Françoise Bonardel, dont les travaux récents s’orientent vers l'étude des finalités de la culture (identité, sagesse), s'interroge sur la crise de l’identité européenne.
A cette issue qui semble fatale, elle propose une troisième voie qui serait proprement européenne : la renaissance spirituelle à travers la "grande culture" de la Renaissance et des Lumières, entre ces deux écueils que sont l’enracinement patriotique et le relativisme d’une société de consommation mondialisée.
Francis Cousin voit l'histoire et la vie comme un combat immanent entre l’Être et la Marchandise.
Le monde semble, selon lui, le lieu du combat "radical" entre ces deux substances primitives.
Comme le Mal porte la division au sein du Bien pour régner, la spécialisation dans la communauté des hommes (l’Être) est le fruit de l’action de la Marchandise, et cette division fait l’Être s’entre-déchirer.
D’où la critique radicale de la Marchandise, propre, selon lui, au cosmos sacral indo-européen, vu comme la réaction de l’Être face à son adversaire, la Marchandise.
Alexandre Douguine brosse ici un tableau de l'eurasisme comme vision du monde alternative à l'idéologie unipolaire actuellement au pouvoir.
L'eurasisme, c'est Rome contre Carthage, le nomos de la Terre, du continent, contre le pouvoir qui vient de la mer, la thalassocratie. Ce constat géopolitique et historique permet ensuite d'embrasser une politique qui respecte les traditions propres à chaque grande aire civilisationnelle, au contraire du rouleau compresseur libéral qui impose ses schèmes de pensée par la guerre impérialiste et la nécessité du développement.
Quel rapport une société entretient-elle, vis-à-vis de son passé ? Comment appréhender le présent en lui donnant un sens ?
Pour répondre à ces interrogations, le conférencier a dressé un tableau de toute la complexité de la souffrance et de la pesanteur du passé, ainsi que du jeu entre passé et présent et la possibilité qu’a le passé à éclairer le présent.
"Le présent n’est envisageable que si on lui donne du sens. Dans l’immédiat, ce sens renvoie à une continuité avec le passé".
Trois mille ans après sa composition, ce grand poème épique grec en 24 chants fait toujours vibrer le lecteur qui accepte de se laisser emporter, et il charme toutes les générations, sous les formes les plus diverses, parfois très (trop) adaptées.
D’innombrables traductions en existent, dans de multiples langues, et chaque époque revisite, en fonction de ses propres attentes, ce roman d’aventures d’une profondeur psychologique, symbolique et dramatique inépuisable.
Philippe Brunet a consacré une grande part de sa vie à Homère. Il va même jusqu’à… lui redonner voix !
Emission "Tout un monde".
La modernité s’est voulue consommatrice et, finalement, liquidatrice du passé. Elle tend toujours plus à ignorer ce qui en lui constitue une dimension fondatrice du présent. Sur le passé le plus lointain, elle se révèle même franchement amnésique.
L’héritage indo-européen fait pourtant partie de la mémoire la plus longue, et c’est pourquoi sa reconnaissance relève, elle aussi, du devoir de mémoire. Cet héritage, culturel au sens le plus large – la langue est toujours plus qu’un simple moyen de communication –, n’est évidemment pas exclusif d’apports ultérieurs, ni d’ailleurs non plus d’apports antérieurs. Tout héritage est composite, encore faut-il accepter d’en faire l’inventaire. Dans une époque de transition qui ressemble parfois à la fin d’un monde, il serait temps de connaître ce que fut le monde des débuts.
Oû l'on entend une critique ascerbe de l'Islam et du système traditionnel qu'il véhicule de la part d'un philosophe libéral (Alain Laurent).
Ces attaques sont proférées par l'exemple d'anciens musulmans s'étant affranchis de leur "carcan religieux", ou pronant plus simplement une réforme de l'Islam ("Islam des lumières") : c'est ceux qu'Alain Laurent appelle les "musulmans libres".