Il y a eu une véritable explosion discursive ces dernières années autour du concept d' "identité" : aucun autre aspect de la vie contemporaine, n'attire, semble-t-il, autant d'attention de la part des philosophes, des spécialistes des sciences humaines et des psychologues.
Les "études d'identité" ne sont pas les seules à devenir rapidement une industrie florissante, cela va bien au delà - on peut même dire que "l'identité" est devenue maintenant un prisme par lequel d'autres aspects de la vie contemporaine sont reconnus, compris et examinés.
Par exemple, le débat sur la justice et l'égalité tend à être conduit en termes de "reconnaissance", on parle de culture en termes de différences, de créolisation et d'hybridité individuelles, de groupes ou de catégories, alors que le processus politique est encore plus souvent théorisé autour des problèmes liés aux droits de l'homme et aux "politiques de vie".
A l'ère de la "modernité liquide", Zygmunt Bauman se propose d'essayer de cerner ce concept tant invoqué d' "identité".
Une conférence passionante qui vise à clarifier les relations entre la philosphie et les sciences sociales, illustrées par l'essai d'approche spinoziste du fait social entreprit par Frédéric Lordon, essai bien évidemment conceptualisé et systèmatisé.
Journée d'étude : "Comment peut-on être systématique ?"
Alain Garrigou met ici à nu les outils de manipulation sondagière de notre démocratie d'opinion.
Les sondages se révèlent en effet davantage des outils de fabrication de l'opinion qu'un rouage nécessaire au bon fonctionnement d'une démocratie. Ceux-ci sont -pour la plupart- commandités et payés par des appareils politiques (état, partis) ou des acteurs privés (entreprises), plutôt que par des organes de presse en quête d'informations véridiques.
Comment donc évaluer le phénomène des sondages et son évolution ? Pourrait-on envisager des lois encadrant leur exercice ?
"La différence topologique originelle entre l'intérieur et l'extérieur s'impose dans un premier temps sans jalons matériels massifs ; sur elle repose l'univers magique des identités qui, dans la plénitude démesurée de ses réalisations isolées, répète constamment la loi de la production d'espace dominée par l'endosphère."
Dans cette constatation, le philosophe Peter Sloterdijk trouve matière à une réflexion sur la manière dont un groupe humain parvient à créer, sans même avoir recours aux murs, la "serre relationnelle" qui mènera les individus du groupe à leur optimum relatif. Il s'interroge sur la notion "d'intérieur", et sur le rôle de l'étrangeté dans la création des cultures au sein de "sphères" d'où l'on a exclu le mal.
Une réflexion hors du commun sur la genèse de la sphère sociale et sur le rôle du "bien" et du "mal". Pour tenter de répondre à ces questions, l'exposé prendra appui sur le repérage des ruptures qui ont caractérisé, entre l'Antiquité et le XXe siècle, la longue histoire du livre, de l'édition et de la lecture.
L'essayiste Laurent Ozon s'attaque ici à une question difficile et polémique : comment comprendre les difficultés, physiques et morales, des jeunes Européens contraints de vivre en milieu multiracial et multiculturel ?
Ce n'est qu'après avoir cerné les causes sanitaires, historiques, judiciaires et éducatives du problème que les pères et les mères de famille pourront en tirer les enseignements pratiques pour leurs garçons et de leurs filles.
Rappelons-nous qu'avant d'être la responsabilité des enseignants ou de l'état, l'éducation doit se faire au sein de la famille !
L'imaginaire structure la vie sociale : c'est cette approche sociologique qui guide le travail de Michel Maffesoli.
Les évolutions récentes des "bassins sémantiques" dans lesquels nos sociétés sont plongées révèlent l'émergence d'un nouvel imaginaire : la post-modernité.
Nous voyons en effet un retour affirmé des idées archaïques, idées qui se meuvent au sein d'un climat nébuleux marqué par le retour de caractéristiques pré-modernes.
Il semblerait donc que l'araisonnement du monde -emblématique de notre modernité rationnelle- soit en trait de subir une inversion de polaritié.
Est-ce que les nouvelles "églises électroniques" (videogammes, sites, forums, encyclopédies) pourraient jouer le rôle renouvelé des "mystères" ?
Et si nous assistions à un ré-enchantement du monde ?
Conférence prononcée dans le cadre du cycle "Jeudi de l'Imaginaire".
Dans les sociétés modernes, la croyance religieuse a, depuis un siècle, changé de figure. Cette transformation s'est opérée de manière analogue et parallèle dans la sphère politique. Si bien que les rapports du croyant à l'institution religieuse peuvent éclaircir les relations entre la société et l'État. À l'origine de ces bouleversements se trouve une attitude consumériste de l'individu.
Les idéologies modernes (libéralisme, communisme, fascisme) possèdent toutes en commun une question fondamentale : comment résoudre le problème de la rareté matérielle des ressources ? La croissance économique en a été la solution.
Alors que notre mode de production commence à buter sur ses barrières écologiques, Alain Caillé propose de réorienter les débats en mettant au fondement de la réflexion la question suivante : comment vivre ensemble, en s'opposant, sans se massacrer ? (Marcel Mauss)
Le but affiché étant de produire un nouveau fonds doctrinal philosophique, le convivialisme, qui permettrait de créer une alternative au mode d'existence actuel.
C'est le résultat du travail collectif en cours qu'Alain Caillé présente.
L'exposé est suivi de débats et d'une session de questions/réponses.
L'événement est organisé par le Forum Civique UCL Créatopia, le centre ETOPIA et le centre culturel d'Ottignies.