La fin tragique du Grand Siècle. Avec Clément Oury sur StoriaVoce.


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08.2020

Versailles, opulence, richesse, intrigue, musique baroque, jardin à la française, tant de mots clefs qui nous font fantasmer l'Ancien Régime louis-quatorzien. A l'époque, la France est puissante et riche. L'historien Peter Burke démontre dans son ouvrage, Les stratégies de la gloire, l'importance des dépenses gouvernementales dédiées à la fabrication de l'image du roi, dont l'impact est réel jusqu'à aujourd'hui. L'année 1669 est glorieuse; c'est la période de "l'affirmation de soi". Pourtant, à partir de la mort de Louvois en 1691, Burke parle du "coucher de soleil". Louis XIV mène alors sa dernière guerre et la plus décisive.
On oublie que le Roi Soleil ne fut pas qu'un roi de bureau mais également un roi guerrier. Sa dernière guerre, celle de succession d'Espagne (1701 à 1714) est une catastrophe. Pour l’historien Clément Oury, elle signe la fin du Grand Siècle.
Pourquoi la succession espagnole est-elle si importante au point d'embraser l’Europe ? Quand et comment s'établit l'équilibre des puissances ? Louis XIV a-t-il réellement "fait" la guerre ? Comment aujourd'hui écrire l'histoire militaire du XVIIe siècle ?

La guerre de Succession d'Espagne. Avec Clément Oury sur Radio Courtoisie.


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08.04.2020

Le 1er novembre 1700 s'éteint le roi Charles II d'Espagne, souverain d'un empire sur lequel le soleil ne se couche jamais. A la surprise générale, il désigne comme héritier le jeune Philippe, duc d'Anjou, petit-fils du Roi-Soleil. Cette décision arrime le royaume d'Espagne, immense mais à bout de souffle, à celui de France, première puissance du continent. Pour les autres Etats d'Europe, cette alliance est inacceptable. Le conflit qui s'ensuit représente la plus longue et la plus difficile épreuve du règne de Louis XIV.
La guerre de Succession d'Espagne oppose, de 1701 à 1714, les deux rois de la Maison de Bourbon à une vaste coalition dirigée par l'Angleterre, la Hollande et l'Empereur. La France dispose alors de la plus forte armée d'Europe, invaincue depuis plus d'un demi-siècle, et d'une direction stratégique unifiée. Elle va pourtant subir une série de désastres sans précédent face aux troupes alliées commandées par le duc de Marlborough et le prince Eugène de Savoie. La ceinture de fer érigée par Vauban est entamée, les frontières du royaume occupées.
C'est à l'étude de cette catastrophe que se consacre Clément Oury. Dans la lignée d'une histoire militaire renouvelée, il étudie la conduite des opérations depuis Versailles ou La Haye, dans les cabinets des ministres ou sur le champ de bataille. Il s'intéresse au quotidien du soldat comme à son expérience du combat ; aux souffrances des populations dans les zones de conflit ; aux réactions des opinions publiques qui, sidérées ou enthousiastes, voient s'effondrer l'image d'un Roi-Soleil invincible et menaçant. Il analyse enfin les ressorts de la résilience du royaume.
Alors que le désastre parait consommé, les dissensions entre Alliés permettent d'obtenir une paix de compromis. Celle-ci bouleverse l'agencement des pouvoirs en Europe, avec l'affirmation de la Grande-Bretagne et de la Maison d'Autriche. On ne craint plus que le royaume de Louis XIV ne prétende à l'hégémonie. Des décombres du conflit s'impose un principe diplomatique nouveau : l'équilibre des puissances.

Émission du "Libre Journal des débats", animée par Charles de Meyer.