Tromper, berner, mystifier, duper, leurrer, truquer, tricher... La part maudite des rapports humains a encore beaucoup d'avenir. On pense à Trump, Poutine, Bolsonaro... Mais on est loin du compte.
Soucieux de décortiquer les mécanismes de l'emprise, Dany-Robert Dufour reprend le personnage emblématique de Fritz Lang, Mabuse, héros de quatre films magnifiques et terrifiants, et lui laisse libre cours. Fritz Lang révélait les trucs et les tours de Mabuse. Dufour fait parler les Mabuse de l'Histoire qui n'ont cessé d'ourdir leurs machinations au fil de l'aventure humaine. Et il apparaît que Mabuse n'est pas un accident de l'Histoire, mais sa règle. Et qu'il ne renvoie pas tant à un personnage, fût-il fictif, qu'à une fonction sociale disséminée, toujours et partout présente.
Dufour présume en somme qu'il existe un art d'abuser l'autre et de l'autre, infestant depuis toujours le coeur même du lien social. Autrement dit, c'est le rapport Maître/esclave que Dufour examine à nouveaux frais. Pour dévoiler les techniques de manipulation mises en jeu par les "Maîtres" afin que les "esclaves" soient comme empêchés d'agir, retenus par des mécanismes non-conscients s'appliquant sur leurs esprits : des psycho-pouvoirs.
On verra que, de l'Antiquité à notre démocratie moderne, ces psycho-pouvoirs, fruits d'une intelligence éminemment politique, très retorse, voire perverse, n'ont cessé de se perfectionner.
De l'Antiquité à notre démocratie moderne, les techniques de manipulation des masses n'ont cessé d'être et de se perfectionner.
Désireux d'explorer davantage la part maudite des rapports humains, Dany-Robert Dufour démonte, démontre et, plus encore, montre les ressorts de cette intelligence très retorse en utilisant le personnage emblématique de Mabuse, héros de quatre films magnifiques et terrifiants signés Fritz Lang, expert en déguisements divers, faux monnayeur, chef d'un gang de bandits, de voleurs et de trafiquants, etc.
Fritz Lang révélait les trucs et les tours de Mabuse. Dufour fait parler les Mabuse qui ont fait l'Histoire… Et l'on comprend qu'un personnage aussi diabolique n'est jamais aussi à l'aise que lorsqu'il affecte de prendre ses assises du côté du Bien.
C'est au travers d'un entretien mené par Olivier François qu'Alfred Eibel nous évoque ses souvenirs cinématographiques et parle de son amour pour le septième art.
0:00:00 : Introduction
0:01:54 : Souvenirs ?
0:05:09 : Cinéphilie ?
0:12:43 : Grands films ?
0:14:56 : Grands cinéastes ?
0:23:49 : Hollywood ?
0:28:10 : Création ?
0:33:33 : Nouvelle Vague ?
0:37:35 : Cinéma italien ?
0:40:43 : Cinéma américain ?
0:45:51 : Fritz Lang ?
0:57:49 : Erotisme ?
1:01:00 : Actrices ?
1:06:06 : Bonus
Alfred Eibel a fréquenté Fritz Lang durant de nombreuses années, vu et revu la plupart de ses films.
Gardant son enthousiasme intact pour se grand réalisateur, il nous fait part de ses réflexions et met en lumière les rapports souterrains entre la vie de Fritz Lang et les personnages de ses films.
Il entend bien nous montrer que cet homme n'a pas cédé un pouce en rapport avec ce qu'il voulait exprimer : il s'est souvent accommodé de budgets dérisoirs en en tirant le meilleur parti possible, restant lui-même.
Ce fut à la fois sa force et son anémie.