"La ruination n'est plus possible car la solidité n'est plus au coeur de la construction contemporaine". Avec Bruce Bégout sur la RTBF.


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21.05.2022

Philosophe et écrivain, Bruce Bégout est l'auteur de divers ouvrages et essais. Dans Obsolescence des ruines, il poursuit son travail sur les espaces marginaux et périphériques, cherchant à "creuser des chemins de traverse dans l'univers contemporain". Il explique que ces recherches sur l'espace, la ville ou l'architecture sont autant de prétextes pour interroger la modernité, sa continuation problématique et les mutations qui traversent nos sociétés, qu'elles soient anthropologiques, technologiques ou urbanistiques. Et quand il écrit de la fiction, ce qui l'intéresse c'est "de prendre la société contemporaine, d'observer les tendances qui la traversent et de les pousser jusqu'à leur limite ultime pour voir les effets qu'elles produisent sur nous".
Son goût pour les ruines et l'architecture remonte au début des années 90. À l'époque, il se rend à Los Angeles pour occuper un poste d'assistant à UCLA. Il en profite pour visiter la grande métropole californienne et est fasciné par l'impression de fragilité qui s'en dégage, impression d'autant plus renforcée que Los Angeles est situé sur une faille, celle de San Andreas, le long de laquelle pourrait avoir lieu, dans les années à venir, un tremblement de terre dévastateur. Au-delà de sa géographie même, Los Angeles lui semble vulnérable en raison de son architecture. "C'est comme si les bâtiments avaient anticipé eux-mêmes leur disparition possible". Les immeubles sont construits avec des matériaux peu nobles, les techniques de construction sont sommaires… Cela renforce son sentiment d'une fragilité de l'architecture, fragilité qu'il va interroger dans son livre sur Los Angeles mais aussi dans ses ouvrages sur Las Vegas, les motels, les mondes périurbains, ou encore dans son dernier essai sur la disparition annoncée des ruines dans nos mondes contemporains.

Émission "La couleur des idées", animée par Simon Brunfaut.

Comment est née Los Angeles ? Avec Bruce Bégout et Annick Foucrier sur France Culture.


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31.08.2021

Comment ne pas être à la fois subjugué et effrayé par cette ville iconique qu'est Los Angeles ? Troisième ville mondiale, ultra-moderne et ultra-capitaliste, on pourrait croire qu'en elle se trouve le modèle de toutes les villes à venir. Et pourtant, Los Angeles reste inimitable.
Et pour cause, cette immense banlieue sans centre-ville, dans laquelle on ne se déplace plus qu'en voiture, s'est construite en effaçant au fur et à mesure les traces de son passé. Elle nous apparaît aujourd'hui comme une ville flottante, déracinée de son contexte historique et livrée aux fantasmes des écrivains, réalisateurs ou investisseurs du monde entier.
L'occasion de revenir, en compagnie de l'historienne Annick Foucrier et du philosophe Bruce Begout, sur les premières fondations de cette ville pour poser un nouveau regard sur la ville-studio ou la ville-spectacle qu'elle est devenue.

Émission "Sans oser le demander", animée par Matthieu Garrigou-Lagrange.

Ambiances, écophenoménalité du soin. Avec Bruce Bégout pour la Chaire de philosophie à l'hôpital.


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19.05.2022

Nourri de phénoménologie et passionné par la description de la vie ordinaire, le philosophe Bruce Bégout a fréquenté les lieux de l'hypermodernité (les motels, les banlieues, les centres commerciaux) pour en comprendre le sens. Et en dégager un concept qui devient central dans l'articulation de l'homme et du monde qu'il formule dans ses écrits, le concept d'ambiance.
C'est le lien entre ce concept et la question du soin, du point de vue du professionnel de la santé comme du côté du patient, qu'il explore ici.

Ambiance et expérience esthétique : réflexions sur les pratiques immersives à partir de l'oeuvre d'Yves Klein. Avec Bruce Bégout au Pavillon Bosio.


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06.10.2021

Nombre de sociologues et d'historiens de l'art ont constaté que notre époque se caractérise par une esthétisation généralisée des modes de vie. Ce n'est plus seulement le domaine de l'art qui est concerné, mais celui de la vie tout entière, même en ses aspects les plus ordinaires et marchands.
Cette esthétisation des existences prend souvent l'aspect non de la production d'objets, mais de celle d'expériences, et en particulier d'expériences atmosphériques. Les ambiances jouent ainsi un grand rôle non seulement dans les dispositifs esthétiques, mais dans toutes les formes urbaines, sociales, politiques, économiques.
L'écrivain et philosophe Bruce Bégout interroge cette notion d'ambiance dans cette perspective d'esthétique généralisée et prend pour point d'appui l'oeuvre singulière d'Yves Klein qui, au milieu des années cinquante, anticipe cette atmosphérisation de l'expérience et des situations.

Comment saisir l'air du temps ? Avec Bruce Bégout et Marielle Macé sur France Culture.


