Le 20e anniversaire du retrait israélien du sud-Liban nous donne l'occasion de revenir sur l'histoire de ce conflit, à savoir la longue opposition larvée et parfois ouverte entre Israël et le Hezbollah.
Dans un premier temps, le Colonel Michel Goya replace les raisons de la présence israélienne au Liban depuis 1982 et les mouvements de réaction que cette présence provoque - notamment la création du Hezbollah, son organisation et son ancrage dans la population locale. C'est notamment la montée en puissance du mouvement qui est mise en lumière, après le retrait israélien en 2000 suivi de l'entrée en guerre de 2006.
Dans un second temps, le Colonel Oliver Passot dresse le bilan opérationnel de la guerre de 2006 en s'appuyant sur les conclusions de la commission Winograd avant de détailler la nouvelle stratégie israélienne -notamment le système "Iron Dome"- face au Hezbollah en soulignant la centralité du renseignement dans le dispositif.
Émission "Le Collimateur", animée par Alexandre Jubelin.
C'est en compagnie de nombreux intervenants qu'une généalogie du progrès est entreprise. Comment ce terme est-il passé de concept (avec un sens d'ailleurs fluctuant) à praxis pour en venir à saturer la réalité de notre monde ?
Seule une approche interdisciplinaire jetant des ponts entre des domaines de recherches de prime abord trop éloignés pour être compatibles - physique, économie, écologie, histoire - nous permet de saisir dans sa complexité les enjeux auxquels sont confrontés nos sociétés actuelles vivant par et pour le progrès.
Émission "Histoire vivante", animée par Jean Leclerc.
Michel Goya est un essayiste particulier, qui allie la vocation militaire à la rigueur de l'historien. Dans le cadre de cet entretien, il revient sur deux de ses livres, Sous le feu. La mort comme hypothèse de travail (Tallandier) et S'adapter pour vaincre (Perrin).
L'occasion de développer des thématiques aussi différentes que l'expérience du feu, la formation des soldats et le problème des "savoir-faires disparus" à certaines époques au sein de l'institution, son intérêt pour la Grande guerre et la manière dont celle-ci fonctionne comme un cas d'école du changement en contexte de guerre, la problématique de l'innovation technique ou encore la notion de "doctrine", centrale dans le fonctionnement militaire, de sa naissance au XIXe siècle jusqu'à ses mutations contemporaines.
Émission "Le Collimateur", animée par Alexandre Jubelin.
Les études que Benoist Bihan, historien militaire et chercheur en études stratégiques, a rassemblées dans un ouvrage récemment publié (La guerre, la penser & la faire, Editions Jean-Cyrille Godefroy, 2020) permettent de comprendre des concepts et des opérations qui sont aujourd'hui noyées dans le discours officiel.
À l'aide de nombreuses références historiques et par la critique des récentes expéditions militaires en Irak, en Libye…, Benoist Bihan montre comment penser à nouveau le processus stratégique qui est, ou qui devrait être, toujours lié au projet politique de la nation.
Plus qu'aucun autre pays européen, la France fait usage de ses forces armées, engagées sans relâche dans des "opérations extérieures" au long cours dont il est parfois difficile de discerner la cohérence d'ensemble. En tête des institutions préférées des Français, qui voient en elles une valeur refuge dans une société désorientée, les Armées ont vu disparaître le climat d'antimilitarisme des années 1970. Mais l'opprobre n'a pas été remplacé par une meilleure compréhension de ce qui guide l'action de guerre.
Or la remise en cause, violente, du cadre des relations entre les États, et désormais des structures mêmes de nos sociétés, nous impose de comprendre. Elle commande de penser la stratégie, et d'approcher ce que signifie être et agir en homme de guerre : pas seulement en militaire, mais bien en citoyen face aux périls menaçant sa Nation, en être humain face à l'inéluctable tragédie de la Politique.
Un monde nouveau émerge, dans les fracas du terrorisme et de la guerre économique, au rythme de "crises" protéiformes. Pour nous, Français, ce monde neuf nous projette paradoxalement vers des horizons anciens, où se pose la question de la survie, et où la victoire est parfois le seul chemin vers la paix. Mais pour y parvenir, il nous faudra toutefois nous montrer capables à nouveau de penser, et de faire la guerre.
Les changements politiques, sociaux, techniques et économiques qui se sont succédés depuis la fin du XVIIIe siècle ont engendré de grands bouleversements au sein des nations devenues "industrielles", qui sont parvenues notamment à transformer l'énergie de manière nouvelle et à produire des biens en masse. Mais ce nouveau monde industriel est aussi un monde d'affrontements, et les armées sont naturellement au coeur de ces turbulences. Elles aussi sont amenées à se transformer, poussées par l'évolution en toute chose et surtout celle de leurs ennemis.
Quand et pourquoi innovent-elles dans la manière dont elles combattent ? Sont-elles condamnées, si elles ne sont pas assez rapides, à refaire la guerre précédente ? Est-il plus facile d'innover en temps de paix, ou au contraire en temps de guerre, au contact des réalités ? Comment s'articule, dans ces efforts, l'action des institutions internes aux armées avec les pouvoirs externes - de l' "arrière", du pouvoir politique et peut-être surtout de l'ennemi ?
C'est à toutes ces questions, parmi beaucoup d'autres, que répond Michel Goya. Abordant le phénomène de l'innovation militaire dans sa globalité, il s'attarde particulièrement sur la transformation de l'armée française pendant la Grande Guerre, un exemple qui illustre et démontre la nécessaire adaptation de l'art militaire face aux circonstances et aux innovations du moment.