A travers ses livres et ses articles, le grand historien de l'État Ernst Kantorowicz a renouvelé l'étude de la "théologie politique" et a bouleversé notre compréhension de la genèse de l'État moderne depuis le Moyen-Âge. Admiré des médiévistes et des historiens, pour sa magistrale biographie de L'Empereur Frédéric II et pour Les deux corps du roi, Kantorowicz demeure toutefois peu connu du grand public. Une lacune que Guillaume Travers se fait fort de combler en retraçant la vie et la pensée d'une figure majeure de la "Révolution conservatrice allemande" et d'un des historiens les plus importants du XXe siècle.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'09'39 : Les premières années de Kantorowicz
- 0'22'04 : Le cercle de Stefan George
- 0'41'59 : Frédéric II
- 0'58'32 : L'exil
- 1'05'55 : Une nouvelle conception du temps au Moyen-Âge
- 1'17'45 : Théologie politique - parallèle avec Carl Schmitt
- 1'23'17 : Les Laudes Regiae
- 1'29'40 : Kantorowicz et le maccarthysme
- 1'34'41 : Les deux corps du roi
- 1'50'07 : Les dernières années et la postérité
- 1'56'04 : Conclusion et conseils de lecture
Telle qu'elle est aujourd'hui traitée médiatiquement et politiquement, l'économie est en générale réduite à des querelles techniques. Sans faire l'impasse sur cette grille de lecture, l'essayiste Guillaume Travers fait au contraire le choix de la ramener à la philosophie. Car dans des temps troublés, il est précieux d'avoir un cadre idéologique solide, une structuration mentale qui permette d'échapper à toutes les désinformations et toutes les manipulations.
Émission "La Méridienne", animée par Lt Sturm, Wilsdorf, Jean-Louis Roumégace et Alryck.
"Sortir du désert de l'ère économique" : telle est l'ambition qui anime l'oeuvre de Werner Sombart. Sociologue le plus célèbre de son époque, il voit apparaître avec le capitalisme moderne un monde dominé par les valeurs matérielles, les intérêts personnels, et régulé uniquement par les principes abstraits du marché. À l'éthique des marchands, il oppose celle des "héros". Au matérialisme marxiste, il oppose un "socialisme allemand", sujet après-guerre à quantité d'interprétations erronées.
Qui fut vraiment Werner Sombart, aujourd'hui maudit ?
Une présentation donnée dans le cadre des "Jeudis de l'Iliade".
Né en 1863, Werner Sombart a produit une œuvre considérable. En 1896, il est l'auteur d'un best-seller qui popularise la pensée de Marx dans la sphère germanique : Socialisme et mouvement social. En 1902, son maître-livre, Le Capitalisme moderne, introduit le terme de "capitalisme" dans le monde universitaire. D'autres ouvrages, dont Le Bourgeois et Les Juifs et la vie économique, compléteront l'une des analyses les plus riches et les plus profondes du capitalisme. Durant le premier tiers du XXe siècle, Sombart est aussi l'un des pères fondateurs de la sociologie, au même titre que Max Weber, Georg Simmel et Ferdinand Tönnies.
Cependant, son œuvre reste sujette à controverse. A-t-il écrit un ouvrage antisémite avec Les Juifs et la vie économique ? Et ses ouvrages plus tardifs, dont Le Socialisme allemand, le rapprochent-ils du national-socialisme ?
Loin des accusations gratuites, Guillaume Travers nous présente Werner Sombart pour ce qu'il fut : un des auteurs majeurs de la Révolution conservatrice en Allemagne, le penseur d'une authentique troisième voie, entre capitalisme et socialisme marxiste.
Pilier de la grande sociologie allemande avec Max Weber, Ferdinand Tönnies et Georg Simmel, Werner Sombart mértie d'être (re)découvert. Et s'il est relativement oublié aujourd'hui, ses contributions à l'histoire de la sociologie, de l'économie et de la pensée politique n'en sont pas moins considérables.
Contrairement à ce que l'on croit habituellement, c'est Werner Sombart lui-même qui donna au terme "capitalisme" la popularité qu'on lui connaît de nos jours, l'analysant pourtant différemment que Karl Marx. Par sa recherche d'une troisième voie, entre le capitalisme et le marxisme, permettant de sortir de "l'ère économique", Werner Sombart compte également parmi les grandes figures de la Révolution conservatrice allemande.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'05'16 : La vie de Werner Sombart et la genèse de sa pensée
- 0'11'00 : La Methodenstreit
- 0'29'47 : Le capitalisme et l'influence de Karl Marx
- 0'43'50 : Le bourgeois
- 0'56'00 : Les origines religieuses du capitalisme
- 1'12'50 : Dépasser le capitalisme ?
- 1'19'00 : Héros et Marchands
- 1'27'47 : Le socialisme allemand et Vom Menschen
- 1'41'35 : La postérité de Werner Sombart
La transmission est en crise. Pour les Européens de notre temps, la tentation est grande de se laisser bercer par les écrans, les slogans publicitaires et le conformisme ambiant. De suspendre tout jugement critique. De cesser de penser.
Guillaume Travers vient de diriger en compagnie d'Alain de Benoist la Bibliothèque du jeune Européen, dans lequel sont présentés 200 essais du patrimoine intellectuel de notre continent pour "apprendre à penser".
Voilà une occasion rêvée pour déambuler dans l'histoire des idées et poser des jalons essentiels pour qui veut penser le monde, aiguiser sa pensée ou encore explorer des voies transversales et nouvelles.
Émission "Le monde de la philosophie", animée par Rémi Soulié.
Le système néolibéral, guidé par la rentabilité économique au sein d'une organisation sociale où la compétition est érigée en absolue, conduit à la mise en place d'une sorte de barbarie douce. Car le capitalisme, pour fonctionner, s'est longtmeps appuyé sur des types anthropologiques dont il avait hérité, et qu'il est bien incapable de produire.
À l'heure de la déshumanisation généralisée, pouvons-nous encore imaginer l'avenir d'une civilisation qui se meurt ?
Émission "Ligne Droite", animée par Clémence Houdiakova.
Après la chute de l'Empire romain d'Occident, l'Europe se rétrécit, livrée aux invasions, à l'insécurité, au délitement de ses institutions. Le féodalisme, mélange d'attachement à la terre et de serments liant les hommes, fut la réponse du Moyen Age à l'effondrement, et la source d'un renouveau éblouissant : édification des cathédrales et essor urbain, financement des croisades et de la Reconquista.
Les institutions féodales européennes - vassalité, corporations, interdit de l'usure, douanes intérieures, etc. - ont été caricaturées par les Modernes. Leur esprit nous est restitué par Guillaume Travers : celui d'un monde de communautés plus que d'individus, subordonné à des valeurs spirituelles et guerrières plutôt qu'à des intérêts matériels.
Entrer dans la société féodale, c'est donc trouver un contre-modèle au capitalisme libéral.
Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.