Les mythes nationaux sont-ils des tissus de mensonge ? Avec Anne-Marie Thiesse sur France Culture.


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28.01.2021

Aucune nation n'échappe à ses mythes fondateurs. Les récits des origines fortifient la construction nationale. Ils font partie de notre identité et de notre imaginaire, souvent à mi-chemin entre la réalité et la fiction.
La Chanson de Roland est aujourd'hui un classique de la littérature française. Qui n'a pas entendu, lors de sa scolarité, l'histoire du neveu de Charlemagne, de l'arrière-garde traîtreusement attaquée par les Sarrasins, du son du cor de Roland ? Au milieu du XIXe siècle, pourtant, personne encore ne connaît ce texte. Il faut attendre la défaite de Sedan, en 1870, pour qu'advienne sa consécration : le médiéviste Gaston Paris donne alors dans Paris assiégé par les troupes allemandes, une conférence sur "la Chanson de Roland et la nationalité française". C'est à l'inquiétude qui règne autour de la définition du concept de "nation" que Roland doit ce succès tardif.
Face à l'histoire des princes et des États qui prévalait jusqu'alors, comment écrire l'histoire des peuples ? Parmi les nombreux textes fondateurs des identités nationales européennes, combien de faux, combien d'interprétations erronées, combien d'écarts à la vérité historiques ? Finalement, les mythes nationaux ne seraient-ils qu'un tissu de mensonges ?

Émission "Le Cours de l'histoire", animée par Xavier Mauduit.

Panthéons littéraires de pierre et de papier. Avec Anne-Marie Thiesse au Collège de France.


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26.01.2021

"Nation littéraire" entre toutes, la France est sans doute celle qui a développé le rapport le plus étroit entre la littérature et le national. Mais dans tous les pays, depuis les mouvements révolutionnaires européens du XIXe siècle jusqu'aux mouvements d'émancipation anticolonialistes, la littérature s'est vu reconnaître un rôle de premier plan dans les affrontements idéologiques.
Mobilisés dans les guerres et les luttes de résistance comme éveilleurs et formateurs de la conscience nationale, les oeuvres littéraires sont en période de paix l'objet d'un culte qu'entretiennent les musées, les ventes de manuscrits et autres institutions culturelles.
Aujourd'hui, la mondialisation et les pratiques nouvelles de la numérisation vont-elles abolir notre rapport aux temples de la littérature que sont les bibliothèques ou plutôt la métamorphoser ?

La fabrique de l'écrivain national, entre littérature et politique. Avec Anne-Marie Thiesse sur RFI.


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24.11.2019

Qu'est-ce qu'un écrivain national ? Créateur individuel et représentant reconnu d'une identité collective, il est l'incarnation d'une image de la nation par son oeuvre et par sa personne entre littérature et politique.
Anne-Marie Thiesse est partie à la recherche de cette figure éminente, évidente, et de définition pourtant incertaine. Entre Sartre, Malraux et Camus, quel est l'écrivain national ?
"Nation littéraire" entre toutes, la France est sans doute celle qui a développé le rapport le plus étroit entre le littéraire et le national. Mais dans tous les pays, depuis les mouvements révolutionnaires européens du XIXe siècle jusqu'aux mouvements d'émancipation anticolonialistes, la littérature s'est vu reconnaître un rôle de premier plan dans les affrontements idéologiques.
Mobilisés dans les guerres et les luttes de résistance comme éveilleurs et formateurs de la conscience nationale, les écrivains sont en période de paix l'objet d'un culte qu'entretiennent les musées, les ventes de manuscrits, les monuments funéraires et autres institutions culturelles. La reconnaissance internationale par le prix Nobel notamment est une forme de consécration de l'écrivain national.
Aujourd'hui, la mondialisation et les pratiques nouvelles de la numérisation vont-elles abolir cette figure familière de la tradition nationale ou plutôt la métamorphoser ?

Émission "Idées", animée par Pierre-Edouard Deldique.

Modernité, Identité. Avec Anne-Marie Thiesse et Christophe Charle sur France Culture.


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28.11.2011

La nation est une création vieille d'à peine deux siècles qu'il fallut, au sens propre, "inventer" et ensuite consolider autour de mythes fondateurs et, souvent, à coup d'épurations ethniques. Le regain récent des nationalismes en Europe en général et en France en particulier -avec la question de l'identité nationale- reflète avant tout le retard du politique et la difficulté à forger de nouvelles identités collectives associées à un vrai projet politique.
Pour évoquer ces questions, la directrice de recherche au CNRS Anne-Marie Thiesse, auteur de Faire les Français. Quelle identité nationale ?, est réunie avec l'historien Christophe Charle ayant récemment fait paraître Discordance des temps. Une brève histoire de la modernité.

Émission "Les Lundis de l'histoire", animée par Michelle Perrot.

La France, une Nation littéraire ? Avec Anne-Marie Thiesse et Régis Debray sur France Culture.


