Les deux sources de la foi. Avec Camille Riquier à l'Université Saint-Louis - Bruxelles.


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05.2022

"Les uns font accroire au monde qu'ils croient ce qu'ils ne croient pas. Les autres, en plus grand nombre, se le font accroire à eux-mêmes, ne sachant pas pénétrer ce que c'est que croire" écrivait Montaigne dans son Apologie de Raymond Sebond.
Aujourd'hui plus encore qu'au XVIe siècle, nous ne savons plus croire ni ce que veut dire croire. Et après avoir longtemps craint d'être les dupes de nos anciennes croyances, le paradoxe veut que nous nous soyons rendus à nouveau follement crédules. Il faudrait tout réapprendre et réintroduire la foi dans la philosophie.
Car il faut bien que la croyance soit tout autre chose que le savoir, fût-il un savoir amoindri, pour que, marquée d'un déficit qui lui est propre, nous aspirions à nouveau vers elle. Partir ainsi à la redécouverte des sources antiques où la foi s'était abreuvée et qui semblent aujourd'hui taries, c'est réactiver "le grand tournant de la philosophie" qui s'était opéré "de Pascal à Nietzsche" et que Deleuze résume d'un trait bref : "remplacer le modèle du savoir par la croyance".

Après Jésus, l'invention du christianisme. Avec Marcel Gauchet pour la Nouvelle Action Royaliste.


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17.11.2021

Jésus n'a laissé aucun écrit, il se référait aux Ecritures juives. Il n'a institué ni religion, ni credo, ni clergé, ni rite, hormis un repas "en mémoire de lui", et une prière, le "notre Père". Comment ses disciples ont-ils donc fait pour exprimer et mettre en pratique leur foi en lui ? Comment ont-ils prié, communiqué entre eux, interagi avec les peuples qu'ils côtoyaient ? Tout cela restait à inventer...
Le tout premier christianisme était sans image, sans "Nouveau Testament", sans prêtres, sans pape... et pendant plus de deux siècles il y eut des communautés chrétiennes très diverses, voire divergentes, certaines proches du judaïsme, d'autres le rejetant absolument. Il faudra beaucoup de temps pour qu'émerge une Eglise unifiée autour d'un début d'orthodoxie. C'est alors, en 250, que les chrétiens subiront la première persécution générale dans un Empire en pleine crise.
Ce temps des commencements encore trop peu connu, ce temps tumultueux de tous les possibles est ici présenté par Marcel Gauchet de façon accessible et vivante.

La Foi Obscure. Avec Pierre Magnard au Cercle Retour au Réel.


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21.01.2019

Durant ses études, Pierre Magnard reçut de Jean Beaufret l'interpellation de Heidegger, qui fit vaciller ses certitudes et une certaine manière d'être chrétien. Ce vacillement le conduisit vers Pascal, dont l'angoisse colore la foi d'une manière inoubliable.
C'est de cette "foi obscure" dont nous parle Pierre Magnard : une foi faisant l'épreuve du néant en l'homme et du silence de Dieu, un christianisme fondé non sur l'usage d'une raison dogmatique mais d'une raison joueuse, laquelle, tout en sachant que c'est le coeur qui lui donne ses principes, se déploiera en toute liberté.

Un regard chrétien sur le vivre-ensemble. Avec Guillaume de Tanouarn au Cercle Aristote.


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01.10.2018

Face aux enjeux de notre temps, nous semblons à bout de souffle : nous ne savons plus définir ce qui nous est commun et permettrait de relever les défis qui se présentent à nous. Désemparés, nous oublions la fraternité, notion évangélique et républicaine, qui nous permet de vivre ensemble. Pour raviver cette fraternité qui se dérobe à nos yeux, la seule solution est de refonder une foi commune, non pas confessionnelle, mais un élan de vie partagé qui nous porte et nous rassemble.
Dans cette conférence, Guillaume de Tanoüarn ausculte en philosophe la crise de notre société. Convoquant les grands noms de la pensée, il relit la modernité sans la condamner et s'interroge sur les moyens de renouer avec une fraternité vivante. Car il est urgent et salutaire d'en redécouvrir le sens pour retrouver ce qui nous unit.

La religion industrielle. Avec Pierre Musso à la Librairie Ombres Blanches.


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07.06.2017

Pierre Musso, professeur à l'Université de Rennes, nous donne à voir dans son dernier ouvrage la naissance, dans la matrice chrétienne, d'une religion rationnelle qui est désormais notre croyance universelle.
L'esprit industriel s'est emparé du plus grand mystère de l'Occident chrétien, celui de l'Incarnation, et l'a inscrit dans divers grands Corps pour transformer le monde : ceux du Christ, de la Nature, de l'Humanité et de l'Ordinateur.
Il explore la généalogie de la religion industrielle et met en évidence trois bifurcations majeures institutionnalisées dans le monastère (XIe-XIIIe siècles), la manufacture (XVIIe-XVIIIe) puis l'usine (XIXe), avant de constituer l'entreprise (XXe-XXIe). Son élaboration s'est accomplie sur huit siècles pour atteindre son apogée avec la "Révolution managériale", la cybernétique et la numérisation.

