Le monde n'existerait pas pour nous si nous n'avions pas à notre disposition des noms, des verbes et des pronoms qui nous permettent de formuler les trois grandes questions qui agitent l'humanité depuis ses origines : Qu'est-ce qui existe réellement ? Pourquoi tout ce qui arrive, arrive ? Qui a fait cela ? C’est la thèse simple, mais profonde du philosophe Francis Wolff.
En l'exposant à travers des exemples concrets et des références à Aristote, Descartes ou Leibniz, il nous délivre une magistrale leçon de philosophie.
Un entretien mené pas Martin Legros.
La question du "réalisme" souffre de l'indétermination dans laquelle on y laisse la notion même de "réel". Car le réel ne se résume pas à l'objet, et la chose demande précisément qu'on l'émancipe de sa constitution comme un objet pour un ego constituant.
Cette opération, négligée par la plupart des "réalistes" contemporains impose non seulement la décontraction de l'objectité de la metaphysica moderne, mais aussi la réduction au donné.
Un exposé dans le cadre des "Lundis de la Philosophie".
Faire ce qu'on désire, ce n'est pas agir librement, c'est être mené par son désir. Le drogué, par exemple, n'est pas libre, puisqu'il désire une substance qu'il désirerait ne pas désirer. Être libre, c'est pouvoir agir comme on veut, c'est-à-dire conformément à ce qu'on désire désirer !
D'où vient, chez l'être humain, cette étonnante capacité à faire ce qu'il veut et non pas seulement ce qu'il désire ? Le philosophe Francis Wolff nous montre qu'elle est liée à une autre aptitude proprement humaine : le langage, plus particulièrement la capacité à dire "je", à dire "non" et à être son propre interlocuteur.
Une conférence modérée par Nassim El Kabli.
La question de la vérité reste-t-elle inchangée, univoque, lorsque l'on passe de la philosophie à la théologie ? Ou devons-nous envisager que son modèle se transmue radicalement ? Car il n'en va jamais de la même façon pour la vérité en philosophie et en théologie. Mais alors comment se découvre ce qui se révèle – s'il ne se borne pas à dévoiler ? Révéler, dévoiler, de quelle vérité parle-ton en philosophie et en théologie ?
Le philosophe Jean-Luc Marion nous aide à comprendre ce qui distingue la vérité ("aleteia", en grec, recherchée par les philosophes) de la "révélation de Dieu" ("apocalypse").
Une conférence qui s'inscrit dans "Les leçons de philosophie", sous la direction de laurence Devillairs.
De Charles Péguy (1873-1914), nous connaissons l'engagement dans l'affaire Dreyfus, les Cahiers de la quinzaine, l'adhésion au socialisme, la poésie et le poète de l'espérance, la critique de L'Argent, de la modernité et de l'idée de progrès, le retour à la foi catholique et la mort au champ d'honneur aux premiers jours de la guerre de 1914.
L'auteur de la Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne n'a pas construit de système philosophique. Y a-t-il alors une philosophie de Péguy et quelle est-elle ? Autrement dit : qu'est-ce qui fait l'unité de son œuvre ?
Camille Riquier montre magnifiquement le "profond ordre intérieur" qui tient ensemble la diversité des textes du génial écrivain.
Une rencontre animée par Julien Farge.
Le système mondial repose désormais intégralement sur les technologies numériques. Une conséquence majeure de cet état de fait est l’intégration fonctionnelle des mnémotechnologies au système de production des biens matériels, ce qui constitue une immense rupture historique : ce sont les dispositifs de production des symboles qui sont désormais totalement absorbés par l’organisation mondiale du commerce et de l’industrie. Les industries culturelles se sont emparées des dispositifs rétentionnels et configurent le temps dans sa forme la plus pure : comme flux de conscience.
C'est en suivant, actualisant la phénoménologie husserlienne et en l'appliquant à l'étude du cinéma que Bernard Stiegler nous montre l’importance de la compréhension du processus d’extériorisation technique de l’imagination qui permet le devenir industriel de l’activité de l’esprit et, partant, sa soumission exclusive aux critères marchands de sélection.
Un agent est libre s'il peut être tenu pour cause de certains événements qui, par-là même, ne sont plus des événements mais des actions, les siennes. Corrélativement ces actions sont libres si, au contraire des événements qui sont causés par d'autres événements, elles n'ont d'autre cause que le sujet lui-même.
Francis Wollf nous montre que, pour qu'une action soit libre, il faut qu'elle ne soit pas seulement l'effet d'un désir conscient, mais d'un désir de second ordre, autrement dit d'une volition. Un désir est un événement de conscience, qui, en tant que tel, est causé par d'autres événements mentaux ; mais une volition est un acte de conscience d'un sujet qui n'a d'autre cause que le sujet lui-même.
Une telle structure "plissée" de la conscience est rendue possible par la structure prédicative (S est P, S n'est pas P) et indicative (je te dis que) du langage humain.
C'est avec une telle définition de l'action libre que l'on peut rendre raison des caractéristiques classiquement prêtées à la volonté et à la liberté. La volonté est opposée aux désirs occurrents ; elle suppose la négation. La liberté se connaît sans preuve puisque nous la sentons en nous ; elle est la source de la responsabilité morale et de la responsabilité juridique dans les systèmes rationnels de Droit : c'est pourquoi elle comporte des degrés.
Un exposé dans le cadre des "Lundis de la Philosophie".