La grande helléniste française Jacqueline de Romilly nous présente ici la façon dont Platon, dans le Phèdre, décrit métaphoriquement les divisions et luttes intérieures de l'âme.
Elle montre notamment en quoi ce texte de Platon diffère à la fois des textes qui l'ont précédé bien qu'utilisant la même métaphore d'un attelage ailé pour décrire l'âme, mais aussi de la tragédie grecque dans la façon dont elle envisage les divisions de l'âme.
Chacun connaît la grande prohibition fondatrice du lien social : celle de l'inceste – explorée par la grande anthropologie. On connaît moins la seconde prohibition nécessaire à la vie en société : celle de la pléonexie.
Mais d'abord, que veut dire "pléonexie" ? C'est un terme grec, fort utilisé dès la naissance de la philosophie, formé de pleon (plus) et echein (avoir), signifiant donc, littéralement, "avoir plus", vouloir toujours plus.
La question reste, on en conviendra aisément, très actuelle.
Roger Pouivet nous présente ici le fameux "Mind body problem" : quelle relation entre l’esprit et le corps ?
C'est en parcourant les grandes réponses que l'histoire de la philosophie propose à cette question que nous sommes introduit à la différence fondamentale entre les théories monistes et dualistes, et aux visions de l'être humain observées de ces points de vue contradictoires.
Les problèmes qui émergent du monisme comme du dualisme sont alors pointés, et l'opinion commune interrogée.
La libido est la socialisation de l’énergie produite par la pulsion sexuelle, mais telle que, comme désir, cette pulsion est transformée en objet sublimable : objet d’amour ou d’attention passionnée à l’autre.
Le capitalisme au XXe siècle, a fait de la libido sa principale énergie. Pour être très schématique, on peut dire que l’énergie au XIXe siècle est celle de la force de travail (Marx), tandis qu’au XXe siècle, elle devient celle du consommateur. Ce n’est pas le pétrole qui fait marcher le capitalisme, mais la libido. L’énergie libidinale doit être canalisée sur les objets de la consommation afin d’absorber les excédents de la production industrielle. Il s’agit bien de capter la libido, c’est-à-dire de façonner des désirs selon les besoins de la rentabilité des investissements.
L’exploitation managériale illimitée de la libido est ce qui détruit le désir et l’humain en nous. De même que l’exploitation du charbon et du pétrole nous force aujourd’hui à trouver des énergies renouvelables, de même, il faut trouver une énergie renouvelable de la libido. Or la libido est articulée sur des techniques, des "fétiches", et plus généralement sur des prothèses.
A l’horizon d’un tel constat se pose évidemment la question de la grande difficulté de ne pas régresser, lorsque l’on procède à la critique de l’économie libidinale capitaliste, de toute évidence indispensable, par rapport aux acquis critiques de la pensée freudienne et de la psychanalyse – et en particulier comme pouvoir de critiquer le fonctionnement toujours tendanciellement régressif (et répressif) du surmoi.
Il va sans dire que de telles questions affectent la pensée du XXème siècle dans son ensemble, et notamment celle qui s’est élaborée en France, après la deuxième guerre mondiale, dans un rapport essentiel aux œuvres de Freud et de Lacan.
Le sujet n’est pas une création moderne. Ce n’est pas davantage un concept psychologique. Moins encore l’invention de Descartes.
C’est le produit d’une série de déplacements, de transformations et de refontes d’un réseau de notions. Une histoire de la subjectivité ne peut donc être qu’une archéologie du sujet.