Depuis le funeste 11 septembre, l'Occident est entré dans une spirale infernale. Dix ans auparavant, il triomphait pourtant du communisme. Comment avons-nous pu passer si vite du triomphalisme à l'angoisse de l'avenir ?
C'est en retraçant les choix politiques qui ont été fait dès après la Seconde Guerre mondiale qu'Olivier Piacentini nous permet de comprendre la trajectoire du déclin que notre civilisation a empruntée, du keynésianisme jusqu'à la tribalisation de nos sociétés.
Alors qu'elle se trouve aujourd'hui à bout de souffle, notre civilisation saura-t-elle trouver les ressources pour survivre et prospérer à nouveau dans un monde plus hostile et périlleux que jamais ?
De nouvelles sciences du comportement humain ne cessent de prendre de l'ampleur et de susciter l'engouement depuis le début des années 1990 : il s'agit des neurosciences cognitives. Leur ambition est de faire de l'exploration du cerveau le moyen de traiter les pathologies mentales (comme la dépression ou la schizophrénie) mais aussi de nombreux problèmes sociaux et éducatifs, comme l'apprentissage ou la maîtrise de ses émotions.
Ces sciences sont-elles devenues le baromètre de nos conduites et de nos vies, prenant la place autrefois occupée par la psychanalyse ? L'homme "neuronal" est-il en passe de remplacer l'homme "social" ?
Alain Ehrenberg montre que l'autorité morale acquise par les neurosciences cognitives tient autant à leurs résultats scientifiques ou médicaux qu'à leur inscription dans un idéal social majeur : celui d'un individu capable de convertir ses handicaps en atouts en exploitant son "potentiel caché". Elles sont la chambre d'écho de nos idéaux d'autonomie.
Le paysage politique est bouleversé depuis une vingtaine d'années mais les politiciens n'ont en général pas compris ce qui se passe : l'ancienne lutte des classes, patrons contre ouvriers, a pratiquement disparu mais une nouvelle lutte des classes est apparue selon de nouveaux clivages où la dimension culturelle l'emporte sur l'économique. Car les trois maux qui affectent la grande majorité de la population sont, aujourd'hui, l'immigration de masse, l'insécurité et la relégation.
Entre la France des parasites et celle qui travaille, il y a une incompréhension croissante. Ceux qui souffrent s'abstiennent ou votent pour les partis populistes. Au contraire, ceux qui profitent des avantages de la mondialisation ont un mépris croissant à l'égard de la France périphérique (Christophe Guilluy) qu'elle juge xénophobe, raciste, inculte et repliée sur un passé mythifié.
La clé pour comprendre la nouvelle sociologie politique est donc celle de la souffrance : ceux qui ne souffrent pas ne comprennent pas et jugent ceux qui souffrent en les condamnant moralement. Cette situation nous prépare de grands bouleversements politiques devant lesquelles les élites restent aveugles...
La parole du peuple sera-t-elle entendue ? Les politiques courageuses qui doivent être mises en oeuvre seront-elles entreprises ?
L'épistémologue Thomas Kuhn utilisa le terme de "paradigme" pour désigner une structuration générale des conceptions admises à un moment donné du temps à propos d'un domaine de l'activité humaine : en l'occurrence, l'activité scientifique, où le progrès procède selon lui par "changements de paradigmes", qui sont autant de "révolutions".
Cette analyse est transposable à l'histoire de l’art, en y incluant non seulement la création des oeuvres mais aussi leur perception et leur réception, tant par les spécialistes que par le grand public. Ainsi prennent sens les grandes controverses artistiques, et notamment celle de l'art contemporain, en tant qu'il rompt, sur tous les plans, avec le paradigme de l'art classique et, surtout, avec celui de l'art moderne...
L'angoisse d'être libre… Il est tellement plus rassurant de ne pas l'être, et de ne pas avoir à faire de choix. Voilà un thème considérablement travaillé par la philosophes, mais qui intéresse aussi les historiens.
L'avènement de l'individu libre ou, du moins, délié des enracinements et conditionnements traditionnels, est un phénomène récent dans l'histoire de l'humanité. En Europe, il a marqué l'Allemagne de la fin du XIXe siècle : industrialisation rapide, urbanisation galopante, exode rural massif… Des millions d'hommes se retrouvent "libres" et la "communauté" traditionnelle cède le pas à une "société", étudiée par une discipline naissante, la "sociologie". Conscient du caractère traumatisant du phénomène, Bismarck crée une législation "sociale" pour donner corps et consistance à cette société naissante.
Mais l’avènement d'une "société ouverte" (Karl Popper) n'a pas que des amis : face au bouleversement de la modernité, la communauté fermée, celle de la race et du sol, apparaît comme une solution possible, voire désirable.
L’étude du cas allemand à la fin du XIXe siècle, avec ses mutations vertigineuses, ses innovations et ses replis, est d'une actualité sidérante pour aujourd'hui.
Personne, au sein de notre classe politique, n'aurait aujourd'hui l'idée de ne pas se présenter comme un défenseur de la démocratie. Alors même que tout le monde est démocrate, il apparaît pourtant que la démocratie représentative dans laquelle nous vivons n'est ni représentative ni même réellement démocratique.
Le sentiment de dépossession s'étend de plus en plus en France et le peuple comme sujet politique a de moins en moins l’impression d'être pris en compte dans le processus de décision politique. La crise des gilets jaunes nous le montre chaque jour, et les racines de cette crise sont profondes.
Il est donc plus que jamais urgent, pour quiconque défend la souveraineté populaire, de s'interroger sur les implications d'une authentique reconquête démocratique et sur la manière de recréer de l'autonomie, condition nécessaire à celle-ci. Notre société est en effet de plus en plus aliénante et il nous faut entamer une remise en cause profonde du système à l'origine de cette aliénation.
Afin de mener cette réflexion, deux penseurs qui ont consacré une grande partie de leur œuvre à la question de l'autonomie sont reçus : la journaliste et essayiste Natacha Polony et le philosophe et mathématicien Olivier Rey.
Une conférence organisée par l'association "Critique de la Raison Européenne".
Écrivain et blogueur à succès, Michel Drac nous livre une brillante analyse sur les changements profonds qui sont à l'oeuvre dans la société française.
Il évoque la mutation du paysage politique en cours et à venir, la révolte des Gilets Jaunes qu'il qualifie d'impasse et la peur grandissante des élites.
Michel Drac, analyste politique et prospectiviste bien connu, s'emploie ici à mettre à jour les divers réseaux de pouvoir français.
Personnalités médiatiques, partis politiques, structures semi-clandestines : l'étude de plusieurs ouvrages consacrés à ces objets d'étude et rendus sous forme de notes de lecture nous aide à comprendre la manière dont le pouvoir français est structuré.