De Gaulle chrétien. Avec Gérard Bardy au Cercle Aristote.


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12.02.2018

Aucun président de la République française n'a autant été guidé que le Général de Gaulle par les enseignements de l'Évangile.
Issu d'une famille profondément chrétienne, élevé dans le strict respect des valeurs catholiques, Charles de Gaulle a intimement associé son patriotisme et sa foi toute sa vie. Son éducation et ses engagements au service de l'Église marquèrent ses années de jeunesse avant d'imprimer chez l'officier une doctrine de comportement attachée essentiellement à la dignité de l'homme. De la France libre qu'il vécut comme une croisade à la présidence de la République, où il conduisit une politique directement inspirée de la doctrine sociale du Vatican, de Gaulle respecta les principes de laïcité sans jamais cesser de redonner à la France sa place de fille aînée de l'Église.
Gérard Bardy raconte de façon vivante et souvent inédite les événements – petits et grands – qui, tous, s'expliquent par la foi chrétienne du Général. Pour la première fois, la vie de l'homme, du soldat et du chef d'État se trouve éclairée par sa relation à Dieu : sa vie familiale, et notamment sa relation bouleversante avec sa fille Anne, née trisomique, la place laissée à Yvonne, son épouse, les hommes de Londres et les religieux qui l'entourent, ceux de la "traversée du désert" et la présidence de la République, le pardon de la réconciliation franco-allemande, ses rapports étroits avec le Vatican et son regard sur le monde.
Un portrait étonnant de "Charles le Catholique", le dernier "roi chrétien".

La religion industrielle : une généalogie de l'entreprise. Avec Pierre Musso à l'Institut d'Administration des Entreprises de Metz.


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12.05.2017

L’industrie est une vision du monde. Avant d’être machinisme, elle est une grande machinerie intellectuelle. Nous vivons et nous croyons dans les "Révolutions industrielles" qui se multiplient depuis deux siècles.
Le travail de Pierre Musso porte un regard anthropologique et philosophique de l'Occident sur lui-même. Cet Occidental selfie met au jour sa puissante religion industrielle, jamais vue comme telle.
L’industrie absorbe tout. Elle fait tenir l’architecture culturelle de l’Occident. Car l’Occident a bien une religion. Il ne s’est produit aucune "sécularisation". La religion ne peut disparaître : elle se métamorphose. Avec la "Révolution industrielle", un "nouveau christianisme" technoscientifique a été formulé.
Pierre Musso donne à voir la naissance, dans la matrice chrétienne, d'une religion rationnelle qui est désormais notre croyance universelle. L'esprit industriel s'est emparé du plus grand mystère de l'Occident chrétien, celui de l'Incarnation, et l'a inscrit dans divers grands Corps pour transformer le monde : ceux du Christ, de la Nature, de l'Humanité et de l'Ordinateur.
Pierre Musso explore la généalogie de la religion industrielle et met en évidence trois bifurcations majeures institutionnalisées dans le monastère (XIe-XIIIe siècles), la manufacture (XVIIe-XVIIIe) puis l'usine (XIXe), avant de constituer l’entreprise (XXe-XXIe). Son élaboration s'est accomplie sur huit siècles pour atteindre son apogée avec la "Révolution managériale", la cybernétique et la numérisation.
La religion industrielle a produit un corpus philosophique, quelques bibles encyclopédiques, un puissant imaginaire et un grand théâtre usinier. Elle s'est construite à l'ombre de l'État et contre la religion politique, longtemps de façon souterraine. Désormais, l'Entreprise porte et exporte la religion industrielle alors que l'État voit sa symbolique politique se dilapider.

Heureux sans dieux. Avec Normand Baillargeon sur Radio Libertaire.


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04.04.2011

Si la liberté de croyance a fait d'indéniables progrès dans les pays occidentaux, il n'empêche que le climat actuel de rectitude politique favorise plutôt, sous prétexte de tolérance et d'ouverture d'esprit, le respect aveugle de toute croyance religieuse.
Et si les témoignages d'expérience religieuse ou de cheminement spirituel abondent, on ne donne à peu près jamais la parole aux athées, agnostiques et incroyants.
C'est ce qui motive Normand Baillargeon à "sortir du placard" pour affirmer haut et fort qu'on peut être heureux sans nécessairement s'appuyer sur une foi religieuse, qu'on peut être heureux sans Dieu.

Émission "Trous Noirs".