Le purgatoire, disons-le tout net, est en mauvaise forme. Sur la Toile, les sites du catholicisme traditionaliste multiplient leurs reproches à ce sujet envers le pape François. Ils l'accusent de le laisser doucement s'effacer, de ne le mentionner quasiment jamais, tout en semblant simultanément réticent envers la pratique des indulgences dont il a, comme souverain pontife, la maîtrise et qui permettrait d'abréger le séjour des âmes dans cet état intermédiaire entre enfer et paradis.
On ne peut qu'être intrigué par cette quasi-disparition qui aurait tant surpris nos ancêtres, pour qui le purgatoire figurait en bonne place dans la catéchèse et, plus largement, dans la vulgate de la culture chrétienne.
Une manière féconde d'interpréter cela peut être de considérer la chose dans la longue durée, à partir d'une constatation primordiale : la grande prospérité du purgatoire, si l'on peut dire, ne date que des débuts du second millénaire après le Christ. Il n'a pas son fondement dans les Écritures Saintes et il a connu, de siècle en siècle, des fortunes fort inégales, parfois promu comme essentiel et parfois refoulé loin du cœur de la foi, éprouvé et répandu.
Voilà un beau sujet de curiosité sur lequel l'historien Guillaume Cuchet pourra nous être d'un grand secours.
Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.
Homme politique, philosophe, magistrat, historien et écrivain, Joseph de Maistre est considéré comme l'un des pères de la philosophie contre-révolutionnaire.
Pour s'attaquer à ce monument de l'histoire et de la littérature à la postérité diverse (et surprenante), Alain de Benoist reçoit Rémi Soulié, Axel Tisserand et Luc-Olivier d'Algange dans ce nouveau numéro des "Idées à l'endroit".
Le monde protestant est en ébullition du point de vue théologique : les grands axes de la foi des Réformateurs – "solus Christus, sola Scriptura, sola fide…" – sont balayés et de nouvelles lignes de fracture se déployent ces dernières années pour se transformer en véritables gouffres…
Henri Blocher, professeur de théologique systématique, nous donne une série de conférences qui doit nous permettre de comprendre d'où viennent les évangéliques, quelle est leur identité au sein des différents courants théologiques qui marquent le christianisme contemporain, et d'identifier les fronts sur lesquels tenir ferme.
Un éclairage nécessaire sur des questions cruciales pour les évangéliques d'aujourd'hui et de demain.
Bien que tout catholique soit censé se soumettre, sans exception aucune, aux dogmes enseignés par l'Église sous peine de tomber dans l'hérésie, nombreux sont ceux qui ont été niés ou dénaturés lors du concile Vatican II, privant ainsi le plus grand nombre des fidèles de pouvoir comprendre ce qui est appelé -à tort- la "crise de l’Église".
Adrien Abauzit se propose donc de présenter quelques-unes de ces impostures et d'en révéler les acteurs pour nous inviter à revenir aux enseignements traditionnels de l'Église, tels qu'exposés par les différents textes du Magistère.
Henri Blocher, professeur de théologie systématique à la faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, est l'un des théologiens protestants français actuels les plus éminents.
Cette série de cours a pour ambition de brosser le portrait des divers courants théologiques qui structurent l'époque contemporaine, tout en positionnant les évangéliques en leur sein.
Car si bon nombre de théologiens ont vidé le message biblique de son sens et de sa force, il appartient aux fidèles de redécouvrir et proclamer l'autorité de la Bible et la souveraineté du Christ sur l'Eglise.
Les lieux communs ont la vie dure. Ainsi cette idée d'un Moyen Age dualiste, qui aurait instauré une guerre entre le corps et l'âme : d'un côté, un corps coupable, source du péché, de l'autre, une âme pure tournée vers Dieu.
Réfutant cette construction, Jérôme Baschet montre plus subtilement que le Moyen Age chrétien a développé une pensée positive du lien entre l'âme et le corps, soucieuse de valoriser l'unité psychosomatique de la personne.
Ce modèle a permis de penser non seulement l'être humain mais aussi l'ordre social dont l'Eglise est alors l'institution dominante.
Jérôme Baschet dépasse les limites habituelles du Moyen Age en prolongeant l'analyse jusqu'au moment où, avec Descartes et Locke, s'impose une conception radicalement nouvelle de la personne, identifiée à la conscience, qui ne doit son activité à rien d'autre qu'à elle-même.
En montrant enfin les différentes perceptions de la personne dans d'autres cultures - de la Chine impériale aux sociétés amérindiennes en passant par l'Afrique ou la Nouvelle-Guinée - Jérôme Baschet nous offre un voyage comparatiste indispensable pour évaluer la singularité des conceptions occidentales de l'humain et mettre à distance l'idée moderne du moi.
Émission "La Fabrique de l'Histoire", animée par Emmanuel Laurentin.
En 2018, seuls 10% des Suisses croient encore à un enfer et un paradis après la mort.
L'enfer est une question qui dérange largement aujourd'hui, comme un vestige médiéval égaré en plein XXIe siècle. Le sujet n'en est pas moins crucial, tant pour les individus que pour l'Église et la mission.
Au sein du monde évangélique et confessant, plusieurs interprétations sur la nature de l'enfer ont été proposées durant les dernières décennies, allant des souffrances physiques et spirituelles éternelles jusqu'à la destruction des "perdus".
Henri Blocher, professeur émérite en théologie systématique, éclaire pour nous ce sujet complexe et sensible.
Une conférence organisée par la HET-PRO (Haute école de théologie Protestante).
Le sujet du temps et de l'éternité par rapport à Dieu est parsemé d'embûches. Quelles que soient les indices fournis par le langage biblique, ils ne suffisent pas : ils appellent le complément d'une utilisation plus globale et théologique de l'Écriture.
Les arguments philologico-exégétiques en faveur de la conception "classique", qui implique l'antithèse du temps et de l'éternité, vont dans chaque cas un peu au-delà de ce que la preuve justifie clairement.
Un examen sérieux nous incite à chercher un substitut à l'idée d'intemporalité pure, mais sans aller à l'extrême opposé. Car l'Écriture témoigne à la fois de la possession immuable par Dieu de sa vie illimitée et du renouvellement authentique de sa grâce chaque matin, un renouvellement qui semble avoir du sens pour Dieu lui-même.