La crise de l'égalité. Avec Alain Ehrenberg à Sciences-Po Bordeaux.


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10.12.2015

En 2010, le sociologue Alain Ehrenberg, directeur de recherche au CNRS, publie La Société du malaise (Odile Jacob, 2010). Il n’en faut pas plus pour faire d’Alain Ehrenberg l’un des penseurs de la société française confrontée à une crise profonde, celle de l’égalité.
Cette "crise de l’égalité" serait, selon lui, à rechercher dans l’incapacité de "la société à répondre au renouvellement des inégalités". La réponse d’Ehrenberg se trouve dans l’individualisme devant permettre de retrouver des capacités d’action et d’assumer pleinement les choix personnels.
Ce que dit Alain Ehrenberg des inégalités illustre l’essentiel de sa démarche intellectuelle : mise en perspective historique, compréhension des facteurs psychologiques, relations entre les individus et la société. "Les inégalités, écrit-il, concernent toujours les mêmes populations qu'auparavant mais avec une différence notable : alors qu'elles étaient vécues auparavant comme un destin collectif, elles sont désormais endossées comme un échec personnel".
Penseur complexe, auteur d’une œuvre âprement discutée et débattue, Alain Ehrenberg répond aux questions d’un jury étudiant pour son grand oral dans le cadre de la série "Demain les savoirs".

Hommage à Louis Massignon. Avec François Angelier, Pierre Lory et Laure Meesemaecker à l'Ecole Normale Supérieure.


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05.04.2006

Disciple de Huysmans et du père de Foucauld, ami de Claudel et de Maritain, égal des Corbin et des Sholem, Louis Massignon est une des plus fascinantes figures de la pensée contemporaine.
Tressées l'une à l'autre, il vécut plusieurs vies d'un même élan : carrière savante (initiateur de l'islamologie mystique et de la sociologie musulmane, il occupa de 1926 à sa mort une chaire au Collège de France), destin spirituel (converti, en 1908, à la faveur d'une expérience spirituelle foudroyante, la célèbre "visitation de l'Étranger", il mena une vie de mystique à l'état civil et fonda le dialogue islamo-chrétien), vocation sociale (il initia dès les années 20 l'aide aux travailleurs émigrés et fut longtemps visiteur de prison), mission politique (longtemps il fut l'homme qui "expliqua" l'Orient au monde politique français ; l'après-guerre le vit s'engager d'abord aux côtés des Palestiniens puis des Marocains et Algériens dans le cadre de la décolonisation).
Dialogue Orient/Occident, face à face chrétienté/Islam, devoir d'ingérence et aide aux plus démunis, personnes déplacées : des questions qui sont encore les nôtres aujourd'hui, et qui ont été posées par ce grand orientaliste français, souvent à contre-courant de son époque.

Léon Bloy ou la mystique de la douleur. Avec François Angelier sur France Culture.


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29.11.2015

François Angelier vient de publier Bloy ou la fureur du juste (Points, 2015), essai dans lequel il revient sur la trajectoire de cet écrivain qui ne cessa, entre la défaite de 1870 et la Première Guerre mondiale, de clamer la gloire du Christ pauvre et de harceler sans trêve la médiocrité convenue de la société bourgeoise, ses élites et sa culture.
Catholique absolu, disciple de Barbey d'Aurevilly, frère spirituel d'Hello et de Huysmans, dévot de la Notre-Dame en larmes apparue à La Salette, hanté par la Fin des temps et l'avènement de l'Esprit saint, Léon Bloy, écrivain et pamphlétaire, théologien de l'histoire, fut un paria des Lettres, un "mystique de la douleur" et le plus furieux invocateur de la justice au coeur d'une époque dont il dénonça la misère sociale, l'hypocrisie bien-pensante et l'antisémitisme.
Bloy ou le feu roulant de la charité, une voix plus que présente - nécessaire.

Émission "Les Racines du ciel", animée par Leili Anvar.

Le malaise dans la société, une clarification sociologique. Avec Alain Ehrenberg à la Maison du Banquet à Lagrasse.


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08.08.2013

Le "malaise dans la société" est moins un point de départ de l’analyse sociologique qu’un problème à élaborer et à clarifier.
Alain Erhenberg propose de remplacer l’idée individualiste que la société cause des souffrances psychiques par l’idée sociologique que la souffrance psychique est aujourd’hui une forme d’expression obligatoire, c’est-àdire attendue, du mal social.
Cela le conduit à l’hypothèse qu’avec la santé mentale, on assiste à une généralisation de l’usage d’idiomes personnels pour donner forme et résoudre des conflits de relations sociales. Ces jeux de langage consistent à mettre en relation malheur personnel et relations sociales perturbées à l’aune de la souffrance psychique, unissant ainsi le mal individuel et le mal commun.
À partir de là, le conférencier développe l’hypothèse que, brouillée dans le malaise, se joue une crise de l’égalité à la française, c’est-à-dire d’une égalité conçue essentiellement dans les termes de la protection, et une protection en termes de statut, sur le modèle de la fonction publique, alors que l’égalité d’aujourd’hui, et donc la lutte contre les inégalités sociales, se joue dans les termes de la capacité.

