Charles Maurras. Un nom qui sent le soufre et dont l'évocation suscite des murmures désaprobateurs. Il faut dire que Maurras incarne parfaitement à travers ses écrits et la création de l'Action française (la ligue et le journal) la droite nationaliste, xénophobe et anti-républicaine. Monarchiste, il est aussi le fer de lance de l'antidreyfusisme et de la défense du maréchal Pétain.
Dans cette émission, les intervenants nous révèlent, au-delà de la figure de l'homme et de l'oeuvre, tous les réseaux et les influences qui, en France ou à l'étranger, se rattachent au "maître de Martigues". Ils montrent, de manière définitive, que Maurras est bien ce "contemporain capital" dont le parcours est essentiel pour comprendre le premier XXe siècle.
Émission du "Libre Journal de François-Georges Dreyfus".
Un siècle après l’immense boucherie de 1914-1918 dont est coresponsable l'État capitaliste français, 110 ans après une première tentative de grève générale en Mai 1906 et une Charte d'Amiens du syndicalisme révolutionnaire appelant à une abolition du salariat au moyen d'une grève générale, l'historien Guillaume Davranche nous propose une émission d'histoire du mouvement révolutionnaire, libertaire et anti-guerre de 1881 jusqu'à 1914.
Après une introduction critiquant du rôle de l'État français dans l'engrenage menant vers l'affrontement de 1914-1918, l'on suit l'évolution du mouvement révolutionnaire (plus particulièrement de ses franges libertaires/anarchistes) de 1881 jusqu'en 1909 (phase insurrectionnaliste 1880-1889, phase grève-généraliste 1889-1901, phase "héroïque" du syndicalisme révolutionnaire 1901-1909).
La seconde partie de l'émission est consacrée aux mutations du courant anarchiste-communiste ainsi qu'aux revirements politiques qui ont ponctué la guerre sociale d'avant-guerre.
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.
Développement, migrations, paix, dialogue des civilisations, accès à l'eau et à l'énergie, environnement, changement climatique : c'est au sud de l'Europe que notre avenir se joue. Comprendre la Méditerranée, son passé, ses réalisations, c'est anticiper cet avenir.
Du "petit âge glacière", au XVIe siècle, à l'apogée d'une Méditerranée coloniale et latine au XIXe siècle, Henry Laurens revisite 400 ans d'histoire et nous livre une mise en perspective passionnante.
Une conférence qui s'inscrit dans le cyce "L'Histoire méditerranéenne de la France" de l'Université populaire de l'iReMMO.
Le 18 mars 1871 éclate à Paris une révolution populaire qui, quelques semaines plus tard et après une guerre civile sans merci, s'achèvera par la défaite de la Commune et une incroyable répression. Devant cet événement, la réaction des écrivains et hommes de lettres français est quasi unanime : à l’exception de quelques-uns, parmi lesquels Vallès, Rimbaud et Verlaine, tous prennent position ouvertement contre la Commune et certains avec une virulence qui surprend encore aujourd'hui.
Théophile Gautier, Maxime Du Camp, Edmond de Goncourt, Leconte de Lisle, Ernest Feydeau se retrouvent aux côtés de Gustave Flaubert, George Sand et Émile Zola pour dénoncer dans la Commune un "gouvernement du crime et de la démence" (Anatole France), responsable d'avoir plongé Paris dans un état pathologique, exploité par un groupe d’ambitieux, de fous et d’exaltés.
Paul Lidsky retrace ici l'un des chapitres les plus sombres et les plus méconnus de l'histoire littéraire française et à travers l'analyse des textes les plus divers, il s'efforce de comprendre les réactions de l'homme de lettres confronté à la brutalité d'une révolution populaire.
L'antisémitisme fut largement répandu chez les socialistes français du XIXe siècle. Les écrits du célèbre utopiste Fourier abondent en remarques désobligeantes ou diffamatoires contre les Juifs, qui incarnent selon lui l'usure et le commerce. Quant à Proudhon, dont la judéophobie viscérale influencera nombre d'auteurs socialistes, il déclare que "le Juif est par tempérament antiproducteur... c'est un entremetteur, toujours frauduleux et parasite...".
