La crise dure, parce que le capitalisme mondial a repris sa course folle en détruisant les systèmes sociaux, en pompant toutes les ressources de la nature et en renvoyant à plus tard des mesures pour freiner le réchauffement climatique.
Les politiques d'austérité aiguisent toutes les contradictions et l'Union européenne se révèle incapable de penser l'avenir.
Pourtant, des pistes existent pour amorcer une transition vers un mode de développement équilibré, en termes de répartition des richesses, d'emploi, de transports et d'énergie.
Cela suppose de maîtriser collectivement et démocratiquement les investissements d'avenir, notamment ceux qui concernent l'éducation, la recherche et les infrastructures, sans les abandonner au marché.
L'oeuvre de Paul Yonnet, sociologue, essayiste et écrivain, se situe au confluent de trois convictions :
1) L’analyse de l’expérience personnelle est le premier pas vers la connaissance de l’homme, des sociétés qu’il forme et de leur histoire. Certitude très tôt acquise, d’abord par la lecture fondamentale, à quinze ans, du "Voyage au bout de la nuit" de Céline, puis, déplacée dans le champ de la sociologie, lors de ses premières études des phénomènes du loisir. Ainsi a-t-il découvert, en étudiant "la France du tiercé", dont il était naturellement proche, à quel point les acteurs de base du phénomène possédaient une connaissance spontanée savante, et à quel point, à l’inverse, une sociologie de l’extériorité, traitant le social avec désinvolture, véhiculait de contresens et de préjugés. D’où le recours à la méthode de la "participation observante" - séparée des phases ultérieures de l’objectivation.
2) Passionné de démographie, d’histoire (de toutes les histoires), de droit, de psychologie, de philosophie, de littérature, d’anthropologie, mais aussi par les apports des sciences à l’explication des phénomènes sociaux, Paul Yonnet ne conçoit pas que la recherche ni l’élucidation puissent avoir lieu à l’intérieur d’une "discipline" seule, artificiellement recluse derrière les remparts qu’elle a (ou aurait) construits. Ardente obligation de l’interdisciplinarité.
3) La vérité gît dans les livres. Mais il est plusieurs chemins pour y accéder, et notamment la voie littéraire. Il s’ensuit quelques conséquences : il n’est de pensée qu’écrite ; la sociologie, comme la philosophie ou l’ethnologie, est aussi un style et un art littéraire (Raymond Aron, Claude Lefort, Claude Lévi-Strauss) ; l’analyse des oeuvres de la littérature est un temps essentiel de la recherche ; nous pouvons entrer directement dans le cercle magique pour y côtoyer les écrivains (c’est Le Testament de Céline).
La société industrielle a connu jusqu’à présent deux grands modèles organisationnels : le productivisme qui domine le 19e siècle et, au 20e, l’organisation de la production et la stimulation permanente de la consommation par la stimulation et la captation de la libido des individus, destinée à parer à la baisse tendancielle du taux de profit.
Ce dernier modèle, basé sur la prééminence du marketing, s’est effondré à la crise de 2008.
Quelles sont les alternatives ? Comment peut-on parer à l'effondrement complet de notre société ? Peut-on envisager une économie de la contribution ?
Un document important qui permet de (re)découvrir la portée du travail de Pierre Clastres. En effet, la compréhension clastrienne des sociétés primitives constitue une pièce importante à la critique de l’axiomatique de l’intérêt. Ces sociétés qu’il a rencontrées apparaissent comme socialement organisées contre l’intérêt (économique et politique) : contre l’accumulation des biens matériels et contre l’exercice du pouvoir de coercition.
Entretien n°1) juin 1976, France Culture, Les chemins de la connaissance, réalisé par Paul Chavasse.
Entretien n°2) janvier 1967, France Culture, Sciences et techniques, réalisé par Jean Charbonnier.
Entretien n°3) février 1975, France culture, Atelier de création radiophonique, réalisé par Jean-Jacques Lebel.
Dominique Pagani nous fournit les principes d'une anthropologie de "l'être social" : de quoi informer notre jugement sur l'état actuel de nullité de la classe politique face aux aspirations populaires, et les moyens d'y faire face.
À l'usage de tous ceux et toutes celles que quarante années de société du spectacle, de délabrement de la philosophie politique et de la théorie critique ont plongé dans une profonde déréliction.
Et pour en sortir enfin, il nous emmène avec de Nerval sur la tombe de Rousseau, par les chemins détournés du scholè, du loisir studieux et délicieux, à la re-découverte des fondements théoriques, historiques, littéraires, artistiques et idéologiques, d'une pratique révolutionnaire.
La société contemporaine apparaît dominée par ce que Marx a appelé le "fétichisme de la marchandise".
Mais on y observe aussi une montée du narcissisme au sens de Freud.
La négation de la réalité extérieur et la montée en puissance de la société marchande sont les deux volets de l'analyse sociologique et psychologique que propose Anselm Jappe pour comprendre notre monde contemporain.
La grande crise que nous traversons n’aurait-elle pas dû réveiller le fantôme de Marx ? Comment expliquer cette absence du maître du socialisme scientifique, au moment où le capitalisme apparaît plongé dans une crise qui pourrait s’avérer être la grande crise terminale tant attendue ?
Norman Palma propose une lecture de Marx qui souligne les silences du philosophe sur l’une des questions centrales de notre temps : la monnaie.
Fils de la pensée de son temps, Marx était marqué par les derniers économistes classiques et leur théorie de la monnaie comme par un voile. Hégélien, il était en rupture avec Athènes et la pensée d'Aristote. De ces deux filiations naquit une cécité, sur les questions monétaires, aujourd’hui criante.
Norman Palma nous propose une nouvelle lecture de Marx, pour en sauver son oeuvre critique.
Y a-t-il un bilan ou une morale à tirer des évènements que nous traversons ? Notre société occidentale va-t-elle en sortir renforcée ou bien encore plus affaiblie ?
Chantal Delsol et Michel Maffesoli apporteront leur regard ou leur jugement sur une crise qui ne se résume pas, loin s'en faut ! à une lutte pour le pouvoir d'achat.