L'intérieur et l'extérieur. Avec Claude Romano à l'Ecole Normale Supérieure.


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02.12.2019

Un important débat oppose, dans la philosophie contemporaine, les tenants d'un externalisme, affirmant que les contenus de nos états mentaux (désirs, croyances, etc.) dépendent essentiellement de la manière dont nous sommes reliés à notre environnement, qu'il soit physique ou social, et les tenants d'un internalisme (position héritée de la dichotomie cartésienne entre esprit et monde), soutenant que ces contenus sont purement internes et ne font intervenir aucune référence à la manière dont est le monde.
Mais, même si on souscrit à une position externaliste, c'est-à-dire si l'on affirme qu'il n'est pas possible d'appréhender ce qu'est la pensée en termes purement mentaux, il faut donner un statut à la pensée "intérieure" en un autre sens, à la pensée privée qui s'exprime par exemple dans le monologue intérieur.
C'est cette différence entre la pensée telle que je peux l'endosser devant d'autres au moyen d'actes de langage publics, et la pensée "intérieure" ou purement privée qui nous intéresse plus particulièrement ici. La pensée publique procède-t-elle d'une pensée privée, ou n'est-ce pas rigoureusement l'inverse ? Comment comprendre le statut de la pensée intérieure et qu'est-ce qui se joue au juste dans son extériorisation ? Quel est le rôle du langage dans cette pensée solitaire ?

La liberté intérieure, une esquisse. Avec Claude Romano pour le Projet Europe Éducation École.


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12.05.2021

La liberté est-elle un pouvoir neutre et indifférencié de choix et d'action qui est octroyé à tout individu, et qu'il exerce identiquement avec tout autre, ou n'est-elle pas plutôt une capacité qui n'échoit qu'à lui seul d'accomplir son être propre dans ce qu'il a d'unique ?
En souscrivant à la seconde branche de cette alternative, Claude Romano s'efforce de préciser les conditions de possibilité de qu'il appelle "liberté intérieure", c'est-à-dire la capacité de vouloir et de décider en l'absence de conflit intérieur, de telle manière que cette volonté et cette décision expriment l'être que nous sommes et manifestent un accord de cet être avec lui-même.
En soulignant les limites de la conception largement dominante de cette liberté comme une subordination de nos désirs et tendances affectives spontanées aux "désirs de second ordre" qui découlent de notre réflexion rationnelle, Claude Romano défend une conception originale de l'autonomie qui rejette une telle hiérarchie.

La révolution de l'authenticité à l'âge du romantisme. Avec Claude Romano à l'Université Libre de Bruxelles.


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02.05.2022

Le philosophe Claude Romano tente de cerner les apports de la pensée romantique et post-romantique à l'émergence de l'idéal d'authenticité personnelle qui s'est affirmé toujours davantage, depuis lors, dans nos démocraties occidentales et au-delà d'elles. Cette idée d'authenticité articule deux dimensions: tout d'abord, l'idée d'une vérité sur soi-même qu'il s'agit d'atteindre ou plutôt de faire dans sa vie elle-même ; ensuite, l'idée de libre épanouissement de soi ou de réalisation personnelle, ouvrant sur un perfectionnisme moral.
Plusieurs aspects de l'époque romantique permettent de comprendre comment se cristallisent ces deux thèmes : un recul des repères religieux traditionnels, dans le sillage des Lumières, qui ôte à la foi sa sécurité et plonge l'individu dans une forme de désarroi ; solidaire de cette évolution, un vacillement de tout l'univers moral favorisant l'émergence de nouvelles figures interlopes, de nouveaux héros (Faust, Manfred, Vautrin) brouillant la distinction du bien et du mal et tendant à la rendre inopérante ; une nouvelle mobilité sociale, qui efface progressivement les limites entre les classes et inaugure le grand mouvement d'égalisation des conditions souligné par Tocqueville à propos de la démocratie américaine ; en même temps, la montée de ce que le penseur français appelle pour la première fois l' "individualisme" contemporain.
Du fait de ce vacillement général des repères religieux, éthiques, sociaux, l'individu se retrouve seul face à lui-même, en proie à une interrogation angoissée : qui suis-je ? Qui veux-je être ? Que veux-je faire de ma vie ?
Tandis que la question de l'identité personnelle appelait jusqu'au XVIIIe siècle une réponse relativement simple, elle devient une énigme que chaque individu est sommé de résoudre dans une certaine angoisse. Il s'agira de considérer comment la pensée philosophique, mais aussi la littérature et l'art donnent forme à cette interrogation et esquissent différentes voies pour penser l'adéquation à soi-même et l'authenticité.

Identité et ipséité : l'apport de Paul Ricoeur et ses prolongements. Avec Claude Romano à la Sorbonne.


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23.11.2013

Paul Ricoeur revendique trois influences majeures : la philosophie réflexive française, la phénoménologie husserlienne et l'herméneutique philosophique. En la remettant dans son contexte d'élaboration, il s'agit ici pour Claude Romano d'interroger la cohérence du concept d'ipséité en sa dimension pathique, opposée à la conception heideggérienne qui insiste sur sa dimension transcendantale.
Car chez Ricoeur, la notion d'ipséité renvoie à une forme de fiabilité, à un savoir-exister de manière fiable pour les autres et devant les autres : cette identité-ipséité demande à être clarifiée.

Une intervention qui prend place lors du colloque "Paul Ricœur : de la phénoménologie à l'herméneutique et retour".

Être soi-même. Avec Claude Romano sur la RTBF.


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07.04.2019

L'Odyssée, le plus ancien poème de la culture occidentale, met en scène la métamorphose qui change Ulysse en lui-même sous les yeux dessillés de ceux qui échouaient jusque-là à le reconnaître.
Ulysse constitue ainsi la première d'une longue série de figures donnant corps à cette opération mystérieuse : le passage de l'existence en régime d'obscurité à l'existence "en personne", dans une forme de vérité. Que signifie un tel passage ? Comment s'opère cette transition ? Quelles formes cette idée d'existence en personne a-t-elle pu revêtir dans la pensée occidentale ?
Claude Romano interroge les sources, y compris lointaines, de cette idée d' "existence en vérité" telle qu'elle sous-tend notamment l'idéal moderne d'authenticité personnelle, en retraçant la généalogie de cet idéal et en exhumant certaines de ses formes plus anciennes. Chemin faisant, le lecteur découvre différents types et régimes de discours, philosophique, mais aussi théologique, spirituel, rhétorique, littéraire, esthétique. Romano esquisse ainsi une histoire de la philosophie occidentale aux contours bien différents de ceux qu'on lui prête généralement : à l'écart des grandes métaphysiques du moi et de la subjectivité, il emprunte les chemins de traverse d'une enquête sur les formes de vie et les modes d'existence.

Émission "Et dieu dans tout ça ?", animée par Pascal Claude.

Être soi-même, une histoire de la philosophie. Avec Claude Romano sur France Inter.


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22.01.2019

Dans son dernier ouvrage Etre soi-même. Une histoire de la philosophie, Claude Romano a pris le plus ancien poème de la culture occidentale, à savoir l'Odyssée, comme départ de son projet d'une grande épopée au cœur de la philosophie. Il retrace la pensée des premiers philosophes, depuis Aristote, puis Montaigne, Rousseau, jusqu'aux penseurs contemporains que sont Kierkegaard et Heidegger, en gardant toujours à l'esprit l'idée d' "authenticité personnelle".

Émission "L'Heure bleue", animée par Laure Adler.