Sur Léon Bloy. Avec Maurice Bardèche sur Radio Courtoisie.


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01.06.1989

Léon Bloy est un des grands noms de la littérature. Chrétien intransigeant, pèlerin du temps des croisades, il exige de tous ceux qui se disent chrétiens l'application intégrale de l'Évangile. "Blasphémateur par amour", il a attaqué avec une extrême violence tous ceux qui se sont compromis avec l'esprit du siècle. Ses polémiques implacables, ses œuvres sans concession, son caractère entier lui ont fait de nombreux ennemis.
N'ayant pas d'autre métier que celui d'écrivain, il a passé presque toute sa vie dans une misère dramatique.
Son christianisme rigide, médiéval, totalitaire, la puissance et la beauté de son style nourri de la lecture des Prophéties lui ont valu après sa mort de fervents admirateurs. Il a été le modèle par sa violence passionnée, parfois injuste, des grands polémistes des années d'avant-guerre.
Mais il a surtout été le guide spirituel et l'inspirateur de Claudel et de Bernanos qu'on peut regarder comme ses disciples et ses héritiers.
Maurice Bardèche ne sacrifie rien de cette vie douloureuse, ni du pittoresque et des contradictions de l'homme que fut Léon Bloy. Il tente de le faire sortir de la sacristie dans laquelle on l'a trop longtemps tenu enfermé. Et il se propose de dégager ce que l'œuvre et la vie de Léon Bloy nous apportent aujourd'hui - pour notre temps.

Le Mal de la Genèse a l'Apocalypse. Avec Guillaume de Tanouarn chez Anne Brassié sur Radio Courtoisie.


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06.02.2014

Tenter de faire une histoire du mal, c'est chercher à savoir d'où provient son étrange puissance. Qu'est-ce que l'homme a fait pour mériter la lente auto-destruction de toutes ses valeurs ?
Le Livre de la Genèse, qui est le Premier Livre de la Bible, aborde, au cours des onze premiers chapitres, cette histoire du mal, sous ses différents aspects.
Pourquoi le mal est-il plus facile que le bien ? Pourquoi la mésentente séculaire entre les deux sexes ? Pourquoi la violence ? Pourquoi le déluge et les apocalypses à répétition au cours de l'histoire ? Pourquoi ces différences entre les cultures, génératrices de conflits ? L'humanité peut-elle s'autodétruire ?
Les hommes ont leurs petites réponses toutes prêtes à ces questions.
Chaque culture humaine offre ses solutions au drame de la Puissance du mal. Mais, nous dit le Livre de Job, la réponse de Dieu est différente.
A chaque époque, le Dragon semble avoir de beaux jours devant lui. A chaque époque, le mal paraît remporter. Et pourtant, comme le dit le poète allemand Hôlderlin, "lorsque croît le péril croît aussi ce qui sauve".
C'est sous le signe de la Femme que le Livre de la Genèse et le Livre de l'Apocalypse envisagent l'avenir d'un monde délivré.

Le syndrome de Kierkegaard. Avec Jean-Luc Berlet aux Editions Romaines.


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2012

Le "syndrome de Kierkegaard", tel que défini par Jean-Luc Brelet, pourrait être conçu comme la tension qui résulte de l'impossible choix entre l'amour de la femme et l'amour de Dieu. Søren Kierkegaard renonça en effet à l'amour charnel de la femme au profit d'une vie ascétique consacrée à l'écriture et à la réflexion sur l'Amour. A plus grande échelle, ce syndrome pourrait être compris comme l'abandon du temporel au profit d'un idéal spirituel. Et les regrets qui en découlent. En effet, comme nombre de contemporains opérant ce type de choix, Kierkegaard connut bien des tourments.
Ces affres permirent néanmoins à Kierkegaard de développer une conception de l'Amour et du Divin d'une grande originalité qu'il est bon de redécouvrir dans notre époque marquée par le consumérisme sentimental.
Jean-Luc Berlet retrace ainsi le parcours littéraire de ce philosophe danois considéré par beaucoup comme le père de l'existentialisme.

Le problème du mal, par Henri Blocher.


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1984

Pourquoi le mal ? Qu'est ce que le mal ? Autant de questions qui surgissent face à l'expérience que nous en faisons dans nos vies.
Henri Blocher analyse rapidement les réponses que les hommes ont offert au problème du mal, et y reconnait autant d'exercices d'esquives.
C'est pourquoi Henri Blocher, après avoir interrogé le livre de Job, soutient que cette question reste sans réponse (du moins dans la tradition chrétienne réformée) : du mystère opaque du mal, il nous conduit au mystère lumineux de la Croix, réponse de l’amour de Dieu aux questions angoissées des humains.