Comment, en l'espace de trente ans, le Parti socialiste et le monde ouvrier sont-ils passés de l'amour fou au mépris ?
Bertrand Rothe nous explique pourquoi, en 1981, 70 % des ouvriers avaient contribué à la victoire du PS, alors que c'est aujourd'hui le FN qui est qualifié de "premier parti ouvrier de France".
Depuis cette date, au fil des choix politiques engagés par les hiérarques du PS, et des réactions plus ou moins avisées des représentants de la classe ouvrière, le couple, de plus en plus mal assorti, doit faire face à l'effondrement du monde communiste, à l'arrivée de la "deuxième gauche", à la montée du chômage et à la conversion des socialistes à l'Europe, au libéralisme et à la société postindustrielle.
Les noms de François Mitterrand, Jacques Delors, Laurent Fabius, Pierre Bérégovoy, Dominique Strauss-Kahn, Lionel Jospin et François Hollande, entre autres, marquent les étapes de ce désamour, de l'abandon au mépris.
Comment un certain désir s'y prend-il pour impliquer des puissances tierces dans ses entreprises ? C'est le problème de ce qu'on appellera en toute généralité le patronat, conçu comme un rapport social d'enrôlement. Marx a presque tout dit des structures sociales de la forme capitaliste du patronat et de l'enrôlement salarial. Moins de la diversité des régimes d'affects qui pouvaient s'y couler. Car le capital a fait du chemin depuis les affects tristes de la coercition brute. Et le voilà maintenant qui voudrait des salariés contents, c'est-à-dire qui désireraient conformément à son désir à lui. Pour mieux convertir en travail la force de travail il s'en prend donc désormais aux désirs et aux affects. L'enrôlement des puissances salariales entre dans un nouveau régime et le capitalisme expérimente un nouvel art de faire marcher les salariés. Compléter le structuralisme marxien des rapports par une anthropologie spinoziste de la puissance et des passions offre alors l'occasion de reprendre à nouveaux frais les notions d'aliénation, d'exploitation et de domination que le capitalisme voudrait dissoudre dans les consentements du salariat joyeux. Et peut-être de prendre une autre perspective sur la possibilité de son dépassement.
En France, l’approche contrefactuelle ("What If History") prête à sourire. Ignorée par les historiens professionnels, elle est assimilée à un genre littéraire "mineur" : l’uchronie.
Elle a pourtant donné lieu depuis les années 1990, dans le monde universitaire anglo-saxon, à un domaine de recherche à part entière, avec ses débats épistémologiques et ses colloques internationaux.
Est ici présenté la démarche contrefactuelle visant à imaginer ce qu'aurait été l'histoire sans Marx et sans Freud.
Cette approche permet ainsi de questionner de manière originale les problèmes de la causalité, du rôle de l’imagination, de l’écriture et des usages politiques de l’histoire.
La conférence est délivrée dans le cadre du séminaire "Usages et enjeux du raisonnement contrefactuel en histoire et dans les sciences sociales."
4 jours seulement après les attentats du World Trade Center, Paul Ricoeur et Monique Canto-Sperber sont interrogés par Alain Finkielkraut sur le sens de cet événement tragique.
Que penser du terrorisme ? Peut-on penser l'acte kamikaze dans les termes de la philosophie morale ? Comment expliquer l'émergence de ce mal ? Et à qui en imputer la responsabilité ?