Spécialiste de l'histoire des mentalités, originaire d'un milieu maurrassien, Philippe Ariès -qui se qualifiait lui-même d'historien du dimanche- s'impose désormais dans le milieu universitaire comme une référence pour ses travaux sur la mort et l'enfance.
Guillaume Gros, spécialiste de son oeuvre, a récemment sélectionné une série de ses principaux articles parue aux Editions du Cerf. Cette édition inédite se divise en deux parties. La première, "Rajeunir l'histoire", rassemble des textes de Philippe Ariès à propos des civilisations, où il évoque les religions depuis l'Antiquité jusqu'à la Révolution, la Méditerranée, Byzance, l'Afrique du Nord, l'histoire des Parisiens au XIXe siècle ou encore le syndicalisme français. L'occasion pour l'historien de dessiner des portraits savoureux de Charlemagne, Charles Quint, Machiavel, Louis XIII et même Marc Bloch. La seconde partie, "Cheminements", permet de comprendre les origines de ses théories en redécouvrant trois thèmes essentiels de ses travaux : l'égo-histoire, où il revient sur sa vocation, la place de l'enfant dans la famille, et enfin le rapport de nos sociétés à la mort.
L'occasion de revenir, en la compagnie de Guillaume Gros, sur la vie et l'oeuvre de cet historien original qui aura marqué son époque.
Émission "Pourquoi tant d'Histoire" animée par Christophe Dickès.
Rarement texte diplomatique aura été, dès sa signature, aussi critiqué, décrié, dénoncé que le traité de Versailles qui mit fin à la Première Guerre mondiale.
Les deux interventions des politologues Serge Schweitzer et Charles Zorgbibe sont respectivement consacrées à la réception du traité par l'économiste John-Maynard Keynes (dont le pamphlet Les conséquences économiques de la paix aura cristallisé l'hostilité et la déception ressentie par certains contemporains à ce moment-là), et à la place de président américain Wilson dans son élaboration.
Une communication initialement prononcée dans le cadre du colloque "Conséquences politiques, économiques et sociales de la Grande Guerre (1919-1923)", organisée à la l'université Paris-Sorbonne.
En 1485, la couronne du souverain d'Angleterre Richard III est retrouvée dans la plaine boueuse d'un champ de bataille, sinistre symbole de la chute d'un roi. Les armées du dernier monarque de la maison d'York sont écrasées par celle d'Henri, comte de Richmond. Bosworth signe la fin de la guerre des Deux-Roses, ouvre l'ère d'une nouvelle dynastie. Richard III meurt laissant le trône d’Angleterre à son rival : Henri VII, dit Henri Tudor. Le conflit dynastique s’est conclu dans le sang, après 30 ans de rivalités entre les deux maisons.
Mais d’où viennent les Tudors ? Certains voient dans cet événement la fin du Moyen-Age anglais et le début de la modernité. Quel crédit accorder alors à cette conception du passé ? Comment expliquer la postérité des Tudors notamment grâce aux films, aux œuvre littéraires, à tous ces arts qui créent la légende et qui nous incitent aujourd'hui à démêler le vrai du faux ?
L'historien Bernard Cottret vient nous parler de cette "dynastie qui a fait l'Angleterre".
Une émission animée par Mari-Gwenn Carichon.
Admiré par Proust, Malraux, Gide ou encore Apollinaire, l'oeuvre de Charles Maurras est généralement réduite à sa part antisémite. Pourtant, il existe un kaléidoscope Maurras, "des polémiques les plus ignobles aux méditations les plus élevées" (J. L. Barré).
Toujours commentée, très rarement lue, a récemment été -en partie- rééditée dans la collection Bouquins (Robert Laffont). Directeur du projet, Martin Motte nous présente un Maurras peu connu : celui qui, amoureux de l'universalisme grec, développa un esthétisme fait de classicisme dont les racines se forment au pied de l'Acropole.
On découvre ainsi un personnage aux multiples facettes : poète métaphysique, philosophe de la relation amoureuse ou encore régionaliste porteur de la nation...
Une émission animée par Christophe Dickès.
Nous sommes le 18 décembre 1940. En cette fin d'année, alors que la France a capitulé depuis six mois, Hitler signe la directive Barbarossa. Ultra-secrète, cette dernière n'est tirée qu'à seulement neuf exemplaires. Elle sera décisive dans l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale puisque, de quelque façon que l'on considère le problème, l'échec de l'opération va enlever à l'Allemagne toute chance de victoire dans le conflit mondial.
Dans un premier temps, Jean Lopez revient sur les origines de cette opération. En effet, ce serait une erreur que d'isoler l'opération Barbarossa en dehors de son contexte historique, de ne pas plonger dans les origines politiques et diplomatiques, idéologiques mais aussi historiques de cet affrontement entre la Russie soviétique et l'Allemagne nazie.
Ensuite, dans un second temps, Jean Lopez s'arrête sur la dimension absolue et totale, de ce conflit. Nous naviguons d'un camp à l'autre et voyons aussi comment cette dimension absolue porte en elle au fond l'échec de l'Allemagne et la victoire russe.
Une émission animée par Christophe Dickès.
Une des questions les plus intéressantes que peut se poser l’historien dans ses recherches et dans son approche du temps, est sans nul doute celle de la transmission. Comment les sciences, comment la pensée, comment les arts se transmettent t’ils d’une époque à une autre ? Comment des idées, un ensemble de valeurs peuvent-ils traverser les âges et produire de nouveaux fruits, des années, des siècles, voire un millénaire après leur apparition ? Comment enfin, en dépit des crises des temps, des décadences, des forces contraires, “une flamme” se maintient-elle ?
Et si nous nous attardions sur le passage de la culture grecque dans le monde européen médiéval ? Longtemps, les études historiques ont privilégié l'idée que la Grèce est venue à nous par le monde arabe. Sans remettre en cause ce canal de transmission, quel rôle a aussi joué Byzance ? Quels furent les routes, les intermédiaires, les supports de cet univers qui fonde notre humanisme et, disons-le, notre civilisation ?
Une émission animée par Christophe Dickès.
C'est en compagnie de Jean-Marie Salamito que nous partons à la découverte des premiers chrétiens : qui étaient-ils, comment vivaient-ils ? Quels sont les éléments qui favorisèrent leur essor et leur développement ? Comment, au fond, l’Eglise s’est-elle construite dans les premiers temps ?
Le professeur d'Histoire antique qu'est Jean-Marie Salamito en profite également pour rétablir quelques vérités récemment malmenées par Michel Onfray sur les débuts du christianisme.
Une émission animée par Christophe Dickès.