De quoi l'Europe est-elle le nom ? Débat entre Anselm Jappe et Cédric Durand au café-restaurant Le Lieu-dit à Paris.


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15.10.2013

La responsabilité propre de l’Union européenne dans le marasme actuel est interrogée. La crise de la dette tend à être interprétée comme un pur artefact financier, tandis que d’autres lectures proposent d’y voir (aussi) un signe d’essoufflement de l’économie réelle.
La gauche critique se montre disserte en préconisations. Des latitudes présumées sont identifiées et le carcan néolibéral, dénoncée. 
Quels espoirs peuvent réellement nourrir les économies fragilisées à partir de la restitution de leurs souverainetés monétaires ? Et l’État-nation est-il vraiment l’échelle de la démocratie ?
Ce que la présente situation européenne doit aux politiques fédérales (BCE, Commission européenne) ou aux mécanismes délétères du capitalisme mondialisé restent à discerner.
A ces questions, les deux invités répondent de manière très différente.
Bien qu'ils évoquent la "grande fatigue du capitalisme" (Cédric Durand) ou l’ "épuisement de sa dynamique" (Anselm Jappe), les actions politiques qu'ils proposent sont fort différentes.
Cédric Durand appelle à sortir de l’euro et de l’Union européen en raison, avance-t-il, du caractère intrinsèquement néolibéral de cet institution, et de la quasi impossibilité de voir émerger un mouvement social européen "synchrone" capable de s’opposer à des instances dirigeantes jugées anti-démocratiques. Le retour à la nation ne serait donc qu’une façon de se dégager du corset néolibéral, un levier stratégique qui devrait ensuite déboucher sur une internationale des prolétaires.
Mais Anselm Jappe considère que les déficits démocratiques dénoncés s’observent déjà à l’échelon national ! Pour le représentant de la critique de la valeur, ces déficits sont en outre rigoureusement conformes à la logique capitaliste. Ainsi, le "césarisme" des décideurs répondrait à la crise "objective" du capitalisme, condamnée pour des raisons internes à prendre un tour toujours plus dramatique. Dans cet ordre d’idées, l’avènement du néolibéralisme signale moins l’arrogance retrouvée des élites du pouvoir et de l’argent que la fin irrémédiable de la prospérité fordiste. Il affirme donc qu’aucune alternative favorable aux populations ne saurait voir le jour dans le cadre du capitalisme, et que sa réforme est impossible.

Le débat est organisé par le collectif Grand Angle Libertaire.

À partir de Marx. Avec Francis Cousin à Nancy.


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21.06.2014

Pour une compréhension radicale de la crise du capital et pour l’abolition révolutionnaire de l’économie et de la politique, Francis Cousin rappelle le philosophe Karl Marx à la rescousse !
C'est à une lecture radicale de cet auteur - et donc anti-marxiste - que nous sommes conviés, dans une démarche réellement révolutionnaire.
Un éclairage bienvenue que nous invite à combattre de front les aliénations que sont la marchandise, le salariat, l'état et l'argent, produits du développement capitaliste.

Crédit à Mort : la décomposition du capitalisme et ses critiques. Avec Anselm Jappe pour La Vie Manifeste.


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07.06.2012

C’est à partir de la critique du fétichisme de la marchandise et de la valeur qu'Anselm Jappe cerne notre moment social-historique.
S’il s’agit bien d’une critique marxiste, celle-ci abandonne la centralité du concept de luttes de classes considérant qu’il ne peut plus suffire de changer les modes de distribution des richesses. Cela, parce que la critique de la valeur révèle une contradiction dynamique et interne au capitalisme, dont la crise ouverte en 2008 en serait l’accomplissement. Une contradiction qui conduit nécessairement le capitalisme à la diminution continue de la valeur produite. De richesse il n’y en à plus suffisamment pour relancer le capitalisme social des années 60 : un capitalisme de plein emploi, de salaires élevés et de l’école ascenseur.
Comment comprendre la constitution de la valeur à travers le concept de travail abstrait ? Et quel est le rôle de la technologie dans la diminution de la valeur ? A quoi sert le crédit et la finance dans la prolongation de l’agonie du capitalisme ?
Anselm Jappe, en plus de répondre à ces questions, propose également une critique de la culture, de la modernité et du sujet, s’appuyant sur la théorie du fétichisme de la marchandise comme structure déterminante des formes même de l’agir et de la pensée. Ce que le capitalisme emportera avec lui dans son écroulement, c’est la socialisation telle qu’elle s’est constituée depuis la révolution du capitalisme anglais de Manchester. Un écroulement susceptible de mettre à nu le "sujet automate" du capitalisme incapable de se socialiser autrement que par l’échange d’unité de valeur...

