L'impact de l'archétype biblique sur les formes de pensée politique moderne. Avec Georges Corm à l'Université de Lausanne.


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28.11.2013

Le monde des sociétés monothéistes, au-delà des diversités apparentes, présente des caractéristiques communes trop souvent oubliées des politologues comme des théologiens ou des sociologues des religions.
Derrière la laïcisation de la pensée, continue souvent de se cacher inconsciemment un archétype de gestion des sociétés monothéistes, très marqué par le désir de réaliser sur terre l’idéal de l’unicité divine prêché par le judaïsme, l’islam et le christianisme.
L’Ancien Testament nous donne malheureusement la vision d’un Dieu exclusiviste de toute autre divinité, qui se choisit un peuple destiné à accomplir une mission universelle dans une perspective eschatologique. L’exclusion de l’autre, non converti à la foi dans le Dieu unique, voire son annihilation physique, constituent une pratique courante dont l’Ancien Testament nous donne des exemples (le Herem ou guerre sainte).
Les idéologies modernes, telles celles propres à différents types de nationalismes ou de marxismes, formellement laïcisées, semblent avoir continué de fonctionner suivant cet archétype : peuple ou classe sociale élue, systèmes philosophiques englobant et fermés, mission "civilisatrice" à accomplir pour le bonheur de l’humanité.
La fin de ces idéologies a ouvert la porte à différentes formes de "retour du religieux" et à la lecture littéraliste - et non plus symbolique - des textes sacrés des trois monothéismes. Judaïsme, Islam et Christianisme sont ainsi instrumentalisés depuis quelques décennies à des buts de puissance purement profanes.

L'anthropocène comme périodisation de la géohistoire environnementale et de la crise anthropogénique de la biosphère actuelle. Avec Jacques Grinevald à l'Université de Lausanne.


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30.05.2013

La terminologie scientifique de l’Anthropocène de Crutzen et Stoermer (2000), représente, du point de vue d’un épistémologue et historien des sciences, une occasion privilégiée d’observer l’émergence d’une innovation conceptuelle et sa réception dans les géosciences, dans la coopération scientifique internationale et dans la culture politico-économique de la mondialisation d’une "humanité" qui prend conscience d’elle-même et de sa place dans l’évolution de la Biosphère.
Le débat implique une transdisciplinarité entre géosciences, biosciences, sciences humaines et sciences économiques et sociales sans précédent dans notre tradition académique européenne.
Le défi, intellectuel et institutionnel, est immense.