Dans ce grand entretien mené par Davy Rodriguez, Pierre-Yves Rougeyron revient sur l'actualité politique du mois de mars de l'année 2023.
Une analyse où les actualités nationale et internationale sont passées au crible de l'intérêt français souverain.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'03'10 : Actualité du Cercle
- 0'08'50 : Hommage à Pierre Legendre
Politique intérieure :
- 0'13'10 : Arnaud de Montebourg et la trahison de la France
- 0'45'35 : La réforme des retraites
- 1'01'20 : Pierre palmade
Politique internationale :
- 1'13'30 : Poutine, un an après le début du conflit ukrainien
- 1'43'35 : La fracture ukrainienne chez les natios
- 1'47'05 : Macron en Afrique
- 1'57'40 : La réécriture des grandes oeuvres
- 2'09'00 : Houria Bouteldja, l'extrême droite et l'expropriation culturelle
- 2'12'50 : L'avenir du Japon
- 2'14'20 : Le Pérou ratonné
Séance Q&A :
- 2'18'50 : Aujourd'hui, sommes-nous sous occupation ?
- 2'22'35 : Quel scénario pour le Frexit ?
- 2'25'20 : Une guerre civile aux USA ?
- 2'31'35 : La situation en Géorgie
- 2'33'30 : Macron et le mythe de la grève générale
- 2'37'35 : Un avis sur Eric Hobsbawm
Né avec le XX siècle, l'immense historien Eric Hobsbawm revient sur sa traversée de "l'âge des extrêmes".
Il faut l'écouter raconter avec pudeur sa naissance hasardeuse à Alexandrie, ses heures précaires d'enfant juif dans la Vienne des années 20 et son adolescence exaltée dans le Berlin de 1933, où il découvre le communisme à 15 ans, au moment où Hitler est aux portes du pouvoir. Il faut le suivre dans sa fuite du nazisme pour trouver refuge à Cambridge, sur fond de guerre d'Espagne, et expliquer son engagement au parti communiste, envers et contre tout.
Après la guerre, il a été en première ligne pour renouveler le sens et la pratique de l'histoire au point de devenir, dans le monde anglo-saxon, l'équivalent de ce que représente Braudel en France.
Amoureux du jazz et des cultures populaires, Eric Hobsbawm est aussi un extraordinaire témoin de notre temps.
Esprit alerte et brillant, il nous livre au cours de ces entretiens une autre face, sur un mode plus personnel, de son projet d'histoire universelle.
Impossible de comprendre l'histoire depuis 1945, et surtout la guerre froide qui domine la politique mondiale, sans tenir compte de la crise profonde qui, entre 1914 et 1945, avait bouleversé les structures de l'Europe du XIXe siècle (mais aussi le capitalisme global), et qui se prolonge après 1945 par la désintégration de ses empires.
Dans la guerre froide il ne s'agit plus de survie des systèmes politiques et économiques en crise, mais d'un affrontement global de deux superpuissances militaires et idéologiques, bientôt stabilisé, sauf dans le Tiers Monde où il n'y a pas d'enthousiasme pour le capitalisme à l'occidentale, trop lié aux impérialistes.
Au contraire, la guerre froide rend de plus en plus visible la fragilité des bases des systèmes socialistes, dont la majorité, privée de l'affrontement, s'effondre. Au demeurant le Monde depuis 1945 se transforme par une révolution mondiale (globalisée), économique, sociale et finalement culturelle, de loin plus puissante que celle rêvée ou redoutée par les combattants des guerres de religions laïques du XXe siècle : celle portée par le rythme accru, explosif, de la croissance productive, qui commence à se dessiner dans les années 1950 et qui continue.
François Jarrige résume d'aborde rapidement l'oeuvre maîtresse d'Edward Thompson, "La formation de la classe ouvrière anglaise", pour ensuite en comprendre la portée historiographique dans les débats animant la recherche historique d'alors.
Parallèlement, Xavier Vigna dépeint les divers essais français d'historiographie de la classe ouvrière, en en rappelant l'approche souvent partiale et partielle (omission de la composante catholique et "conservatrice" du monde ouvrier par les historiens communistes).