Un libertin au regard froid : la formule est connue, qui résume bien l'homme et l'écrivain Roger Vailland – le résume mais ne le raconte pas.
Pour connaître la vie de Roger Vailland (1907-1965), il suffit de lire ses romans, ses essais. Les Saisons de sa vie, censées se succéder, nourrissent son œuvre et l'on retrouve chez le Narrateur ou le Héros apparaissant sous différentes identités (Marat, Milan, Duc…), celui qui, tour à tour, fut surréaliste, drogué, journaliste, alcoolique, résistant, militant, romancier, dramaturge, scénariste...
Les romans racontent la Résistance (Drôle de jeu, Prix Interallié 1945), l'Amour-Passion s'abîmant dans la Haine (Les Mauvais coups), le compagnonnage puis l'adhésion au PCF (Bon pied bon œil, Beau Masque), la désillusion (La Loi, Prix Goncourt 1957). Pour Vadim, Vailland "fait la pute" : le cinéma lui rapporte beaucoup d'argent - qu'il flambe immédiatement.
L'Homme Souverain, le moraliste, le révolutionnaire, l'homme des ballets nocturnes – en compagnie d'Elisabeth, sa seconde épouse -, le militant qui "adore Staline" puis souffre le martyre quand il apprend ses crimes, en 1956, le styliste, l'homme de qualité à la façon du XVIIIe siècle : c'est ce Roger Vailland que l'on veut (re)découvrir, un écrivain célèbre de son vivant, aujourd'hui trop oublié, qui, pas plus que l'Enfer, ne mérite le Purgatoire des Lettres...
Émission "Une oeuvre, une vie", réalisée par Hélène Mora.
Quels sont les moyens des sociétés sans Etat pour prévenir, contenir le surgissement d'un pourvoir autonomisé ? Comment la société se débarrasse-t-elle de ses maîtres ? Que faut-il penser de la rivalité entre les prophètes et les chefs de clans ?
Cet échange permet de revenir et de discuter les thèses de Pierre Clastres en compagnie de son auteur.
Émission "Atelier de Création Radiophonique", produite par Andrew Orr et Jean-Jacques Lebel.