnage puis l'adhésion au PCF (Bon pied bon œil, Beau Masque), la désillusion (La Loi, Prix Goncourt 1957). Pour Vadim, Vailland "fait la pute" : le cinéma lui rapporte beaucoup d'argent - qu'il flambe immédiatement.
L'Homme Souverain, le moraliste, le révolutionnaire, l'homme des ballets nocturnes – en compagnie d'Elisabeth, sa seconde épouse -, le militant qui "adore Staline" puis souffre le martyre quand il apprend ses crimes, en 1956, le styliste, l'homme de qualité à la façon du XVIIIe siècle : c'est ce Roger Vailland que l'on veut (re)découvrir, un écrivain célèbre de son vivant, aujourd'hui trop oublié, qui, pas plus que l'Enfer, ne mérite le Purgatoire des Lettres...

Émission "Une oeuvre, une vie", réalisée par Hélène Mora.

La question urbaine. Avec Henri Lefebvre pour l'Office National du Film du Canada.


(0)
742 Vues
0 commentaire
1972

Le célèbre sociologue et historien Henri Lefebvre livre dans cet entretien l'essentiel de ses idées sur la ville et sur la vie urbaine contemporaine, dont il est l'un des critiques les plus durs.
Fustigeant le règne de l'automobile et la commercialisation de toute chose, dénonçant une certaine conception superficielle et facile du progrès, il constate que notre civilisation a dramatiquement raté le tournant de l'époque industrielle (révolue) à l'époque urbaine (actuelle) et préconise, après la réforme agraire, la réforme urbaine.

Émission "Urbanose", animée par Michel Régnier.

Exorganologie : panser la post-vérité dans la post-démocratie. Un séminaire de Bernard Stiegler pour l'école Pharmakon.


(0)
1393 Vues
0 commentaire
2018

Dans ce séminaire, Bernard Stiegler poursuit sont de l'exorganogenèse de l'urbanité. Il décrit ainsi la transformation des organes exosomatiques s'agrégeant pour former les exorganismes complexes : les villes, les usines et leurs relations, qui se substituent au lien entre villes et Eglises. Les territoires urbains acquièrent ainsi à l'époque industrielle des traits nouveaux - caractéristiques de l'Anthropocène.
Quelle était la fonction de l'Eglise ? Vieille question sur laquelle Bernard Stiegler revient à l'époque où nous croyons devoir projeter une finalité dans l'Anthropocène et contre l'anthropie en quoi il consiste.
Il faut ici rappeler la finalité de ce séminaire : il s'agit de projeter une sortie de l'Anthropocène, c'est à dire une perspective vers le Néguanthropocène, par la reconstitution d'une macro-économie guidée par ce que nous appelons la néguanthropie comme critère définitoire de la valeur.
L'économie de la néguanthropie, ou anthropie négative n'est pas simplement la translation de l'entropie négative telle que Schrödinger tente de la penser dans l'organique. Le passage à l'exorganique nécessite en effet une reconceptualisation qui dépasse les concepts de néguentropie dans le champ technologique, tels qu'ils sont issus de la théorie de l'information.
Ces conditions exorganiques passent par la question du droit telle qu'elle est liée aux conditions de transformation de la mémoire, et à la circulation de ce que l’on appelle depuis moins de deux siècles l' “information”. Elles donnent à considérer nouvellement la place de l'art, le rôle des archives et leur centralité, la réticulation intra-urbaine et extra-urbaine, telle que s'y produisent des relations d'échelles qui, à notre époque, sont au cœur des "plateformes" devenant biosphériques en mettant en œuvre des technologies de scalabilité.

Le quotidien : esclavage des temps modernes ? Avec Bruce Bégout sur France Culture.


(0)
1211 Vues
0 commentaire
31.05.2013

"Ah ! Que la vie est quotidienne"... lançait Jules Laforgue dans sa Complainte sur certains ennuis. Le quotidien serait-il une manière d’esclavage ? La banalité reconduite des jours qui se répètent. Serait-il la marque d’une vie sans aventure, incapable d’héroïsme, soumise au rythme des horloges, des sonneries d’école, des pointeuses, des embouteillages, des queues infernales aux caisses de nos supermarchés ? Serait-il l’expression d’une pensée tiède incapable de prendre son envol et de se soustraire au trop plein de réalité qui nous entoure ? Drôle de question, en cette période d’austérité, où il se présente plutôt comme un refuge, une chambre à soi, une échappée, un art de faire, un régime de vie, pour nombre de nos contemporains. Ne faudrait-il pas plutôt affirmer que le quotidien se présente très souvent à nous comme une contrainte et une libération, comme un paradoxe existentiel, voire un révélateur de nos désirs inconscients, et qu’il serait de ce fait autant un gage de servitude qu’une porte ouverte vers une liberté accrue ? Preuve s’il en est que le quotidien est une catégorie récente. Qu’il est apparu avec les temps modernes, avec l’apparition de la vie privée, de l’espace domestique, avant de se confondre avec le monde de la vie courante, en se dissociant des mondes spécialisés, qui avaient nom, le monde scientifique, politique, esthétique, ou religieux.
Alors, comment comprendre le monde quotidien ? Comment l’aborder ? Comment décrire, à la manière de Georges Perec, "ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, l’évident, le commun, l’ordinaire, l’infra ordinaire, le bruit de fond, l’habituel, comment en rendre compte, comment l’interroger" ?
Aujourd’hui, nous allons donc nous interroger sur les vicissitudes du quotidien, sur ses combines, ses arrangements, ses ajustements, en compagnie de Bruce Bégout, auteur de La découverte du quotidien, paru en 2005.

Une émission enregistrée dans le cadre du "Festival européen de philosophie" à Saint-Émilion, animée par Philippe Petit.