
(1)
Que pensaient les premiers Homo sapiens de la mort ? Quelles croyances avaient-ils à propos de l'au-delà ? Des questions existentielles qui agitaient nos ancêtres de la préhistoire.
Julien d'Huy utilise une approche scientifique novatrice, la phylomythologie, pour remonter le temps afin de reconstruire la mythologie des temps passés.
Où l'on apprend que certains mythes étaient largement partagés à la surface du globe et ont laissé une trace, une influence, dans des récits bien postérieurs, y compris dans les grands textes religieux.




(1)
Et si la beauté du vivant n'était pas qu'un hasard de l'évolution, mais une fin en soi ? Le biologiste suisse Adolf Portmann, trop souvent relégué aux marges de la science officielle, a osé cette hypothèse : les formes animales ne se réduisent pas à leur utilité, elles s'exposent, elles se donnent à voir.
Entre finalité et mystère, la "physiognomonie" de Portmann interroge notre regard sur le vivant.
Émission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut.


(0)
Notre espèce, Homo sapiens, présente un paradoxe remarquable : nous sommes la seule espèce capable à la fois de conflits létaux et de coopération pacifique étendue entre groupes.
Alors que certaines espèces se livrent à des conflits intergroupes (comme, par exemple, les chimpanzés, les loups et les fourmis), d'autres font preuve d'une coopération intergroupe limitée (comme les bonobos et les dauphins), mais aucune autre espèce ne combine ces deux comportements à une telle échelle et avec une telle complexité.
En intégrant des données issues d'un large éventail de disciplines (biologie, primatologie, anthropologie, archéologie, génétique, neurosciences, criminologie, psychologie sociale, linguistique, démographie et climatologie), Hugo Meijer analyse les facteurs biologiques, culturels et environnementaux qui permettent de saisir quand et pourquoi cette dualité au fondement des logiques de la guerre et de la paix, qui nous distingue au sein du règne animal, a émergé au cours de la lignée humaine.


(0)
Partout où il s'installe, l'être humain semble semer la dévastation. Les désastres écologiques contemporains donnent l'impression que nous avons déclaré la guerre au vivant. Mais cette vision est-elle inéluctable ? Il existe pourtant une extraordinaire diversité de manières d'habiter la Terre, et certaines d'entre elles montrent qu'il est possible de tisser des alliances fertiles entre le domestique et le sauvage, entre les sociétés humaines et son environnement.
L'anthropologue Charles Stépanoff propose un éclairage original sur ces questions dans son ouvrage Attachements. Enquête sur nos liens au-delà de l'humain (La Découverte, 2024). À travers son regard, nous explorerons d'autres façons d'être au monde, plus respectueuses du vivant, pour imaginer des formes d'habitation qui ne détruisent pas mais respectent voire enrichissent nos milieux de vie.


(0)
L'essor de l'industrialisation au XIXe siècle a été associé à la présence des machines et aux innovations technologiques. Mais la révolution industrielle est loin d'avoir supprimé le recours aux animaux. Au contraire : on peut dire que chevaux, mulets ou chiens en ont été des acteurs importants. Au fond, l'énergie animale est le nécessaire pendant de l'essor de la mécanisation.
François Jarrige cherche donc, en historien, à rendre justice à cette autre classe laborieuse, plus invisible encore que le prolétariat. L'occasion d'interroger les nombreuses figures de la relation entre travailleurs humains et non humains, au cœur de la construction du monde moderne.
Une conférence animée par Laurent Keiff.


(0)
Directeur de recherche CNRS à l'École normale supérieure de Lyon, Bernard Lahire a publié une vingtaine d'ouvrages, parmi lesquels Les Structures fondamentales des sociétés humaines (La Découverte, 2023) et Vers une science sociale du vivant (La Découverte, 2025).
L'homme est une espèce sociale, culturelle, et historique, mais il n'est pas moins déterminé que les animaux, et Bernard Lahire nous permet de saisir à quel point notre biologie détermine nos comportements sociaux.
Comprendre nos déterminismes et leurs effets sociaux est indispensable pour comprendre le monde, et l'orienter vers plus de justice.
- 0'00'00 : Zapping
- 0'01'25 : Pourquoi chercher des lois générales ?
- 0'04'06 : Les angles morts de la sociologie
- 0'16'07 : Le rejet du déterminisme
- 0'22'04 : L'erreur de la dichotomie nature/culture
- 0'34'23 : Les comparaisons inter-sociétés et inter-espèces
- 0'54'42 : La notion de nature humaine
- 1'03'30 : Un fondement des sociétés humaines : l'altricialité secondaire
- 1'12'42 : La domination et le magico-religieux
- 1'27'09 : L'opposition "eux" contre "nous"
- 1'35'59 : Comment transformer le monde ?
- 1'39'57 : Question finale
Un entretien mené par Carla Costantini.