De nombreux socialistes anticléricaux, marqués par le darwinisme social, reprochent aux Juifs d'avoir enfanté le christianisme. Le blanquiste Gustave Tridon, résolument raciste, estime ainsi que "Jésus est un juif, un Sémite ; les Sémites sont une race inférieure, un ensemble de peuples superstitieux qui ont imaginé des religions barbares, sanguinaires, oppressives."
Avant l'affaire Dreyfus, quelques socialistes commencent à réfléchir et à douter de la validité de l'antisémitisme, mais la plupart ne se ressaisissent véritablement qu'à partir de la fin du XIXe siècle, au moment où la judéophobie bascule à droite.
Cette petite anthologie, qui restitue dans leur contexte les écrits des propagandistes antijuifs s'inscrivant à gauche, bouscule les idées reçues en démontrant que les grands ancêtres du socialisme ont largement contribué à la naissance de l'antisémitisme moderne, également analysé dans le cadre de cette conférence.
Une conférence qui s'inscrit dans le "IVème séminaire international sur l'antisémitisme" installé au Centre de la Culture Contemporaine de Barcelone.
Chez Nietzsche, les analyses philosophiques et littéraires fascinantes se mêlent à des thèmes répugnants comme "le nouvel esclavage", "l’anéantissement des races décadentes", "l’anéantissement de millions de ratés". Nous sommes en présence d’un philosophe qui, en remettant en question deux millénaires d’histoire, repense et critique les plates-formes théoriques qu’il élabore lui-même au fur et à mesure.
La contextualisation historique et la reconstruction de la biographie intellectuelle de Nietzsche sont donc la condition pour saisir la cohérence tourmentée ainsi que la grandeur d’un penseur qui, à partir de son "radicalisme aristocratique" et tout en caressant des projets d’une indicible violence, entonne un contre-chant sacrilège de l’histoire et des mythologies de l’Occident.
Qu'y a-t-il de commun entre Fantômas et Sainte-Beuve ? Entre Benjamin Constant et Benoist-Méchin ? Entre Mauriac et Morand ? Entre Nabokov et Rebatet ? Entre Bardèche et Truffaut ? Entre Emile Faguet et Roland Barthes ? Entre Audiberti et Von Salomon ? Entre Brasillach et Jünger ? Eh bien, il y a ceci de commun, qu'à un moment ou un autre, ils ont retenu l'attention de Philippe d'Hugues qui les a étudié tantôt "à la cavalière" (c'était encore le temps des hussards), tantôt plus en profondeur, selon l'humeur et les circonstances.
Ces études, rassemblées dans le volume Causeries du dimanche, constituent un kaléidoscope bigarré, un panorama hétéroclite de la vie intellectuelle du XXe siècle, telle qu'on pouvait l'observer à partir d'un observatoire privilégié et de quelques autres, épisodiques mais bien situés.
C'est cette époque qui recelait, à son insu, bien des richesses dont vient nous parler le critique de cinéma et défenseur du patrimoine et de la langue française Philippe d'Hugues.
Émission "La Méridienne", animée par Gérard Vaudan accompagné d'Eugène Krampon et d'Olivier François.
Dans l'aube dorée du 12 avril 1861 éclate le premier obus de la guerre de Sécession. De part et d'autre, on croit à une guerre courte, fraîche et joyeuse. Ce conflit durera quatre ans. Ce sera le plus sanglant de toute l'histoire américaine. Les pertes seront supérieures d'un tiers à celles des Américains durant la Seconde Guerre mondiale, 618.000 contre 417.000, pour une population sept fois moins nombreuse.
En 1861, les États-Unis ne forment pas une seule nation, mais deux qui sont parfaitement distinctes, le Sud et le Nord. Tout les oppose : le peuplement, les traditions, la civilisation, le climat, l'économie.
Dominique Venner nous rappelle l'histoire de cette nation sudiste, sa résistance à l'agression du Nord industriel et, enfin, celle de son meurtre délibéré. C'est l'histoire vraie d'Autant en emporte le vent.
Le Sud, moins peuplé que la Suisse d'aujourd'hui, succombera sous le nombre, mais son rêve assassiné continue de vivre dans le coeur des hommes généreux.
Émission du "Libre Journal des historiens", animé par Philippe Conrad.