L'épuisement civilisationnel. Avec Thibault Isabel sur Radio Courtoisie.


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02.10.2015

On peut raisonnablement estimer que, depuis la nuit des temps, tous les représentants de notre espèce connaissent épisodiquement des mo­ments de déprime ; le mal-être, le flou identitaire et la douleur d’exister font jusqu’à un certain point partie intégrante de notre condition. On peut imaginer aussi que certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres à ce que nous appelons aujourd’hui la "dépression", que ce soit pour des raisons purement psychologiques, liées à l’éducation, ou pour des raisons physiologiques, liées au circuit neurologique et hor­monal du corps.
Mais il y a néanmoins tout lieu de penser que notre époque est la proie d’un sentiment exacerbé de malaise intérieur. Depuis le tournant des années 1830 et l’entrée brutale dans la révolution industrielle, l’Occident semble ainsi submergé par une vague plus ou moins généralisée de "spleen", que les auteurs romantiques qualifiaient avec optimisme de "mal du siècle", sans savoir que nous l’éprouverions encore près de deux cents ans après eux… Notre art s’en est largement fait l’écho, tout au long du XXe siècle, de même que nos publications médicales, nos magazines, nos reportages télévisés et nos conver­sa­tions. La "dépression" est partout, superficiellement soignée par les traitements pharmacologiques à la mode, comme une rustine apposée sur un navire en voie de perdition.
Thibaut Isabel se proposent de faire le point sur quelques-uns des aspects les plus marquants de cet étrange nihilisme contem­porain, dont le surpassement constituera sans doute le principal défi des siècles à venir.

Émission du "Libre Journal des idées politiques".

Pierre-Joseph Proudhon : un portrait politique. Avec Thibault Isabel pour le Cercle Henri Lagrange.


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03.2016

Thibault Isabel nous dresse un portait du grand penseur du socialisme qu'était l'autodidacte Pierre-Joseph Proudhon.

Thèmes abordés :
 00:00:41 - Qui était Pierre-Joseph Proudhon ?
 00:04:17 - Proudhon dans le paysage socialiste ?
 00:08:04 - Marx contre Proudhon
 00:13:45 - Proudhon et la religion
 00:18:00 - Dialectique proudhonienne et dialectique marxiste
 00:22:24 - Proudhon et la propriété
 00:27:27 - L'anarchisme proudhonien
 00:30:54 - L'anticapitalisme proudhonien
 00:33:43 - Qu'est-ce que le "mutuellisme"?
 00:37:09 - Proudhon : un "petit-bourgeois" ?
 00:40:25 - Proudhon et la "Banque du peuple" ?
 00:43:04 - Proudhon et la lutte des classes
 00:45:27 - Anthropologie proudhonienne?
 00:48:49 - Critique de l’État et critique du Capital chez Proudhon ?
 00:54:53 - Le fédéralisme proudhonien
 00:58:49 - Fédéralisme et échelles du pouvoir
 01:04:20 - Fédéralisme proudhonien et fédéralisme maurrassien
 01:07:49 - Place de la Nation dans le fédéralisme proudhonien
 01:11:12 - Fédéralisme proudhonien et fédéralisme européen contemporain ?
 01:12:52 - La postérité de Proudhon
 01:14:42 - Proudhon était-il de gauche ?

L'identité : espoir ou menace ? Avec Alain de Benoist et Thibault Isabel à Lille.


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20.01.2016

Depuis 40 ans, l'identité est au cœur du travail de réflexion du mouvement dit de la "Nouvelle Droite". Un travail idéologique salué par Michel Onfray, Eric Zemmour ou plus récemment… Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du parti socialiste a avoué : "aujourd'hui l'idéologie dominante n'est pas celle de la gauche mais celle –les spécialistes me comprendront– de la Nouvelle Droite, celle de l'identité avant l'égalité."
Une analyse sommaire qui mérite des explications, explications qui nous sont ici fournies par Alain de Benoist et Thibault Isabel.
Alain de Benoist nous rappelle en préambule que l’identité ne se pose comme problème qu’au moment où elle ne va plus de soi, et souligne les différentes dimensions de l’identité : multidimensionnelle (car associant des composantes héritées et choisies), dialogique (on ne se constitue que par rapport à autrui), variable et dynamique au cours de la vie de l’individu ou de de la communauté.
En matière de menace sur les identités collectives, Alain de Benoist ne pense pas que notre identité soit d’abord menacée par l’identité des autres, même si une telle menace peut exister : le danger le plus grand est "le système à tuer les peuples", l’imposition d’une homogénéisation planétaire, l’offensive de "l’idéologie du Même". Le capitalisme comme "fait social total" (M. Mauss) s’est avéré le système le plus efficace pour effacer les frontières et les identités. Celles-ci seront menacées tant que l’on ne remettra pas en question les manières de vivre inhérentes à ce système.
Thibault Isabel, quant à lui, lie les revendications identitaires à une évolution anthropologique amorcée réellement à la fin du XVIIIe siècle : l’essor de l’idéal d’authenticité. L’homme est devenu un individu parce qu’il ne veut être rien d’autre que lui-même. À la différence des sociétés traditionnelles, les choix de vie qui s’offrent à l’individu à l’époque moderne sont incommensurables, rendant la question de notre identité plus problématique.
Si se distinguer des autres apparaît comme le seul moyen d’exister, l’anonymat qui prévaut dans le monde contemporain ne fait qu’exacerber ce besoin de reconnaissance. En outre, le désir d’être individuellement soi-même n’exclut pas le besoin d’appartenir à un groupe homogène qui ne ressemble lui non plus à aucun autre : le nationalisme n’est, à cet égard, rien d’autre qu’un individualisme à l’échelle de la nation. De l’anonymat, naissent ainsi les pathologies de l’identité, poussées de revendications qui peuvent être tragiques.
L'identité "saine" au contraire est celle qui respecte à la fois l’individu et la communauté, et qui ne rejette pas l’autre, mais au contraire l’intègre.

Nihilisme, mal de vivre et crise de la modernité. Avec Thibault Isabel à l'École des Mines.


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06.05.2015

Chaque fois qu’un peuple fait sa révolution industrielle et se modernise, il sombre dans un nihilisme de masse, comme en témoigne alors l’explosion des courbes statistiques du suicide et de la dépression.
Pourquoi l’entrée dans la modernité s’accompagne-t-elle visiblement toujours de la généralisation du spleen et du mal-être ? En quoi les modes de vie actuels sont-ils susceptibles d’entretenir cet état de déprime ? L’individualisme et la solitude, qui sont désormais le lot quotidien de milliards d’hommes et de femmes à travers le monde, ne forment-ils pas en définitive les contours d’un nouveau mal du siècle ?

Plan de l'exposé :
 1/ Etat des lieux : le suicide et la dépression sont des problèmes majeurs aujourd’hui
 2/ Le mal-être se développe avec la richesse économique des nations
 3/ Les modes de vie modernes favorisent la solitude
 4/ Les pauvres souffrent plus que les riches de la modernité, au XXIe siècle
 5/ La mondialisation des menaces rend toute action individuelle ou collective impossible et nous déprime
 6/ Notre ère se caractérise par le désenchantement et la fin des idéaux
 7/ La société de consommation aggrave le processus, en valorisant le présent plutôt que l’avenir
 8/ La modernité comporte malgré tout de nombreux mérites, comme le goût pour la réalisation personnelle