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16.04.2021

Nous sentons toutes et tous que l'air du temps change, est en train de changer, avec la pandémie et au-delà dans l'époque. Mais qu'est-ce donc que cela, l'air du temps ? Est-on condamné à le subir ou peut-on le transformer ?
L'air du temps, cela semble à la fois insaisissable et le plus important. C'est la toile de fond pour toute notre vie, une atmosphère, une "ambiance", comme dit Bruce Bégout, philosophe et auteur du livre Le concept d'ambiance : essai d'éco-phénoménologie (Seuil, 2020).
Une perception de l'air du temps à mettre en perspective de "la composante immédiatement sociale, située, très inégalitaire des conditions sous lesquelles cette pandémie surgit" nuance l'écrivaine Marielle Macé, qui signe le texte Parole et pollution (AOC, 2021).
Quel rôle l'air du temps joue-t-il en nous, notamment par nos paroles et par nos actes ? Comment le sentir ? Comment respirer librement dans cet air du temps ? La philosophie, mais aussi la littérature, peuvent nous aider à saisir l'air du temps, à comprendre que le plus impalpable est aussi le plus vital et qu'il n'est pas inaccessible, qu'on peut arriver à l'exprimer.

Émission "À présent", animée par Frédéric Worms.

Le philosophe et la cabane. Avec Bruce Bégout pour les Journées nationales de l'architecture à Nègrepelisse.


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17.10.2020

C'est à partir de Diogène, Thoreau, Heidegger et Tiberghien que Bruce Bégout nous invite à interroger la place qu'occupe la cabane dans le rapport que le philosophe noue avec la pensée.
Si, lorsqu'on évoque la cabane, sa relation avec la nature semble évidente, elle peut aussi faire figure de site dévolu à la réflexion, méditation et contemplation.
Il se pourrait également que la révélation la plus cruciale de l'expérience de la cabane ne soit pas celle de l'espace alentour mais du temps, de la contingence et de la périssabilité de toutes choses.

Le Park. Avec Bruce Bégout à la librairie Le Genre Urbain.


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09.06.2010

L'île éveille d'ordinaire tout l'imaginaire des fictions utopiques. Or, chez Bruce Bégout, elle devient le lieu idéal du ParK, condensé insolite de toutes les formes de parcs imaginés par les hommes. Le cerveau du projet, Litch, y vit dans une tour d'ivoire. Il est le théoricien de ce qu'il nomme la neuro-architecture, fondée sur les ressorts les plus subtils de la psychologie humaine. Le ParK est un laboratoire à ciel ouvert où s'expérimentent, à la vue de tous, les pratiques futures et coercitives du contrôle social.
A la manière des hommes qui y vivent, prisonniers de leur cadre de vie, le lecteur explore à son corps défendant ce lieu étrange, se heurte à l'insolite et à l'effroyable. Il s'invite à l'une des tables de jeux de l'hôtel casino Todeskamp 1, le bruit des machines à sous se mêlant au couinement plaintif de sommiers. Il pénètre les Quartiers des solitaires ou se retrouve, dans le Conservatoire des Cris, à entendre les infinies nuances de la souffrance humaine… Bien qu'élu, l'âme de cet aventurier d'un genre nouveau est mise à mal malgré les plus beaux atours de l'enchantement.
Une critique irrévocable des conditions de refoulement de l'angoisse.

Orwell et la décence ordinaire. Avec Bruce Bégout sur France Culture.


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14.02.2017

C'est un paradoxe rarement souligné : bien rares sont les intellectuels de gauche à avoir glorifié les vertus ordinaires, en les attribuant au mode de vie des gens simples.
George Orwell, lui, croyait à l'existence d'un sens moral inné chez les gens ordinaires. En 1939, à la veille de l'entrée de son pays à reculons dans la guerre la plus effroyable de l'histoire européenne, il écrit : "Tout le message de Dickens tient dans une constatation d'une colossale banalité : si les gens se comportaient comme il faut, le monde serait ce qu'il doit être". Et quelques dizaines de pages plus loin dans le même texte, on lit : "en dernier ressort, Charles Dickens n'admire rien, si ce n'est la common decency, l'honnêteté des mœurs". Cette "décence commune", cette décence ordinaire, est la pierre angulaire sur laquelle Orwell a bâti sa propre vision de la politique.
Orwell, qui se proclamait socialiste différait radicalement du léninisme alors triomphant. Il ne croyait pas que les masses étaient aliénées par l'idéologie des classes dirigeantes. Il n'adhérait nullement à l'idée qu'il fallait "conscientiser" les opprimés, afin qu'ils entrent en lutte. Il misait, au contraire, sur les croyances spontanées et les manières de vivre des gens simples ; il les opposait à la fois aux élites dirigeantes traditionnelles – égoïstes et incapables - et aux intellectuels donneurs de leçons.
De ces derniers, il écrit dans Le lion et la licorne, ce sont "des gens qui vivent dans le monde des idées et ont très peu de contacts avec la réalité matérielle". Il pensait que la méfiance spontanée des gens simples envers l'autorité ferait barrage à la montée des régimes autoritaires et totalitaires dont il était l'un des témoins les plus lucides de son temps.