Les retraites et le travail. Avec Bernard Friot interrogé par Etienne Chouard et Claude Rochet pour Réseau Salariat.


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2013

Bernard Friot analyse les enjeux liés à la réforme des retraites françaises et revient sur l’historique de leur réforme depuis 1987.
De son point de vue, la retraite par cotisation et répartition constitue une des plus belles conquêtes du mouvement ouvrier. En effet, on peut considérer les retraites comme un salaire continué qui permet aux personnes qui les reçoivent d'être libérées de l'institution capitaliste du marché du travail.

L'argent, la monnaie. Avec Jean-Marc Daniel au Centre Pompidou.


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11.02.2013

Deux flux - marchandises et services d'une part, monnaie d'autre part - circulent en sens inverse l'un de l'autre.
D'où vient la monnaie et qui la crée ? Quelles sont ses fonctions ? Est-elle neutre ou joue-t-elle un rôle actif dans les ajustements de l'économie réelle ?
Réintroduite dans les années quatre-vingt, la mondialisation financière en instaurant la libre circulation et la libre fluctuation des capitaux a fait l'objet de nombreuses controverses. Quelle est la logique du pouvoir de la sphère financière ? Et quelles en sont les conséquences sur le fonctionnement de l'économie et des sociétés contemporaines ?
Jean-Marc Daniel répond à ces questions, de son point de vue d'économiste libéral.

Quelle transition sociale et écologique pour sortir de la crise ? Avec Jean-Marie Harribey chez les Amis du Monde diplomatique à Grenoble.


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13.11.2013

La crise dure, parce que le capitalisme mondial a repris sa course folle en détruisant les systèmes sociaux, en pompant toutes les ressources de la nature et en renvoyant à plus tard des mesures pour freiner le réchauffement climatique.
Les politiques d'austérité aiguisent toutes les contradictions et l'Union européenne se révèle incapable de penser l'avenir.
Pourtant, des pistes existent pour amorcer une transition vers un mode de développement équilibré, en termes de répartition des richesses, d'emploi, de transports et d'énergie.
Cela suppose de maîtriser collectivement et démocratiquement les investissements d'avenir, notamment ceux qui concernent l'éducation, la recherche et les infrastructures, sans les abandonner au marché.

L'école autrichienne d'économie. Avec Gérard Dréan à l'Institut Turgot.


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08.04.2013

Gérard Dréan nous entretient ici des origines et idées principales de l’école économique dite "autrichienne", en présentant leur développement progressif au sein du contexte historique de la fin du XIXe siècle et des évènements qui ont bouleversé le monde entre 1914 et 1945.
Il brosse un tableau des controverses qui ont forgées ses convictions, qui en ont fait une école originale, et qui reste une source d'inspiration pour beaucoup de libéraux aujourd'hui.

Anthropologie de la valeur-travail. Avec Dominique Pagani à la Librairie Tropiques.


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04.2011

Dominique Pagani nous fournit les principes d'une anthropologie de "l'être social" : de quoi informer notre jugement sur l'état actuel de nullité de la classe politique face aux aspirations populaires, et les moyens d'y faire face.
À l'usage de tous ceux et toutes celles que quarante années de société du spectacle, de délabrement de la philosophie politique et de la théorie critique ont plongé dans une profonde déréliction.
Et pour en sortir enfin, il nous emmène avec de Nerval sur la tombe de Rousseau, par les chemins détournés du scholè, du loisir studieux et délicieux, à la re-découverte des fondements théoriques, historiques, littéraires, artistiques et idéologiques, d'une pratique révolutionnaire.