Véronique Alzieu nous invite, tout au long de ces huit émissions et avec l'aide de nombreux invités, à reprendre l'histoire des grands conciles oecuméniques qui ont rythmé la vie de l'Eglise catholique, et plus généralement façonné le monde chrétien.
- 1_8 : Les conciles de Nicée et de Constantinople ont eu lieu en 325 et en 381. Comment ont-ils posé les bases de notre religion ?
- 2_8 : Au Vème siècle, eurent lieu deux conciles majeurs dans la définition de la foi chrétienne : Ephèse et de Chalcédoine.
- 3_8 : Les quatre conciles du Latran se sont déroulés à Rome entre 1123 et 1215. C'est la grande période de la réforme grégorienne qui tend à affirmer le pouvoir pontifical face au pouvoir temporel des empereurs germaniques. Mais ces conciles sont moins le fruit de préoccupation théologiques ou spirituelles que des circonstances politiques, même s'ils soulèvent aussi la question des croisades et de certaines hérésies...
- 4_8 : En 1245 se tient le concile Lyon 1, puis en 1311-1312 a lieu le concile de Vienne. A cette époque, l'ambition territoriale et politique des empereurs germaniques se heurte au pape désireux d'affirmer son rôle : représenter le pouvoir de Dieu sur Terre.
- 5_8 : Le concile de Trente marque un tournant capital dans l'histoire de l'Eglise. Sur fond de montée du protestantisme, il se tient entre 1545 et 1563. La France de François 1er est alors en guerre avec l'Empire de Charles Quint. Un conflit qui complique et retarde notablement la tenue du concile.
- 6_8 : Second épisode consacré au concile de Trente : cet événement capital dans l'histoire de l'Eglise mérite qu'on s'y attarde en détails. Très compliqué à convoquer, particulièrement long, il aurait pu être un concile très novateur. Mais la plupart des décisions qui y sont prises le sont en réaction au protestantisme et pour s'opposer à lui.
- 7_8 : Au XIXème siècle, se déroule le premier concile du Vatican. Il ne dure qu'un an et est intérrompu par la guerre de 1870. Il promulgue tout de même le dogme de la primauté et de l'infaillibilité pontificale. Il faudra attendre 1959 pour que, contre toute attente, soit convoqué un nouveau concile qui prendra le nom de concile Vatican II car il ne sera en aucun cas la suite du précédent.
- 8_8 : Vatican II : un concile surprenant ! Un concile qui a commencé par écarter à peu près tous les textes préparatoires censés servir de base au travail des pères conciliaires...
"Un parler ouvert ouvre un autre parler et le tire hors, comme fait le vin et l'amour" (III, 1, p. 794). Un parler ouvert est un parler affranchi et non pas retenu par la crainte, inhibé par l'avarice du coeur, contrôlé par les conventions ; un parler affranchi est un parler qui affranchit.
Montaigne nous interpelle, il nous provoque à la parole, non certes pour que nous ajoutions encore au "fourmillement" de commentaires académiques qui aujourd'hui finissent par étouffer son propos, mais pour que nous nous découvrions à l'épreuve des Essais et que nous nous exprimions, à la faveur de cette "entreglose".
On ne lit pas les Essais, ce sont eux qui nous lisent et nous déchiffrent. Tel est le "suffisant lecteur" ; qu'il inventorie son âme au miroir de celle de Montaigne, comme Montaigne découvrait la sienne propre à travers ses auteurs favoris, et c'en est fait du doctus cum libro si chacun n'est savant que de soi-même. La véritable "suffisance" n'est pas l'autorité donnée par un savoir accumulé, mais cette fécondité acquise d'une ouverture à qui nous interpelle. Ainsi les Essais, inachevés par essence, font leur jeu de cette mise en abyme de mille et une intériorités, qui se creusent en cet entretien infini.
Le privilège de ceux qui aujourd'hui s'expriment ne saurait leur donner qu'un devoir, celui de ne se point départir d'une grande humilité.
Blandine Kriegel nous montre, dans "La République et le Prince moderne. Les Français et la naissance des Provinces Unies", que les problèmes politiques ont des racines plus anciennes qu’on ne le croit généralement.
A une vision française singulièrement orientée sur l'épisode de la révolution française, Blandine Kriegel substitue une vision plus large en réintroduisant l'émergence de la question Républicaine au sein de l'histoire européene.
En étudiant le passage des "républiques de cité" aux "républiques d’etat" dans les Provinces-Unies (Hollande) au 16ème siècle, c’est aussi l’éventualité d’un nouveau renversement politique actuel que Blandine Kriegel envisage : une "Europe des républiques" pourrait-elle laisser la place à une "Europe républicaine" ?
Nous avons trop tendance à nous représenter l'Ancien Régime comme une structure monolithique, sans conflit d'aucune sorte.
Marion Sigaut nous apporte un regard un peu plus complexe en éclairant la "guerre" qui opposa la royauté au pouvoir des juges, majoritairement jansénistes.
Le jansénisme, incarnant une espèce de protestantisme qui n'aurait pas rompu avec Rome, a joué un rôle très important dans les deux siècles qui précédèrent la Révolution française, en en préparant le terrain.
Une conférence passionnante sur les tensions qui menèrent aux bouleversements de 1789.
L'alliance franco-ottomane passée entre François Ier et Soliman le Magnifique, contre les visées impériales de Charles Quint, est un des retournements classiques d'alliance dont l'histoire à le secret.
Mais un bon nombre de mythes entourent encore cet épisode historique.
Gilles Veinstein s'attache ainsi à le replacer dans son contexte et à en rendre toute la complexité et la richesse.
"Marignan 1515" est dans toutes les mémoires, sorte de lieu commun de notre conscience collective. Mais, trop bien connu, cet événement est demeuré en réalité méconnu, dans son déroulement comme dans ses conséquences immédiates et plus lointaines. D'autant plus que les récits traditionnels font une large place à la légende, et que les sources italiennes sur Marignan sont presque toujours passées sous silence.
C'est pourquoi Didier Le Fur reconstitue dans le détail le déroulement des faits qui conduisent à la première victoire du jeune roi la première année de son règne, acquise à un prix terrible : 16 000 morts en quelques heures, ce qui ne s'était jamais vu. Puis l'auteur met en lumière la propagande développée par le pouvoir royal afin de justifier cette expédition hasardeuse et coûteuse, et le bain de sang final. Il montre ensuite comment les historiens, depuis le XVIe siècle, utilisèrent cette bataille somme toute peu glorieuse pour fabriquer un des événements les plus prestigieux de la nation France.