L'époque tend à la subordination des activités scientifiques et des pratiques éducatives à la logique du capitalisme néolibéral. La connaissance, sous l'effet des politiques publiques et de la concurrence mondiale, change de statut et de fonction. Elle est mise en marché, regardée sous l'angle exclusif de sa valeur économique, soumise à un management bureaucratique oppressif.
Ce constat du basculement dans l'hyper-utilitarisme nous conduira à examiner les racines théoriques de cette conception et les facteurs historiques qui en assurent aujourd'hui le succès. Il nous amènera également à examiner les formes et les effets de cette mutation dans le champ de la recherche et dans celui de l'enseignement. Il nous invite à la résistance et, en fin de compte, à l'invention collective d'une connaissance réellement émancipée.
Serge Audier tente un essai d'interprétation du positionnement politique de Raymond Aron, en se basant moins sur ses textes théoriques que sur ses prises de position sur les sujets d'actualité.
Dans un la deuxième partie de la conférence, Serge Audier montre que l'étude par Raymond Aron de la critique du gauchisme envers le capitalisme d'alors (1969) lui feront écrire qu'un renouvellement possible du libéralisme y est envisageable en son sein, au travers des attaques anti-hiérachique et auto-gestionnaire notamment.
Une vision quelque peu différente et plus nuancée que celle du Raymond Aron "anti-68" qui nous est traditionnellement présentée.
L’idéologie antitotalitaire en France (1968-1981).
Ce livre important, d’un émule de Tom Paxton, permet de mieux comprendre la réalité de notre histoire idéologique récente et par-là l'état de la vie intellectuelle hexagonale.
Une mise en perspective salutaire et indispensable pour comprendre la profonde déréliction dans laquelle les luttes sociales ont sombré.
Philippe Nemo propose, dans son livre "Les deux républiques françaises", une relecture de l'histoire politique française depuis deux cents ans.
Son opposition entre deux conceptions antinomiques de la République et de la démocratie, soit la vision libérale de "1789" opposée à la vision jacobine et millénariste de "1793", se révèle d'une très grande efficacité pour comprendre la continuité des conflits idéologiques en France et réinterpréter un certain nombre d'événements politiques dont nous n'avons pas toujours perçu la nature des enjeux.
Philippe Nemo s'exprime ici en tant que penseur libéral sur sa conception des rapports entre République et laïcité, qui le conduit à faire le procès de la politique scolaire et universitaire française poursuivie avec une extraordinaire constance par tous les gouvernements républicains qui se sont succédés depuis le début du XXème siècle jusqu'à aujourd'hui.