(0)
Comment nous relions-nous à notre environnement et comment nous en détachons-nous ? Comment en sommes-nous arrivés à vivre dans des sociétés dont les rapports au milieu vivant se sont appauvris au point de menacer notre monde de devenir inhabitable ?
On a longtemps défini les humains par les liens les unissant les uns aux autres. Or ils se distinguent aussi par les relations singulières qu'ils établissent au-delà d'eux-mêmes, avec les animaux, les plantes, le cosmos. Sur tous les continents, chasseurs-cueilleurs, horticulteurs ou pasteurs nomades interagissent de mille manières avec une multitude d'autres êtres. Partout, les groupes humains s'attachent affectivement à des animaux qu'ils apprivoisent et avec lesquels ils partagent habitat, socialité et émotions. Notre ouverture à l'altérité va même plus loin. Nous établissons des relations fortes avec les esprits des montagnes et des fleuves, avec des dieux ou des ancêtres. Nous sommes étonnamment polyglottes, capables d'échanger avec un oiseau, une étoile, un esprit.
Longtemps ignorée, cette disposition apparaît fondamentale dans le rapport singulier que nous avons construit avec notre environnement au fil des millénaires.
En s'appuyant sur l'anthropologie évolutionnaire, l'archéologie, l'histoire, l'ethnographie et ses propres enquêtes de terrain menées en Sibérie et en France, Charles Stépanoff compare différents contextes anciens et actuels, proches et lointains, où les humains s'attachent d'autres espèces. Au fil d'un parcours captivant qui l'amène à repenser intégralement des phénomènes fondamentaux comme le processus de domestication, la genèse des hiérarchies ou la construction des États prémodernes, il explore cette question inédite : comment les attachements au milieu vivant transforment-ils les organisations sociales ?
Émission "Idées", animée par Pierre-Edouard Deldique.


(0)
Comment nous relions-nous à notre environnement et comment nous en détachons-nous ? Comment en sommes-nous arrivés à vivre dans des sociétés dont les rapports au milieu vivant se sont appauvris au point de menacer notre monde de devenir inhabitable ?
On a longtemps défini les humains par les liens les unissant les uns aux autres. Or ils se distinguent aussi par les relations singulières qu'ils établissent au-delà d'eux-mêmes, avec les animaux, les plantes, le cosmos. Sur tous les continents, chasseurs-cueilleurs, horticulteurs ou pasteurs nomades interagissent de mille manières avec une multitude d'autres êtres. Partout, les groupes humains s'attachent affectivement à des animaux qu'ils apprivoisent et avec lesquels ils partagent habitat, socialité et émotions. Notre ouverture à l'altérité va même plus loin. Nous établissons des relations fortes avec les esprits des montagnes et des fleuves, avec des dieux ou des ancêtres. Nous sommes étonnamment polyglottes, capables d'échanger avec un oiseau, une étoile, un esprit.Longtemps ignorée, cette disposition apparaît fondamentale dans le rapport singulier que nous avons construit avec notre environnement au fil des millénaires.
En s'appuyant sur l'anthropologie évolutionnaire, l'archéologie, l'histoire, l'ethnographie et ses propres enquêtes de terrain menées en Sibérie et en France, Charles Stépanoff compare différents contextes anciens et actuels, proches et lointains, où les humains s'attachent d'autres espèces. Au fil d'un parcours captivant qui l'amène à repenser intégralement des phénomènes fondamentaux comme le processus de domestication, la genèse des hiérarchies ou la construction des États prémodernes, il explore cette question inédite : comment les attachements au milieu vivant transforment-ils les organisations sociales ?