Voltaire, souvent présenté comme l'incarnation de l'esprit français et républicain, serait-il vraiment celui que l'on croit être ?
C'est en se plongeant dans sa correspondance abondante que Marion Sigaut nous permet de mesurer l'écart abysal qui existe entre l'image qui nous est laissée du philosophe des Lumières et la réalité.
Bien loin de pratiquer la tolérance pour laquelle il a rédigé un traité, ce sont au contraire les (anti)valeurs de mensonge, de manipulation et de haine qui auront dominé sa vie d'agitateur mondain.
Le discours officiel sur Voltaire (enseignement et médias) est gravement lacunaire : il tait en effet, ou estompe beaucoup, ce qui chez lui dément l'image de l'inlassable promoteur de la tolérance et de l'humanisme.
C'est ce qu'œuvre à montrer Xavier Martin. Poursuivant, dans les sources du XVIIIe siècle, les investigations tenaces qui ont donné déjà des fruits inattendus, il met au grand jour la face ou les facettes ordinairement cachées du "roi" des philosophes : mépris réfléchi des humains en masse, ainsi qu'en détail, haine de nombreuses catégories, souvent morbide, jusqu'à certains fantasmes d'extermination, accointances policières et gouvernementales dont il use pour réduire au silence les jeunes auteurs irrespectueux à son endroit, orgueil social, allergie maladive à la contradiction, délire verbal contre Rousseau, goût anormal pour le néant, acharnement pathologique contre les morts à la consternation de ses propres amis, etc...
Le travail de Xavier Martin jette une lueur inattendue, qui donne beaucoup à réfléchir, sur l'humanisme des Lumières et sur l'image un peu flattée qu'à l'ordinaire on en propose.
La présente réflexion s'arrête sur l'une des questions les plus délicates et les plus controversées de la pensée de Rousseau : la relation entre religion et politique.
La guerre, l’apostasie, l’athéisme et surtout la "religion civile" sont étudiés, avec la volonté de ne pas présenter une interprétation univoque ou consensuelle de cet élément clé de la théologie politique de Rousseau. Il s’agit plutôt de montrer à quel point cette construction conceptuelle originale et singulière suscite des discussions et des compréhensions contradictoires.
Figure emblématique de la France des Lumières, chef de file du parti philosophique, le nom de Voltaire reste attaché à son combat contre "l’Infâme" (nom qu’il donne au fanatisme religieux incarné à ses yeux par l'Église catholique), et pour la tolérance et la liberté de penser (comme lui!).
Déiste en dehors des religions constituées, son objectif politique est l'établissement d’une monarchie modérée et libérale, éclairée par les "philosophes".
Intellectuel engagé, il prend seul et en se servant de son immense fortune, la défense des victimes qui pourront servir ses visées : l'affaire Calas en est un exemple emblématique. Mensonges, diffamations et distorsion des faits lui permettront de manipuler l'opinion pour arriver à ses fins.
Alors que la société européenne commençait à vivre des bouleversements intellectuels de grande ampleure, il est intéressant de comprendre le rapport que les acteurs des Lumières entretenaient avec l'Islam.
Henry Laurens nous introduit à la question en insistant sur l'usage que les penseurs de l'époque ont fait du monde oriental et de sa religion.
Conférence prononcée dans le cadre de la série "Place et perception de l'Islam du Moyen-âge au XIXème siècle."
À la mort de Louis XIV, Paris s'éveille, bruissant d'idées nouvelles, de salons, de cénacles, de débats, d'une vie intellectuelle et mondaine étincelante. Pour des décennies, la capitale française va devenir le point de mire de l'Europe civilisée, et le français s'imposer comme la langue de l'esprit, de l'intelligence et de la conversation.
De cette fascination envers la France et notre langue, mille personnalités témoignent : monarques comme Frédéric II et Catherine de Russie ; princes et grands seigneurs tels Eugène de Savoie ou le maréchal de Saxe ; voyageurs lettrés comme l'Anglais Hamilton, l'Italien Caraccioli ; écrivains, savants, diplomates comme Franklin, Galiani, Grimm ou Beckford.
De cette période, Marc Fumaroli nous donne un portrait érudit et étincelant. Ainsi se compose peu à peu un magnifique tableau de la civilisation des Lumières, doublé d'une réflexion sur les vertus et les prestiges de cette langue française que trop de nos contemporains ne savent plus ou n'osent plus aimer.
Nombre de questions sont ici abordées, dans des domaines aussi divers que la philosophie, l'histoire des idées, la physique quantique, la liberté d'expression où les sciences politiques.
- Comment définis-tu le relativisme cognitif, et en quoi est-ce une erreur ?
- Qu'est-ce qu'on appelle le post-modernisme, ou POMO, et en quoi est-ce une impasse ?
- Le relativisme cognitif est-il une spécificité française ?
- Quelles sont les trois ou quatre plus récurrentes bêtises que tu entends sur le monde quantique ?
- Peux-tu tirer un bilan de l'affaire Sokal, 15 ans après ?
- Quel lien fais-tu entre ton travail scientifique et tes engagements politiques ?
- Quels sont tes partenaires dans cette démarche, outre Chomsky ?
- Science politique, science historique : loi Gayssot et lois mémorielle Quels sont les œuvres/ouvrages qui t'ont le plus marqués dans ta construction d'intellectuel ?
Et en bonus, une phrase lapidaire à retenir pour les férus d'histoire des idées : "Le relativisme, c'est l'idéalisme + la décolonisation" !