L'ordre contre l'harmonie : anthropologie de l'anarchisme. Avec Charles MacDonald au Centre international de recherches sur l'anarchisme à Marseille.


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18.10.2018

L'ethnologie, ou l'anthropologie, en tant qu'étude de formes différentes de vie collective, peut-elle jouer un rôle de critique sociale ? Charles Macdonald pense que oui. L'une est anarchique et grégaire (il n'y a pas de pouvoir mais une cohésion qui vient d'ailleurs), l'autre est hiérarchique et "social" (il y a du pouvoir et la cohésion en dépend principalement).
C'est dans ces termes qu'il développe un modèle attesté par des applications historiques, ethnographiques et sociologiques concrètes (notamment Cosaques, pirates, Inuit, Palawan, communautés hippies et post-catastrophiques) dont le nombre et la variété infinies au cours de l'histoire récente et ancienne démontrent l'existence universelle dans notre espèce d'une aspiration anarchique. L'anthropologie de cette façon valide et prolonge les idées des penseurs et militants anarchistes.
D'autre points sont également traités, comme la violence collective et le rôle évolutionnaire de la coopération, thématiques au fondement d'une théorie des organisations anarchiques et sociales.

Anthropologie et anarchisme. Avec Charles MacDonald pour le Centre international de recherches sur l'anarchisme à Marseille.


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04.10.2014

Les ethnologues ont pu observer depuis longtemps des communautés qui ne suivaient pas les règles qui sont celles des sociétés modernes, mais ceux-ci, et les sciences sociales en général, n'ont pas su en tirer les conséquences théoriques qui auraient permis de mieux comprendre l'histoire et le fonctionnement des collectivités humaines.
Ces petites communautés marginales exhibent des traits paradoxaux. Au contraire de nos sociétés fondées sur l'inégalité, la compétition, l'échange et le pouvoir conduisant à l'État, ces communautés sont strictement égalitaires, non compétitives, pratiquent le partage, ne connaissent aucune forme de pouvoir personnel ou institutionnel. Elles sont aussi, fréquemment, non violentes. L'existence de telles communautés est un état ancien qu'il est possible de considérer comme analogue à celui qu'a connu l'ensemble de l'humanité pendant les neuf dixièmes de son existence terrestre.
Or ces communautés, pour marginales et minoritaires qu'elles soient aujourd'hui, contiennent les principes mêmes de la forme anarchique fondamentale de notre moralité humaine. Leurs principes sont toujours à l'œuvre même dans les sociétés capitalistes et industrielles modernes et inspirent toujours les mouvements anarchistes, en nom ou en esprit, qui mettent ces principes en œuvre.
L'existence de sociétés "anarchiques" et les concepts qui les expliquent renouvellent la problématique des sciences sociales et permettent de beaucoup mieux comprendre la vie politique contemporaine.

Kropotkine et l'actualité de l'anarchisme. Avec Renaud Garcia pour le Centre international de recherches sur l'anarchisme à Marseille.


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08.06.2019

1886. Suite à un second exil en Angleterre, Pierre Kropotkine, figure de proue du mouvement anarchiste international, participe à la création du journal "Freedom". En parallèle à de multiples autres travaux théoriques et activités militantes, il en sera pendant plus de vingt ans le contributeur principal. Le volume Agissez par vous-mêmes (2019, nada éditions), rassemble les articles que Kropotkine y a écrits, où le théoricien envisage l'organisation d'une société anarchiste à l'échelle de l'Angleterre.
L'occasion de revenir, en compagnie de son traducteur Renaud Garcia, sur les fondamentaux politiques de l'anarchisme, la signification véritable du communisme et le le sens et la valeur du travail dans une société émancipée.
L'occasion également de constater la surprenante fraîcheur de ces écrits au regard de la situation sociale actuelle en France, où nombre de Gilets jaunes font leurs, que cela soit conscient ou non, les idées présentées par le "prince de l'anarchisme".
Aujourd'hui comme hier, avoir le courage d'agir par et pour soi-même en se méfiant des intermédiaires demeure la voie la plus sûre pour l'émancipation.