C’est une longue épopée, engagée depuis l’Antiquité, qui se poursuit encore aujourd’hui, une aventure pleine de passions, de révoltes, de revirements et de coups de génie. Telle est l’histoire de la philosophie, vue et racontée par Luc Ferry : une conquête obstinée, menée au fil des siècles par une poignée d’explorateurs qui, soudain, trouvent une nouvelle clef pour donner un sens à la condition humaine et bouleversent fondamentalement notre manière de penser.
Pourquoi et quand s’est-on mis à philosopher ? Comment les grands concepts se sont-ils succédé au fil des siècles ? Comment et pourquoi Platon, Descartes, Montesquieu, Hegel, Schopenhauer, Marx, Nietzsche, Freud, Heidegger, et quelques autres – les grands défricheurs de la pensée ne sont pas si nombreux – ont-ils eu soudain l’intuition qui a tout changé ?
On le verra, l’histoire de la philosophie, comme celle de l’art, n’aime pas la ligne droite, elle connaît des zigzags, des revirements, parfois des errances, et les grandes idées d’autrefois n’ont pas forcément perdu leur pertinence.
Luc Ferry nous faire apparaître la philosophie comme une quête essentielle, à la fois millénaire et furieusement actuelle. Où en est-on à l’heure de la globalisation, des espaces virtuels et des intégrismes recyclés d’un autre âge ? Comment répondre à notre désarroi face à un monde qui, une fois encore, nous glisse entre les doigts ? Par l’amour, suggère le philosophe, ce concept à la fois si banal et si complexe, susceptible de nous offrir une meilleure compréhension de notre temps, et peut-être de nous-mêmes.
Luc Ferry débute cette série avec le mythe d'Ulysse dont l’histoire est abordée comme matrice de toute l’histoire de la philosophie. Nous sommes aujourd'hui entré dans un nouveau principe de sens, celui de l’amour, c’est-à-dire l’histoire de la naissance de la famille moderne et du mariage d’amour. Ces questions sont explorées aux moyens de la littérature et des tavaux réalisés sur l’histoire de la famille, de la passion amoureuse et de la vie privée. Le XXème siècle est celui où le mariage d’amour et la famille moderne va s’épanouir. Cet événement majeur n’est évidemment pas sans lien avec l’immense mouvement de « déconstruction » des autorités et des valeurs traditionnelles qui va caractériser ce siècle. Cette déconstruction des traditions commence en fait dès le milieu du XIXème siècle, avec l’invention d’un idéal de vie nouveau, la vie de Bohème, et prépare les utopies du XXème siècle (art moderne, Mai 68). Se profile alors l’émergence d’un monde de ruptures et d’innovations permanentes : celui de la mondialisation libérale. Enfin, sont abordées les conséquences de la révolution de l’amour sur la vie publique et collective, soit le passage d’un premier humanisme du droit et de la raison à un second humanisme qui repose sur deux questions nouvelles : la question de l’humanitaire et celle des générations futures.