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27.09.2019

Que signifie aujourd'hui être écrivain national ? À la fois génie singulier et emblème d'une nation, il en viendrait à incarner une forme d'universalité.
La directrice de recherches au CNRS Anne-Marie Thiesse et le philosophe Régis Debray explorent la figure de l'écrivain dit national, en le replaçant dans un contexte plus vaste de construction des identités nationales (contexte européen, si ce n'est mondial). Ce parcours, au cours duquel un écrivain est promu comme "national" est jalonné d'une série de reconnaissances politiques et académiques qui vont de l'intégration au corpus scolaire à la panthéonisation.
Les deux intervenants dissèquent également les ambiguïtés de cette reconnaissance qui vire parfois à la consécration, au culte des écrivains, dans son sens le plus littéral.

Émission "La Grande table", animée par Olivia Gesbert.

L'écrivain national : figure tutélaire, construction sociale. Avec Anne-Marie Thiesse sur France Culture.


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14.09.2019

Au moment où s'achève, le plus logiquement du monde, la commémoration de la Grande guerre, le président de la République, en plein usage d'un des pouvoirs les plus régaliens et solitaires qui soient, a décidé le transfert au Panthéon des cendres de Maurice Genevoix et il a choisi l'endroit même, dans ce temple de la République, où elles seraient précisément déposées.
Il est stimulant de s'interroger sur les ressorts de cette parousie d'un écrivain particulier, l'auteur de Ceux de 14, à qui va être conféré de la sorte un glorieux label national. 
L'écrivain national, voilà bien une figure qui pose toutes sortes de questions historiques, celles mêmes que vient d'aborder, dans un livre précieux, Anne-Marie Thiesse, directrice de recherches au CNRS.
Cette figure est doublement ambivalente. Elle porte à l'extrême la dualité de la plus exceptionnelle individualité et de la quintessence d'une nation. Et d'autre part elle incarne une tension entre l'œuvre d'un génie original, enraciné dans un pays spécifique, et la dimension universelle sans laquelle il n'exprimerait pas autre chose qu'un égotisme collectif voué au repli sur soi et, en somme, à une façon de rabougrissement.
Une figure dont il va falloir considérer à la fois l'émergence, à partir surtout du XIXe siècle, et les multiples avatars au siècle suivant, au cours de laquelle elle a été mobilisée, tout autour de la planète, de régime en régime, au service des causes les plus diverses et parfois les moins honorables. A côté d'un sacre démocratique dans les pays de liberté, des instrumentalisations souvent fétides ont en effet surgi dans les régimes d'oppression.
Un inventaire historique est nécessaire. Avec à la clef, forcément, une réflexion sur la responsabilité des auteurs eux-mêmes parmi ce tohu-bohu.

Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.

Nationalismes d'Europe : loin en arrière. Avec Anne-Marie Thiesse sur France Culture.


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20.10.2018

Alors que l'Europe semble à nouveau sensible aux nationalismes, il est utile de faire la généalogie de ce concept en remontant jusqu'aux origines de son émergence, au temps où s'affirmèrent les ressorts de sa future extension. Autrement dit jusqu'au XIXe siècle qui, dans la suite de la Grande Révolution française, fut celui de la remise en cause des hiérarchies politiques traditionnelles, ces hiérarchies que, dans l'Ancien régime, les souverains tout à la fois surplombaient et incarnaient.
Comme toujours les mots ont leur charge d'ambiguïté. Fait national, nationalités, identités nationales, patriotisme : dans ce champ on glisse aisément d'un comportement à un autre, d'une fierté portant une morale universelle au repli sur soi et à des ambitions expansionnistes, parfois racistes. L'ambivalence du terme d' "identité" éclaire cela spécialement.
C'est donc de définitions qu'il va donc falloir d'abord se préoccuper pour savoir de quoi l'on parle, en bonne ou en mauvaise part. Avant d'évoquer, sous cette lumière spécifique, quelques-uns des grands mouvements de l'histoire européenne jusqu'après la Première guerre mondiale.
Anne-Marie Thiesse, spécialiste d'histoire culturelle, s'est penchée de longue date sur ces questions intellectuellement complexes et civiquement capitales. Avec elle, nous allons tâcher de démêler dans la durée quelques-uns de ces fils entrelacés.

Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.

L'invention des nations : creuset de l'identité moderne ? Avec Anne-Marie Thiesse et Irène Hermann à Lausanne.


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23.09.2016

L’observateur des évolutions politiques des dernières décennies ne peut qu’être frappé par une conjonction d’apparence paradoxale : l’approfondissement continu du processus de la mondialisation, et la reviviscence des nationalismes – le symptôme le plus apparent en est la progression électorale des partis d’extrême-droite.
Avec l’aide d'Anne-Marie Thiesse et d'Irène Hermann, nous tentons de comprendre ce qui nous pousse à sortir nos drapeaux et à appeler au renforcement des frontières, en cernant les ressorts des réflexes nationalistes.
A cette fin, les intervenantes reviennent longuement sur le moment de la constitution des nations modernes et sur leur maintien depuis lors.

Une conférence organisée par le Groupe vaudois de Philosophie, qui s'insère dans le colloque "La nation, notre avenir ?".