Le Collectif Urgence Palestine (Vaud) a invité le professeur de physique et essayiste belge, Jean Bricmont, à s'exprimer sur les questions suivantes :
- Pourquoi les Etats-Unis et l’Europe sont-ils pro-israéliens et considèrent-ils qu’Israël est notre allié dans la région ?
- Pourquoi les mouvements d’opposition à Israël sont-ils réduits au silence par des campagnes d’intimidation et assimilés à de l’antisémitisme ?
Depuis le début de la deuxième Intifada, en septembre 2000, le conflit israélo-palestinien et la question de l'antisémitisme sont l'enjeu d'une véritable guerre civile intellectuelle.
Sionistes contre pro-Palestiniens, dénonciateurs de l'islamophobie contre contempteurs de la judéophobie : entre les deux camps, tous les ponts sont coupés.
Emblématiques des positions qui s'affrontent, Rony Brauman et Alain Finkielkraut s'expliquent ici sur ce qui a fondé leur point de vue respectif, et sur ce qui les sépare.
Une remise en perspective du conflit israélo-palestinien en s'arrêtant sur de nombreux aspects du problème.
Du jeu des empires coloniaux depuis le XIXe au nationalisme arabe en passant par la question de l'antisémitisme et de l'idéologie victimaire, Henry Laurens nous invite à saisir le réel dans toute sa complexité pour en comprendre le déroulement.
Un document passionnant qui revient aussi sur la formation intellectuelle d'Henry Laurens, et sur l'état de l'université française depuis la fin des années 60.
L’affirmation d’un humanisme commun méditerranéen, dans la perspective développée sur l’une ou l’autre rive par Taha Hussein, Paul Valéry, Albert Camus, aidera à intégrer dans la même mémoire la pluralité des patrimoines de la Mer Commune.
Cette approche aura pour conséquence de rejeter à l’arrière-plan les référents religieux de la région.
Emission "Cultures d'islam".
Il existe bien un antisémitisme en France aujourd’hui : les néo-nazis, les négationnistes, les nostalgiques du pétainisme... pas grand monde, et sans grande influence.
Mais quand on fait état d’une "montée" de l’antisémitisme, c’est pour stigmatiser la jeunesse des quartiers populaires, les arabes et les noirs, qui ne sont pas antisémites : ils sont solidaires des palestiniens opprimés, ce qui n’est pas la même chose.
Cet entretien explore les motifs et les méthodes de ceux qui cultivent et exploitent cet amalgame pervers.
L'intervenant s'emploie à démonter le processus par lequel une information française particulièrement israléo-centrée réussit à parer la répression du Hamas des vertus d'une lutte pour l'émancipation de la société ou de la femme palestiniennes ou d'une quelconque défense des "valeurs de la modernité".
Les pratiques de la domination israélienne, masquées sous une communication "de paix" qui est aux antipodes de la réalité des avancées constantes de l'occupation militaire, prennent appui pour légitimer leur intransigeance sur la criminalisation indistincte de toute la génération politique "islamiste". Le choix massif des Palestiniens lors des législatives de 2006 a pourtant montré que, en politique, cette sémantique "islamique" a une portée identitaire bien plus large que celle d'une affirmation strictement religieuse. Tout en prétendant défendre la femme palestinienne contre le machisme de ses pères, fils et époux, la machine de guerre israélienne n'en dépoloit pas moins contre la société toute entière une violence économique, politique et militaire sans limite.
Si ce tour de passe passe mortifère s'opère avec tant de facilité, c'est que les médias surfent sur l'incapacité de la classe intellectuelle et politique française de produire ou d'accepter une vision rationnelle de la la génération islamiste. Ce décrochage intellectuel n’est pas l'apanage des medias, il est inhérent à toute la société occidentale, recroquevillée sur son identité et donc dans l'incapacité d'admettre les aspects universels d'une culture autre que la sienne.